samedi 24 octobre 2015

Une chanteuse ou Taubira

***j'ouvre le journal à potins et...c'est quoi ce gros...err...fondement ?...ces cuissots menaçant....
la pose de ce truc blond attire l'œil
elle est très entourée de professionnels de la beauté...et personne n'a eu le courage de lui dire : c'est une mauvaise idée.......voilà t'y pas que son ex manager de père qui a eu le culot de niquer une autre femme après plus de 30 ans de mariage, balance qu'en fait Beyonce n'aurait pas 34 ans mais 36....ah!ah!ah!ahah!ah!...je ne sais pas quoi faire de cette nouvelle...err oublier....
oui ça s'appelle du fat shaming
***dans la série, une semaine, une douleur...une semaine sans douleur est une semaine perdue....cette fois ce sont les épaules...suite à une partie de badminton....avec des gens qui prenaient cela très au sérieux...dont l'Etre....qui après le sac à glaçons et son marteau, m'a offert une petite brosse à clavier...pour enlever tout ce qui pourrait s'insinuer entre les touches d'un clavier....tsss !...
****après avoir retrouvé la nouvelle  Boitelle, de Maupassant...il me faut mettre la main sur cette émission dont je n'ai pas le titre, ni la chaîne, ni l'année, vue sur une vhs....un tapis bleu séparait les pour et les contre...le thème était la droite extrême, il y avait Mégret et ses partisans dont le chanteur Guichard Daniel...de l'autre côté des gens qui n'en étaient pas, dont l'acteur Isaac de Bankolé...le seul moment dont je me souvienne : Mégret est debout tripote des pièces de monnaie, une d'elle tombe et roule aux pieds de Bankolé et l'extrêmiste de lui dire "est-ce que tu peux la ramasser " ...ce qui a énervé tout le monde...voilà!  voilà !...
je relis sans enthousiasme American Psycho...l'ai lu au moins 15 fois....oui mais si on le relis en sachant qu'Ellis est...gay...il y a effectivement une vraie haine des femmes, une misogynie de pède....et des emprunts à des humoristes....
Mein Kampf va tomber dans  le domaine public en février prochain, une maison d'édition, Fayard est sur le coup et ajoutera des pages critiques du contenu...err  euh  ! c'est quoi cette histoire de bouquin introuvable...je l'ai lu il y a quelques années et je l'avais trouvé sur un rayon d'une bibliothèque de la ville.....
Je suis sur un Coben : Ne t'éloigne pas....ben euh c'est sensé être un page turner....et je stagne...
La blonde leader s'est présentée  au tribunal parce qu'elle avait dit en 2010, alors qu'elle était candidate au poste de présidente du parti..."que les prières de rue est une occupation...occupation de pans du territoire, de quartiers sans blindés, sans soldats, mais une occupation tout de même"....
<<5 ans plus tard, elle dit que ce n'est pas cette "Occupation" là...err ! elle est rapide la justice...encore une tribune pour elle, les micros se sont tendus cette plainte était une mauvaise idée...dans la boîte à son une partisane dit à une femme arabe "-rentrez chez vous, sauvage, on ne veut pas de vos burka - vous ne me parlez pas comme ça madame"....
tantôt la blonde leader avait été convoqué dans le bureau de juges pour une petite explication sur le financement du parti, et leur a fait répondre qu'ils étaient partisans donc pas impartiaux....qu'elle ne viendrait pas...
                                                 
<<<<Calais la suite...quelqu'un, forcément bienveillant a fait fuiter que l'état pour désengorger le centre de rétention de Calais, paye la location d'un jet privé pour répartir les migrants ailleurs....et l'avion ne peut emporter que 5 migrants par vol....vers  Toulouse, Nîmes ou Perpignan, et que ça coûte 15.000 euros par migrant dit un avocat spécialiste du doit des étrangers ( personne ne met en doute ce chiffre, pourquoi pas 16000 ?)....et que beaucoup reviennent à Calais dans le but de passer en Angleterre....
<<<les médias ont interrogés la police  qui se plaint qu'elle manque de moyen pour faire face aux migrants....
<<<les élections régionales ne vont pas être un bain de sang, une boucherie...mais un massacre...quelqu'un de blond est déjà au 2ème tour.....quelqu'un de blond a déjà préparé son équipe de victoire....même pas besoin de faire campagne....y'a qu'à surfer...
France 2 voulait faire un coup d'audience, en l'invitant avant le début du décompte du temps de parole des partis...pour les Régionales...elle a posé ses conditions, dans le choix des contradicteurs...les deux chefs de parti gauche et droite en accord ont contacté le Conseil sup de l'audio....dans un premier temps elle a dit qu'elle viendrait quelque soient les conditions, puis a changé d'avis et les médias ont commenté abondamment le fait....elle est parvenue à un point où elle n'a définitivement pas besoin d'eux...elle peut faire tout ce qu'elle veut...elle est définitivement la seule qui affole les ventes et les courbes d'audience (la personne à France 2 qui l'avait invité en y pensant doit passer un bon week end )...
Walls comme 1er opposant à gauche au parti à échouer, puisque toutes les élections ont été perdu....mais voilà que le président donne de sa personne...et elle va le manger tout cru, en une bouchée...on est perdu....que quelqu'un lui conseille de prendre un coach vocal...
...puis il y a eu cet accident de car, avec 43 morts( le plus grand nombre de victime depuis 1982), je me suis contentée de la radio....c'est la faute à pas de chance.....ça n'empêche pas de tartiner, il nous faut l'avis de tout le monde....et nous savons qu'une émotion chasse l'autre....
 ...des nouvelles de Chricri....un type a profité de sa permission de sortie pour faire Dieu sait quoi et a fini par tuer un flic, alors qu'il était fiché terroriste dangereux : c'est la faute de Taubira, donc les manifs de keufs sous les fenêtres du ministère....les avocats ne veulent pas de la réforme de l'aide juridictionelle : manif,  c'est la faute de Taubira....les gardiens de prisons sont très malheureux : c'est la faute deTaubira = une manif....et on nous dit que ses chefs de cabinet ne restent pas longtemps en poste à cause de son caractère....
<<<bon les temps sont durs pour Chricri....sur ce, ce mag' de droite fait une couv'....avec une vilaine photo....
et une certaine Marie-Ange Cardis, adjointe scolaire à Talant...où ça ?...on nous dit à côté de Dijon,  donne son avis sur sa page Facebook :

n'est-elle pas mimi ?...cette allusion au singe n'est pas...anodine....
s'étant fait gaulée Marie Ange s'explique  :
 "mon précédent commentaire est supprimé car il peut paraître violent et ne correspond en aucun cas à mon état d'esprit ....les mots ont dépassé ma pensée il s'agit d'un "coup de colère face aux injustices que vivent les Français aujourd'hui et contre la politique judiciaire laxiste du gouvernement et de la ministre."
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sur ce le maire la ville  Gilbert Menu, de droite aussi de dire :  "Je suis scandalisé que l'on tienne des propos de cet ordre-là. Personnellement, je n'apprécie pas spécialement la politique de Madame Taubira, mais en tout cas on ne traite pas les gens comme ça, il y a un minimum de respect qui est dû à tout le monde, même aux adversaires politiques. Donc ces propos sont strictement inadmissibles. Ils discréditent complètement ceux qui les tiennent." = bien

...."Quand on est fâché, on prend une douche. On exhale pas comme ça sa rancœur et des opinions qui ne reflètent pas ma pensée. Je vais donc lui retirer sa délégation, et je vais demander au conseil municipal de lui retirer son mandat d'adjointe."
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Marie Ange prend les devants et présente sa démission :

Des policiers entre la vie et la mort, des pompiers agressés, des femmes violées, des conducteurs de bus, le personnel médical, les pompiers agressés, des jeunes qui vont vers la délinquance, qui se tuent avec des voitures volées pour faire des cambriolages, une politique judiciaire laxiste qui ne veut pas reconnaître que la délinquance doit être sévèrement punie, qui préfère la liberté des délinquants au détriment de la sécurité des Français ! Voilà la raison de ma colère qui a fait que les mots ont dépassés ma pensée et j'en fait à l'attention de Mme Taubira mes excuses publiques."
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err ! vraiment...je croyais que c'était des juges qui donnaient les peines, que les prisons étaient surpeuplés...que...que...
souvenons-nous :
http://femme-noire-et-negritude.blogspot.fr/2013/05/taubira-en-singe.html
Jon Boyega et le réalisateur J.JAbrams
Stars Wars ép' 7....jamais pu tenir 15 mn devant le 1er donc....la bande annonce est sortie et elle a été très vu...err tant mieux....sur twitter quelqu'un a lancé un #BoycotteStarsWarsVII et #WhiteGenocide...parce que l'un des premier rôle est tenu par un noir....bon euh ....je n'ai pas de force pour ça.....
 
la chanteuse métisse (Jamaïque,anglais) Fka Twigs qui sort avec Rob Pat' en prend plein la tronche aussi....je n'ai pas encore le courage d'aller écouter pourquoi on la compare à "ma grosse chanteuse préféré"...
elle a droit a du niger et du monkey en lot quotidien....FKA a dit que les tweets racistes "sont inacceptables", err euh! .....mais ce n'est "rien" à côté de ce qu'à reçu Michelle Obama....si on la considère sous l'angle du colorism...err !...
la Ratp sous-traite le nettoyage des bus à une société de nettoyage qui doit surement payer  au lance-pierres, d'où des bus sales, très sales...et quelqu'un économise sur le produit nettoyant...que le bus soit sale à 18 heures, mais à 8 heures, c'est pas possible...quoique l'étron sous un siège dans le 92, n'a pas encore été surpassé....
Un matin, que je prenais un trajet différent, j'observe un jeune homme noir sur la fin de l'adolescence, parce qu'il avait une démarche...sautillante et n'avait pas de titre de transport...il quitte sa place pour aller s'asseoir derrière le chauffeur, mais avant de s'installer il crache un énorme glaviot....il s'est déplacer parce qu'il avait envie de cracher ???...il a fait ça tellement naturellement...
Avenue Pierre de Serbie( qui débouche sur les Champs), des bennes à ordures encombraient les trottoirs, c'est bizarre...en fait depuis 4 jours il y avait une grève des éboueurs....ah ?!...il faut être dans le 8me arrondt pour s'en apercevoir, parce que la ville est tellement dégueu habituellement que lorsqu'ils font grève ça ne se voit pas.....les proprio de chiens restent l'ennemi n°1....
et il y a ...nos amis les corneilles....
elles font des trous dans les poubelles -sac plastique, les déchets se répandent sur le trottoir ainsi elles peuvent composer leur menu...un matin en attendant que l'Etre fasse une apparition avec sa voiture, j'avise quelque chose de rouge sur la chaussée...ce sont les boyaux d'un rat volant, un pigeon qui vient juste de se faire rouler dessus, quand une corneille fond dessus et en deux coups de bec détacha un copieux morceau, qu'elle alla savourer sur une branche...les corneilles bouffent du pigeon ?...ah !
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google me dit qu' : "elle se nourrit principalement de cadavres, de petits mammifères ou même de coquillages et de déchets quand elle se trouve en ville. Elle n'hésite pas à détruire les nids et à manger les oisillons, à s'attaquer à des canetons et aux jeunes lièvres. C'est un prédateur redoutable."
ah ! vraiment ?.....
J'ai survolé 5 épisodes de Scandal...quelqu'un est à court de rebondissement...le pays sait qu'elle est la maîtresse du type sans sourcil et  républicain...quoi vous osez me dire que j'aurais dû choisir une maîtresse blanche...5 saisons pour nous dire qu'elle est noire, mais comme c'est une série neutre racialement (à part l'épisode putassier The lawn chair) nous avons droit à de l'écume : pas faire fuir le public blanc et les annonceurs....
2 raisons de jeter un coup d'oeil : le type sans sourcil réussira t-il a glisser sa langue dans la bouche de Pope ?...ben non elle a enfin compris qu'elle devait serrer les dents, et au bout de 5 ans la tension érotique est retombée, et elle est mariée...
quant aux grimaces, elle s'est calmée, sa bouche semble ne plus prendre le contrôle de son visage...il l'a laisse être marron, ou on a droit à  un visage blanchâtre avec un corps marron..
.les critiques et les gifs des fans sont plus drôles que la série elle-même...j'ai essayé How to get away with murder, pour Viola Davis, mais elle doit partager l'écran avec plein de parasites, et là aussi des rebondissements à la con...meilleure perruque, et enfin des lumières flatteuses...mais ça reste irregardable, surenchère de rebondissement....
ah ! 2ème saison de The Affair, on a droit au point de vu des conjoints...c'est mieux nettement mieux......
vendredi matin, à 6h56 sur FIP, je suis tombée sur les dernières minutes d'un morceau....intriguant, ça sonnait effectivement comme "ma grosse chanteuse préféré" à ses tout début...sur le site de la radio il y a la playlist...j'étais sûre que c'était Miss Newsom....alors euh...un chat s'est coincé la queue...j'aime bien la production, on dirait que quelqu'un a mélangé Amos/Bjork/Bush...à partir de la 3ème minute, je suis dedans, j'ai repéré la mélodie...j'en suis à ma 30ème écoute...la chatte aime bien...mais je n'ai aucune envie d'explorer son...œuvre...non ! non !....
                         https://www.youtube.com/watch?v=ky9Ro9pP2gc.

comme d'habitude, je suis à la masse, parce que c'est le dernier Adèle qui fait causer....oui ben pas ici....j'ai regardé la vidéo, encore une chanson d'amour : pouah !...le boyfriend est black...seul intérêt : elle vend plus que la fille en rose et son énorme fondement....
de tous les films de la liste des films à voir...on a essayé Jeune et jolie, j'ai tenu 20 mn...ans la famille de l'héroïne, il y a un couple mixte....et pis me souvenant des critiques, c'était comme si je l'avais vu...
non,  mon attention était portée sur Hitman agent 47, je suis tombée sur le jeu vidéo, ah ? et il y a quelque mois l'affiche du film m'attendait à l'arrêt du bus, elle est restée longtemps et on pouvait en déduire tout le contenu du film : des types se tirent dessus et il y a une fille à sauver...je trouve une trace sur putlocker en vo et effectivement c'est un type chauve avec une cravate rouge et il est tueur professionnel...et il tire...c'est très complaisant...mais enfin qui a eu l'idée de caster cet acteur ?...on ne peut s'accrocher à rien sur son visage, on dirait un vigile ou un acteur de film pour adulte à petit budget...zéro présence, zéro charme, zéro virilité, pas l'air méchant...il ne dégage rien....ok c'est un tueur froid mais err...et l'acteur s'est refait les dents du haut, mais quand il parle on voit surtout ceux du bas, qui sont vilaines : une vraie distraction....
je lis une critique dans le Guardian...je ne reconnais pas l'acteur...la version que je regarde est ce celle de 2007 avec un certain Timothy Olyphant...ah ! de toute façon la bande a sauté 45 mn avant la fin donc je ne saurais pas à quoi rimait tout ce bruit...
dans la scène d'ouverture au Niger des types armés sans foi ni loi embêtent la population....et le type qui poursuit le héros à un coéquipier noir en Russie : aaaahhhhh ah!ahah!ah!....je vois dans le générique Europacorp, la boîte de prod de Besson, c'est vrai que ça ressemble à Taken dans la forme...et bien je vais oublier que j'ai vu ce truc...

samedi 17 octobre 2015

Ouille ! ouille ! vous avez dit migrant

Messe ce matin...err !....parce que ça faisait longtemps et j'étais d'humeur....le type qui a fait l'homélie, s'occupe du chant habituellement, mais là il a lu un texte d'une voix forte et froide...débité sur le même ton...mais surtout beaucoup de chant en...latin...est-ce qu'un intégriste a infiltré  les lieux ?...je suis sur l'affaire...
                                                               
Henriette Recker....qui ça ?....une candidate à la mairie de Cologne qui s'est fait poignardé par un chômeur parce que : " Recker et Merkel nous inondent d’étrangers et de réfugiés »....Henriette s'occupait de l’accueil des réfugiés dans la ville....voilà ! voilà !....il y a 10 000 personnes qui débarquent par jour....

                                                  
                                     

En écho à l'interview de Tiken Jah Fakoly sur Europ' :
http://femme-noire-et-negritude.blogspot.fr/2015/10/cest-octobre.html

p.60 : après la colonisation historiquement reconnue, règne maintenant une sorte de colonisation mentale : les jeunes joueurs vénéraient et vénèrent encore la France. A leurs yeux tout ce qui est enviable vient de France……Tenez, par exemple, la seule télévision qui leur permet de voir les matchs, elle vient de France. Son propriétaire, devenu un notable au village, a vécu en France. L’instituteur, très savant, a fait une partie de ses études en France. Tous ceux qui occupent des postes importants au pays ont étudié en France. Les femmes de nos présidents successifs sont toutes françaises. Pour gagner les élections, le Père-de-la-nation gagne d’abord la France. Les quelques joueurs sénégalais riches et célèbres jouent en France. Pour entraîner l’équipe nationale, on a toujours été cherché un Français. Même notre ex-président, pour vivre plus longtemps s’est octroyé une retraite française. Alors sur l’île, même si on ne sait pas distinguer, sur une carte, la France du Pérou, on sait en revanche qu’elle rime franchement avec chance….



Ils agissent la nuit et n’ont pas encore été repérés… Depuis environ un mois, les associations qui viennent en aide aux réfugiés sont la cible d’actes de vandalisme répétés. A chaque fois, le mode opératoire est le même : de la glu insérée dans les serrures, des tags sur les murs… Des plaintes ont été déposées à Paris, Strasbourg, Châteauroux et Nantes.
Un groupuscule radical. Derrière ces méfaits, se cache un groupuscule d’extrême-droite particulièrement discret… mais provocateur : les photos des serrures bouchées et des murs tagués sont systématiquement publiées sur les réseaux sociaux. Joint par Europe 1, un des membres du groupuscule justifie ces méthodes radicales contre tous ceux qui aident les réfugiés : "quand les élections ne servent plus à rien, il faut utiliser ces moyens-là", explique-t-il avant d'ajouter avec ironie : "vous savez, c'est 'Les Tontons flingueurs', il va falloir sulfater" ("arroser au pistolet mitrailleur", en argot NDLR).
L'objectif du groupuscule ? "On s'occupe pour l'instant des serrures et on espère bloquer toutes ces associations qui sont financées, avec notre travail, nos impôts. Il y a 150.000 SDF en France pour lesquels on n'a jamais débloqué d'hôtels comme on le fait avec des gens qui débarquent", a t-il dit à Europe 1 avant d'ajouter : "on n'a pas à subir cela".
Ne pas céder. Régulièrement, au petit matin, les associations soutenant l'accueil des réfugiés découvrent des serrures collées à la glu, voire des vitres caillaissées… A Nantes, "Accueil Migrants Intégration" a subi 7 actes de vandalisme en moins d'un mois. La mairie envisage de fermer le local de l’association au grand dam de la présidente, Catherine Libault : "je ne veux pas céder à ce genre d'intimidations alors à chaque fois on dépose plainte. Pour l'instant, ce sont des dégradations matérielles, je ne voudrais pas que l'on ait des dégradations humaines", s’inquiète-t-elle au micro d'Europe 1.

ou :

.... Des militants anti-immigration ont lancé ces derniers jours une offensive sur les réseaux sociaux contre les associations qui viennent en aide aux migrants en France. Réunis au sein d'un compte Twitter intitulé "On ferme", ils s'amusent à publier des photos de leurs actes de vandalisme sur les locaux de France terre d'asile, la Cimade, ou encore SOS Racisme.
Leur mode opératoire se résume principalement à mettre de la glue dans les serrures des portes, croyant, peut-être et à tort, que les migrants dorment dans les sièges sociaux et permanences des associations. Ou bien estiment-ils plus facile de dégrader un bâtiment qu'une tente de secours? A chacun de leurs méfaits, ces militants taguent des "On ferme" ou "Migrants dehors" sur les murs. Loin de prôner des valeurs de tolérance comme Gandhi, ils fustigent ce qu'ils nomment les "immigrationnistes". Plusieurs villes sont concernées, de Paris à Strasbourg en passant par Nantes.
Joint par L'Express, le directeur général de France terre d'asile, Pierre Henry, confirme que son association est la cible depuis deux mois de ces hurluberlus. "Des plaintes ont été déposées systématiquement. Je crois qu'il ne faut pas donner plus d'importance à ces zozos qu'ils ne le méritent. Quel courage et quelle lucidité de s'attaquer à nos locaux en pleine nuit!", ironise l'humanitaire.
Selon Pierre Henry, les lettres d'insultes anonymes se multiplient depuis le début de la crise migratoire. Son association est accusée d'être trop généreuse à l'égard des réfugiés alors que, jusqu'ici, elle ne recevait que des messages de soutien. Mais France terre d'asile refuse d'y voir le symbole d'une crispation d'une partie de la France. "Ce sont toujours des gens proches de l'extrême-droite, de la fachosphère, qui n'existent que de manière marginale et à travers leurs provocations", poursuit le patron de l'ONG. "Je suis moi-même en procédure judiciaire avec le fondateur du site Fdesouche à cause de menaces de mort!"
Contacté par L'Express, le collectif "On ferme !" n'a pas encore répondu à nos sollicitations. Mais sans aucune vergogne, les militants ont publié leurs échanges privés avec une consoeur de Metronews qui a tenté d'en savoir plus sur leur démarche. "Nous espérons [...] que l'ensemble des organisations subventionnées avec notre argent pour loger des 'clandos' dans des hôtels fermeront", veulent-ils croire. Et à ceux qui les critiquent sur les réseaux sociaux, ces anonymes répondent en parlant de "collabosphère". Un point Godwin qui en dit long sur leur niveau de contribution au débat sur les migrants.

"....moi je suis française et je suis de race blanche , la France reste française voilà...." 
"....quand on va à Paris quand on prend le métro on est presque, on ne sait plus si on est français...."
Le Petit Journal de Canal + assisté à l’un de ses meetings, organisé à Velaine-en-Haye. Une chose est sûre : il est quasiment impossible de distinguer les propos de l’ancienne ministre UMP et le discours de Marine Le Pen.“


http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=5093865
"Vous n'êtes pas les bienvenus" : c'est en ces termes que le maire de Béziers s'est adressé à une famille de réfugiés...

05:51 : le probleme est qu'il y a trop d'immigrés, le problème est qu'on est à saturation d'ailleurs on peut pas faire 3 mètres sans voir que des voilées………c'est effarant , trop c'est trop, moi de toute façon je suis pour sa politique, il a entièrement raison parce que ces gens là on sait pas d'ou ça vient...on a assez de misère en France sans recevoir les autres, d'abord qu'on s'occupe dejà des personnes agées et des rsa des rmistes, on a assez de misère sans s’occuper des autres….
la guerre elle est partout Mr, si on doit faire venir toute la misère du monde, qu’est-ce qui va se passer en France, on n’est plus un pays riche c’est fini on n’a plus les moyens de recevoir ces gens là, financièrement on est à la rue, moi je connais des jeunes qui veulent se loger, des étudiants ici et là et on va loger ces gens là, il faut arrêter , on leur donne tout, quelqu’un qui va travailler : le smic pour 1000 euros par mois, c’est pas la peine que j’aille travailler en prestation je vais les toucher et j’aurais droit à tout, c’est ça le problème de la France…la guerre c’est peut-être eux qui l’ont créé chez eux, ils ont qu’à le régler chez eux le problème s’ils veulent faire partir Assad de toute façon a sera un autre dictateur de toute façon dans ces pays là ce qui leur faut c’est la bâton, il faut qu’il soit tenu ces gens là, parce qu’ils sont ingérables, ils ont trop de jeunesse, le problème il est là , ils font trop de gosses, nous on les voit ici ils font des gosses pour toucher les allocations, c’est dans leur gênes de faire des gosses, il faut les empêcher de venir parce que dans ces gens là on sait pas ce qu’il y a , des terroristes, des gens biens, des docteurs, on sait pas….ça nous coûte combien l’immigration, ça nous coûte des milliard, ces gens nous rapportent rien du tout, au contraire donc que des emmerdes  ils nous apportent…….il y en a un sur 10 qui travaillent, les autres vivent des prestations, ici vous supprimez les allocations ici et là vous allez voir, ils vont partir….
09 :25….ce qui me dérange c’est ces prestations qu’ont leur donne avec le nombre de chômeurs qu’on a vous croyez que c’est possible de recevoir tout ce monde…. Un étranger touche 1500 euros/mois j’ai à peine 850….ils seront plus heureux que nous, on allait à l’école on nous donnait rien, on leur donne des livres, les cahiers et nous qu’est-ce qu’ils nous donnaient…ici y’a pas de travail, y’a rien, rien comme travail, y’a pas d’usine, y’a rien, qu’est-ce qu’ils vont faire ? hein ! alors ils seront dans notre croûte, on nous prive à nous pour eux, je ne suis pas raciste mais voilà, je suis un peu jalouse, mais je leur en veux pas…

11 :42….remarquez en France, on a beaucoup d‘étrangers, Béziers c’est plein, regardez que des étrangers là, moi je sors dehors, je n’ai plus de voisins français, j’ai que des marocaines, elles sont gentilles, elles sont aimables, mais y’a plus de français, y’en a plus….

 
La jungle de Calais a doublé en nombre de personnes, de 3000 à 6000...le député maire veut l'envoi de...l"armée...Eurotunnel et l'accès au port est plus difficile...

"....La  Jungle  ressemble désormais « plus à un village organisé qu’à un camp de toile », a poursuivi la préfète. Des écoles, églises, mosquées, salons de coiffures, restaurants ou encore épicerie, plus ou moins de bric et de broc, ont fait peu à peu leur apparition dans ce camp qui jouxte le centre d’accueil de jour Jules-Ferry où des repas gratuits sont distribués quotidiennement aux clandestins.
Selon Fabienne Buccio, la photo du petit Aylan, enfant syrien retrouvé mort sur une plage turque, « a provoqué un élan de générosité des associations et de nombreux dons », ce qui a pu attirer davantage de migrants certains d’y recevoir une aide.
Par ailleurs, la préfète a constaté une évolution de la population au sein de la  Jungle . « Avant, les migrants provenaient essentiellement de la corne de l’Afrique. Maintenant, il y a beaucoup d’Irakiens, d’Iraniens et de Syriens qui arrivent en famille, avec femmes et enfants »......

un énième sondage sur le destin de la blonde leader....le journal à gauche( sur l'écran) nous annonce que 31% des français sont prêt à voter pour elle au premier tour de la présidentielle...les médias reprennent la nouvelle en chœur...parce que seule la blonde leader de la droite extrême peut affoler les ventes de mag' et les courbes d'audience....je croyais qu'on devait dire 31% des personnes interrogées....avouent encore plus facilement qu’ils vont voter pour le parti....

vendredi 9 octobre 2015

"Mon pauv'e gars, vrai, alle est trop noire...On dirait Satan "

je l'ai retrouvé ! yessssss ! internet ne sert pas qu'à bitcher....ça fait trois ans que j'essaye de remettre la main dessus... just google it....

une nouvelle : Boitelle de Maupassant

Le père Boitelle (Antoine) avait dans tout le pays, la spécialité des besognes malpropres. Toutes les fois qu'on avait une aire à nettoyer une fosse, un fumier, un puisard, à curer un égout, un trou de fange quelconque c'était lui qu'on allait chercher.
Il s'en venait avec ses instruments de vidangeur et ses sabots enduits de crasse, et se mettait à sa besogne en geignant sans cesse sur son métier. Quand on lui demandait alors pourquoi il faisait cet ouvrage répugnant, il répondait avec résignation : "Pardi, c'est pour mes éfants qu'il faut nourrir. Ça rapporte plus qu'autre chose."
Il avait, en effet, quatorze enfants. Si on s'informait de ce qu'ils étaient devenus, il disait avec un air d'indifférence : "N'en reste huit à la maison. Y en a un au service et cinq mariés."
Quand on voulait savoir s'ils étaient bien mariés, il reprenait avec vivacité : "Je les ai pas opposés. Je les ai opposés en rien. Ils ont marié comme ils ont voulu. Faut pas opposer les goûts, ça tourne mal. Si je suis ordureux, mé, c'est que mes parents m'ont opposé dans mes goûts. Sans ça j'aurais devenu un ouvrier comme les autres."
Voici en quoi ses parents l'avaient contrarié dans ses goûts.

Il était alors soldat, faisant son temps au Havre, pas plus bête qu'un autre, pas plus dégourdi non plus, un peu simple pourtant. Pendant les heures de liberté, son plus grand plaisir était de se promener sur le quai, où sont réunis les marchands d'oiseaux. Tantôt seul, tantôt avec un pays, il s'en allait lentement le long des cages où les perroquets à dos vert et à tête jaune des Amazones, les perroquets à dos gris et à tête rouge du Sénégal, les aras énormes qui ont l'air d'oiseaux cultivés en serre, avec leurs plumes fleuries, leurs panaches et leurs aigrettes, des perruches de toute taille, qui semblent coloriées avec un soin minutieux par un bon Dieu miniaturiste, et les petits, tout petits oisillons sautillants, rouges, jaunes, bleus et bariolés, mêlant leurs cris au bruit du quai, apportent dans le fracas des navires déchargés, des passants et des voitures, une rumeur violente, aiguë, piaillarde, assourdissante, de forêt lointaine et surnaturelle.
Boitelle s'arrêtait, les yeux ouverts, la bouche ouverte, riant et ravi, montrant ses dents aux kakatoès prisonniers qui saluaient de leur huppe blanche ou jaune le rouge éclatant de sa culotte et le cuivre de son ceinturon. Quand il rencontrait un oiseau parleur, il lui posait des questions ; et si la bête se trouvait ce jour-là disposée à répondre et dialoguait avec lui, il emportait pour jusqu'au soir de la gaieté et du contentement. A regarder les singes aussi il se faisait des bosses de plaisir, et il n'imaginait point de plus grand luxe pour un homme riche que de posséder ces animaux ainsi qu'on a des chats et des chiens. Ce goût-là, ce goût de l'exotique, il l'avait dans le sang comme on a celui de la chasse, de la médecine ou de la prêtrise. Il ne pouvait s'empêcher, chaque fois que s'ouvraient les portes de la caserne, de s'en revenir au quai comme s'il s'était senti tiré par une envie.
Or une fois, s'étant arrêté presque en extase devant un araraca monstrueux qui gonflait ses plumes, s'inclinait, se redressait, semblait faire les révérences de cour du pays des perroquets, il vit s'ouvrir la porte d'un petit café attenant à la boutique du marchand d'oiseaux, et une jeune négresse, coiffée d'un foulard rouge, apparut, qui balayait vers la rue les bouchons et le sable de l'établissement.
L'attention de Boitelle fut aussitôt partagée entre l'animal et la femme, et il n'aurait su dire vraiment lequel de ces deux êtres il contemplait avec le plus d'étonnement et de plaisir.

La négresse, ayant poussé dehors les ordures du cabaret, leva les yeux, et demeura à son tour éblouie devant l'uniforme du soldat. Elle restait debout, en face de lui, son balai dans les mains comme si elle lui eût porté les armes, tandis que l'araraca continuait à s'incliner.
Or le troupier au bout de quelques instants fut gêné par cette attention, et il s'en alla à petits pas, pour n'avoir point l'air de battre en retraite.

Mais il revint. Presque chaque jour il passa devant le café des Colonies, et souvent il perçut à travers les vitres la petite bonne à peau noire qui servait des bocks ou de l'eau-de-vie aux matelots du port. Souvent aussi elle sortait en l'apercevant; bientôt, même, sans s'être jamais parlé, ils se sourirent comme des connaissances; et Boitelle se sentait le coeur remué, en voyant luire tout à coup, entre les lèvres sombres de la fille, la ligne éclatante de ses dents. Un jour enfin il entra, et fut tout surpris en constatant qu'elle parlait français comme tout le monde. La bouteille de limonade, dont elle accepta de boire un verre, demeura, dans le souvenir du troupier, mémorablement délicieuse; et il prit l'habitude de venir absorber, en ce petit cabaret du port, toutes les douceurs liquides que lui permettait sa bourse. C'était pour lui une fête un bonheur auquel il pensait sans cesse, de regarder la main noire de la petite bonne verser quelque chose dans son verre, tandis que les dents riaient, plus claires que les yeux. Au bout de deux mois de fréquentation, ils devinrent tout à fait bons amis, et Boitelle après le premier étonnement de voir que les idées de cette négresse étaient pareilles aux bonnes idées des filles du pays, qu'elle respectait l'économie, le travail, la religion et la conduite, l'en aima davantage, s'éprit d'elle au point de vouloir l'épouser.
Il lui dit ce projet qui la fit danser de joie. Elle avait d'ailleurs quelque argent, laissé par une marchande d'huîtres, qui l'avait recueillie, quand elle fut déposée sur le quai du Havre par un capitaine américain. Ce capitaine l'avait trouvée âgée d'environ six ans, blottie sur des balles de coton dans la cale de son navire, quelques heures après son départ de New York. Venant au Havre, il y abandonna aux soins de cette écaillère apitoyée ce petit animal noir caché à son bord, il ne savait pas par qui ni comment. La vendeuse d'huîtres étant morte, la jeune négresse devint bonne au café des Colonies.

Antoine Boitelle ajouta: "Ça se fera si les parents ne s' y opposent point. J'irai jamais contre eux, t'entends ben, jamais! Je vas leur en toucher deux mots à la première fois que je retourne au pays."
La semaine suivante en effet, ayant obtenu vingt-quatre heures de permission, il se rendit dans sa famille qui cultivait une petite ferme à Tourteville, près d'Yvetot.

Il attendit la fin du repas, l'heure où le café baptisé d'eau-de-vie rendait les coeurs plus ouverts, pour informer ses ascendants qu'il avait trouvé une fille répondant si bien à ses goûts, à tous ses goûts, qu'il ne devait pas en exister une autre sur la terre pour lui convenir aussi parfaitement.
Les vieux, à ce propos, devinrent aussitôt circonspects, et demandèrent des explications. Il ne cacha rien d'ailleurs que la couleur de son teint.
C'était une bonne, sans grand avoir, mais vaillante, économe, propre, de conduite, et de bon conseil. Toutes ces choses-là valaient mieux que de l'argent aux mains d'une mauvaise ménagère. Elle avait quelques sous d'ailleurs, laissés par une femme qui l'avait élevée, quelques gros sous, presque une petite dot, quinze cents francs à la caisse d'épargne. Les vieux, conquis par ses discours, confiants d'ailleurs dans son jugement, cédaient peu à peu, quand il arriva au point délicat. Riant d'un rire un peu contraint: "Il n'y a qu'une chose, dit-il, qui pourra vous contrarier. Elle n'est brin blanche." Ils ne comprenaient pas et il dut expliquer longuement avec beaucoup de précautions, pour ne les point rebuter, qu'elle appartenait à la race sombre dont ils n'avaient vu échantillons que sur les images d'Epinal.
Alors ils furent inquiets, perplexes, craintifs, comme s'il leur avait proposé une union avec le Diable. La mère disait: "Noire ? Combien qu'elle l'est ? C'est-il partout ?" Il répondait: "Pour sûr: Partout, comme t'es blanche partout, té !"
Le père reprenait: "Noire ? C'est-il noir autant que le chaudron ?"
Le fils répondait: "Pt'être ben un p'tieu moins ! C'est noire, mais point noire à dégoûter. La robe à m'sieu l'curé est ben noire, et alle n'est pas plus laide qu'un surplis qu'est blanc."
Le père disait: "Y en a-t-il de pu noires qu'elle dans son pays ?"
Et le fils, convaincu, s'écriait: "Pour sûr ! "
Mais le bonhomme remuait la tête.
"Ca doit être déplaisant ?"
Et le fils:

"C'est point pu déplaisant qu'aut'chose, vu qu'on s'y fait en rin de temps."
La mère demandait:
"Ca ne salit point le linge plus que d'autres, ces piaux-là ?
- Pas plus que la tienne, vu que c'est sa couleur."
Donc, après beaucoup de questions encore, il fut convenu que les parents verraient cette fille avant de rien décider et que le garçon, dont le service allait finir l'autre mois, l'amènerait à la maison afin qu'on pût l'examiner et décider en causant si elle n'était pas trop foncée pour entrer dans la famille Boitelle.
Antoine alors annonça que le dimanche 22 mai, jour de sa libération, il partirait pour Tourteville avec sa bonne amie.

Elle avait mis pour ce voyage chez les parents de son amoureux ses vêtements les plus beaux et les plus voyants, où dominaient le jaune, le rouge et le bleu, de sorte qu'elle avait l'air pavoisée pour une fête nationale.
Dans la gare, au départ du Havre, on la regarda beaucoup, et Boitelle était fier de donner le bras à une personne qui commandait ainsi l'attention. Puis, dans le wagon de troisième classe où elle prit place à côté de lui, elle imposa une telle surprise aux paysans que ceux des compartiments voisins montèrent sur leurs banquettes pour l'examiner par-dessus la cloison de bois qui divisait la caisse roulante. Un enfant, à son aspect, se mit à crier de peur, un autre cacha sa figure dans le tablier de sa mère.
Tout alla bien cependant jusqu'à la gare d'arrivée. Mais lorsque le train ralentit sa marche en approchant d'Yvetot, Antoine se sentit mal à l'aise, comme au moment d'une inspection quand il ne savait pas sa théorie Puis, s'étant penché à la portière, il reconnut de loin son père qui tenait la bride du cheval attelé à la carriole, et sa mère venue jusqu'au treillage qui maintenait les curieux.

Il descendit le premier, tendit la main à sa bonne amie, et, droit, comme s'il escortait un général, il se dirigea vers sa famille.
La mère, en voyant venir cette dame noire et bariolée en compagnie de son garçon, demeurait tellement stupéfaite qu'elle n'en pouvait ouvrir la bouche, et le père avait peine à maintenir le cheval que faisait cabrer coup sur coup la locomotive ou la négresse. Mais Antoine, saisi soudain par la joie sans mélange de revoir ses vieux, se précipita, les bras ouverts, bécota la mère, bécota le père malgré l'effroi du bidet, puis se tournant vers sa compagne que les passants ébaubis considéraient en s'arrêtant, il s'expliqua.
"La v'là ! J'vous avais ben dit qu'à première vue alle est un brin détournante, mais sitôt qu'on la connaît, vrai de vrai, y a rien de plus plaisant sur la terre. Dites-y bonjour qu'a ne s'émeuve point."
Alors la mère Boitelle, intimidée elle-même à perdre la raison, fit une espèce de révérence, tandis que le père ôtait sa casquette en murmurant: "J'vous la souhaite à vot' désir." Puis sans s'attarder on grimpa dans la carriole, les deux femmes au fond sur des chaises qui les faisaient sauter en l'air à chaque cahot de la route, et les deux hommes par-devant, sur la banquette.
Personne ne parlait. Antoine inquiet sifflotait un air de caserne, le père fouettait le bidet, et la mère regardait de coin, en glissant des coups d'oeil de fouine, la négresse dont le front et les pommettes reluisaient sous le soleil comme des chaussures bien cirées.
Voulant rompre la glace, Antoine se retourna.
"Eh bien, dit-il, on ne cause pas ?
- Faut le temps", répondit la vieille.
Il reprit:
"Allons, raconte à la p'tite l'histoire des huit oeufs de ta poule."
C'était une farce célèbre dans la famille. Mais comme la mère se taisait toujours, paralysée par l'émotion, il prit lui-même la parole et narra, en riant beaucoup, cette mémorable aventure. Le père, qui la savait par coeur, se dérida aux premiers mots; sa femme bientôt suivit l'exemple, et la négresse elle-même, au passage le plus drôle, partit tout à coup d'un tel rire, d'un rire si bruyant, roulant, torrentiel, que le cheval excité fit un petit temps de galop.
La connaissance était faite. On causa.
A peine arrivés, quand tout le monde fut descendu, après qu'il eut conduit sa bonne amie dans la chambre pour ôter sa robe qu'elle aurait pu tacher en faisant un bon plat de sa façon destiné à prendre les vieux par le ventre, il attira ses parents devant la porte, et demanda, le coeur battant:
"Eh ben, quéque vous dites ?"
Le père se tut. La mère plus hardie déclara: "Alle est trop noire ! Non, vrai, c'est trop. J'en ai eu les sangs tournés.
- Vous vous y ferez, dit Antoine.

- Possible, mais pas pour le moment." Ils entrèrent et la bonne femme fut émue en voyant la négresse cuisiner. Alors elle l'aida, la jupe retroussée, active malgré son âge.
Le repas fut bon, fut long, fut gai. Quand on fit un tour ensuite, Antoine prit son père à part. "Eh ben, pé, quéque t'en dis ?"
Le paysan ne se compromettait jamais. "J'ai point d'avis. D'mande à ta mé."
Alors Antoine rejoignit sa mère et la retenant en arrière:
"Eh ben, ma mé, quéque t'en dis ?
- Mon pauv'e gars, vrai, alle est trop noire. Seulement un p'tieu moins je ne m'opposerais pas, mais c'est trop. On dirait Satan !"

Il n'insista point, sachant que la vieille s'obstinait toujours, mais il sentait en son coeur entrer un orage de chagrin. Il cherchait ce qu'il fallait faire, ce qu'il pourrait inventer, surpris d'ailleurs qu'elle ne les eût pas conquis déjà comme elle l'avait séduit lui-même. Et ils allaient tous les quatre à pas lents à travers les blés, redevenus peu à peu silencieux. Quand on longeait une clôture, les fermiers apparaissaient à la barrière, les gamins grimpaient sur les talus, tout le monde se précipitait au chemin pour voir passer la "noire" que le fils Boitelle avait ramenée. On apercevait au loin des gens qui couraient à travers les champs comme on accourt quand bat le tambour des annonces de phénomènes vivants. Le père et la mère Boitelle effarés de cette curiosité semée par la campagne à leur approche, hâtaient le pas, côte à côte, précédant de loin leur fils à qui sa compagne demandait ce que les parents pensaient d'elle. Il répondit en hésitant qu'ils n'étaient pas encore décidés.
Mais sur la place du village ce fut une sortie en masse de toutes les maisons en émoi, et devant l'attroupement grossissant, les vieux Boitelle prirent la fuite et regagnèrent leur logis, tandis qu'Antoine soulevé de colère, sa bonne amie au bras, s'avançait avec majesté sous les yeux élargis par l'ébahissement.
Il comprenait que c'était fini, qu'il n'y avait plus d'espoir, qu'il n'épouserait pas sa négresse; elle aussi le comprenait; et ils se mirent à pleurer tous les deux en approchant de la ferme. Dès qu'ils y furent revenus, elle ôta de nouveau sa robe pour aider la mère à faire sa besogne; elle la suivit partout, à la laiterie, à l'étable, au poulailler, prenant la plus grosse part, répétant sans cesse:
"Laissez-moi faire, madame Boitelle", si bien que le soir venu, la vieille, touchée et inexorable, dit à son fils: "C'est une brave fille tout de même. C'est dommage qu'elle soit si noire, mais vrai, alle l'est trop. J'pourrais pas m'y faire, faut qu'alle r'tourne, alle' est trop noire."
Et le fils Boitelle dit à sa bonne amie:

"Alle n'veut point, alle te trouve trop noire. Faut r'tourner.
Je t'aconduirai jusqu'au chemin de fer. N'importe, t'éluge point.

J'vas leur y parler quand tu seras partie."
Il la conduisit donc à la gare en lui donnant encore espoir et après l'avoir embrassée, la fit monter dans le convoi qu'il regarda s'éloigner avec des yeux bouffis par les pleurs.
Il eut beau implorer les vieux, ils ne consentirent jamais. Et quand il avait conté cette histoire que tout le pays connaissait, Antoine Boitelle ajoutait toujours: "A partir de ça, j'ai eu de coeur à rien, à rien. Aucun métier ne m'allait pu, et j'sieus devenu ce que j'sieus, un ordureux."
On lui disait:
"Vous vous êtes marié pourtant.
- Oui, et j'peux pas dire que ma femme m'a déplu pisque j'y ai fait quatorze éfants, mais c'n'est point l'autre, oh non, pour sûr, oh non! L'autre, voyez-vous, ma négresse, elle n'avait qu'à me regarder, je me sentais comme transporté..."