dimanche 3 décembre 2017

Quand ça veut pas, ben ça veut pas

Omar Sy et d'autres ont réussi à soulever  de l'argent pour les Rohingyas persécutés de Birmanie, ils sont musulmans...le pouvoir les persécutent, ils sont arrivés en masse au Bangladesh, pays pas connu pour sa prospérité..."on" a reproché à Sy, de ne pas en faire autant pour les esclaves en Libye...on t'as dit que dès   que le libyen voit un noir, il pense capture vente, rançon....si Sy se pointe là-bas...acteur ou pas...c'est un "grand nègre costaud"...il vont lui réserver un sort....
 
 
 
 
 
 
le type est acteur,,,, en quoi est-il responsable de ce qui se passe à St-Martin, où il y a des gens assurés...le voilà responsable de la misère du Mali....m'étonnes pas qu'il se soit exilé aux States...tous les tapeurs du monde devaientt cogner à sa porte.....
              
Maintenant que la Libye est aux mains de milices qui se battent pour le contrôle des gisements pétroliers et les trafics en tous genre dont le plus odieux, celui de la mise en esclavage de migrants africains, voici que l’Europe et l’Occident d’une seule voix pointent du doigt un état, voire même un pays qui…n’existe plus. Parce qu’ils l’ont militairement détruit ! Tant de cynisme prêterait à sourire s’il n’était pas indécent.
Il n’est nullement question ici de tenter de dédouaner les esclavagistes libyens ni de nier le racisme anti-Noirs qui sévit dans les pays arabes. Il est simplement question de faire remarquer qu’organiser des manifestations devant les ambassades d’un état fantôme ou inexistant n’a guère de sens. D’autant moins que de sens que la Libye a été transformée en une gigantesque prison à ciel ouvert pour les milliers de migrants africains qui tentent d’arriver en Europe. Ceux qui, par miracle, parviennent à traverser la Méditerranée sont rapatriés en Libye où ils sont parqués dans des camps financés par les pays européens ! Quasiment tous les jours, il y a ce genre de rapatriements.
http://www.montraykreyol.org/article/esclavage-en-libye-lindecente-indignation-des-occidentaux
    
                     

semaine où j'apprends au hasard d'un zapping radio l'existence d'Edgar Yves...dans ses oeuvres ça donne :
"je ne sors qu'avec des femmes blanches et si tu as le malheur de te promener dans la rue, il y a toujours une femme noire pour te jeter un regard, tel un ninja elle surgit et te dit : traître, ouais mais si tout se passe bien dans quelque temps j'aurais des papiers ah!ah!ah!ah!"



                                                   
je google...il s'appelle Edgar Yves Monnou...et...je n'ai ouvert aucune page pour savoir qui il est, qui l'a encouragé, qui lui a dit qu'il était drôle....parce que, en  fait je m'en fous...et pis quand Google met en avant un article favorable du Fig'...c'est qu'il doit donner des gages....à qui vous savez...un ennemi de la cause...oui  la CAUSE......
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à propos d'humoriste...pas drôle...nous avons Michel Leeb, qui a été rattrapé par la patrouille...ComicCopy nous prouve ce qu'on savait déjà....
#CopyComic - Michel Leeb Part A

 #CopyComic - Michel Leeb Part B


 
 
 

aouch !
Qui sont les trafiquants? Demandez-vous - étant la jeunesse africaine - cette question. Qui sont les trafiquants? Ce sont des Africains, mes amis. Ce sont des Africains. Posez-vous la question.
Ce ne sont pas les Français qui sont les trafiquants, ce sont des Africains. Donc, tout le monde devrait prendre ses responsabilités, et nous avons commencé à le faire, à les démanteler. Mais arrêtez l'argument en disant: C'est quelqu'un d'autre.
Montrez-moi un Français, un Belge, un Allemand, qui a fait du trafic entre le Nigeria et la Libye. Cette personne n'existe pas. Alors, ces jours-ci en Afrique, il y a des Africains qui font d'autres Africains des esclaves, c'est la réalité. Et il y a des Européens qui profitent de cette misère en Europe, c'est inacceptable. Dans les deux cas, ce sont des crimes. Nous combattons les deux cas.
Macron

 
 
pour les commentaires en dessous de la vidéo :
.....mais elle a une réalité ce sont eux que les dirigeants africains utilisent habilement pour défendre leurs intérêts, eux qui arrosent les partis politique français pour les influencer, eux qui réclament l'armée française pour  se protéger des coups d'états et des révolutions, eux qui mettent en France dans leur hôtels particuliers somptueux le fruit de leur prédation, eux qui refusent de reprendre leur nationaux  qui restent en France illégalement , eux qui utilise la France comme exutoire d'une démographie exubérante qu'ils refusent de juguler par des mesures autoritaires....: err waouh !
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Éric Zemmour : "La Françafrique, toujours supprimée, mais toujours de retour"  

Invité sur l’antenne de RFI, Moussa Faki  : 
«La responsabilité est d’abord celle des Etats africains. Nous-mêmes. J’en appelle à notre prise de conscience de la gravité de cette situation. Dans nos pays, il faut faire en sorte que ces jeunes ne quittent pas le pays… Que les gens ne se ruent pas en Libye pour chercher à traverser la méditerranée. Il faut s’attaquer aux racines, par le développement, par des projets concrets» en faveur de la jeunesse.
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Pour l’ancien ministre sénégalais chargé des Affaires religieuses, Mamadou Bamba Ndiaye, le comportement des dirigeants africains est pire que celui des gens qui vendent les migrants africains.
«Imaginez-vous que Donald Trump puisse dormir s’il apprenait qu’un citoyen américain était détenu quelque part, il ne l’accepterait pas. Le président Français Emmanuel Macron non plus. Alors pourquoi les gouvernements africains ne se soucient pas de leurs citoyens? Je me demande même à quoi ils servent ces prétendus présidents
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 le blogueur Abdou Rahmane
«Les tweets de condamnation lamentables et honteux que certains d’entre eux ont publié sur les réseaux sociaux en guise de réaction en disent long sur leur impuissance pour défendre les intérêts de leurs nations et protéger leurs ressortissants», constate-t-il. Il leur demande ce qu’ils attendent pour proposer une opération militaire destinée à mettre un terme à cet inadmissible crime contre l’humanité en Libye.
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L’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou
«S’il y a un point de départ dans l’éradication de ces comportements primitifs, c’est sans doute le mode de fonctionnement de nos Etats à la tête desquels les dictateurs prennent leurs populations pour de la marchandise… La question immédiate est désormais de se demander jusqu’à quand l’Occident continuera à nourrir ces autocrates africains et leurs complices qui feignent de s’indigner ces derniers temps»


Les États-Unis ont offert le statut de protection temporaire, ou TPS, aux Haïtiens après le séisme de janvier 2010 qui a fait 300 000 morts et dévasté le pays.....le statut était renouvelé et pis Trump a décidé que...non...

Google traduction
L'administration Trump met fin à un programme de permis de résidence temporaire qui a permis à près de 60 000 citoyens d'Haïti de vivre et de travailler aux États-Unis depuis le puissant tremblement de terre de 2010 qui a secoué la nation des Caraïbes.
 
Le département de la sécurité intérieure a déclaré que les conditions en Haïti se sont considérablement améliorées, de sorte que la prestation sera prolongée une dernière fois jusqu'en juillet 2019 pour donner aux Haïtiens le temps de se préparer à rentrer chez eux.

 
Les avocats et les membres du Congrès des deux parties avaient demandé à l'administration Trump une prolongation de 18 mois du programme, connue sous le nom de statut de protection temporaire. Le gouvernement du président haïtien Jovenel Moise a également demandé la prolongation.Alors qu'Haïti a fait des progrès grâce à l'aide internationale depuis le séisme, la nation des Caraïbes reste l'une des plus pauvres du monde. Plus de 2,5 millions de personnes, soit environ un quart de la population, vivent avec moins de 1,23 dollar par jour, ce que les autorités considèrent comme extrême pauvreté.

 
Le mois dernier, les Nations Unies ont mis fin à une mission de maintien de la paix en Haïti qui, à son apogée, comprenait plus de 10 000 soldats. Sa nouvelle mission comprend environ 1 300 policiers civils internationaux et 350 civils qui aideront le pays à tenter de réformer un système judiciaire profondément troublé.

 
Le département de la Sécurité intérieure a fait cette annonce 60 jours avant l'expiration du statut temporaire des Haïtiens. En mai, l'agence a prolongé le programme de seulement six mois au lieu des 18 habituels, et a exhorté les Haïtiens dans le cadre du programme à mettre leurs affaires en ordre et à se préparer à rentrer chez eux.Le département de la Sécurité intérieure a fait cette annonce 60 jours avant l'expiration du statut temporaire des Haïtiens. En mai, l'agence a prolongé le programme de seulement six mois au lieu des 18 habituels, et a exhorté les Haïtiens dans le cadre du programme à mettre leurs affaires en ordre et à se préparer à rentrer chez eux.

 
Le statut temporaire couvre environ 435 000 personnes provenant de neuf pays ravagés par des catastrophes naturelles ou la guerre, qui sont venus aux États-Unis légalement ou autrement. Quelques jours après le tremblement de terre d'une magnitude de 7,0 qui a dévasté Haïti en janvier 2010, le président Barack Obama a accordé le statut de protection de 18 mois aux Haïtiens d'Amérique qui, autrement, devraient rentrer chez eux. Obama l'a renouvelé chaque fois qu'il s'est épuisé.

 
La décision de lundi n'affecte pas les milliers d'Haïtiens qui ont été accueillis par le Brésil et d'autres pays d'Amérique du Sud après le tremblement de terre et ont commencé à se rendre aux États-Unis l'année dernière.Selon la US Customs and Border Protection, 6 424 Haïtiens se sont présentés aux frontières avec le Mexique au cours de la période de 12 mois se terminant le 30 septembre, contre seulement 334 l'année précédente. Ils étaient généralement en liberté conditionnelle pour vivre aux États-Unis pour des raisons humanitaires.

 
Depuis son entrée en fonction, Trump a mis fin aux programmes de permis temporaires pour le Soudan et le Nicaragua. Il a reporté à juillet prochain une décision sur la manière de traiter un programme similaire pour 86 000 résidents du Honduras.

 
Les responsables américains ont déclaré que les conditions en Haïti s'étaient considérablement améliorées depuis la catastrophe. Mais les défenseurs des Haïtiens affirment qu'une épidémie de choléra persistante et les dommages causés par trois ouragans depuis 2016 exacerbent la difficulté pour les Haïtiens de retour.http://www.independent.co.uk/news/world/americas/us-politics/trump-haiti-leave-us-immigrants-deportation-protection-ended-deadline-a8066446.html



 
encore  un bouquin sur les Noirs et les clichetons commis par Bilé et Mathieu Méranville, un africain un  antillais.....
j'apprends  l'existence du bouquin parce que Méranville est allé faire la promo sur Radio C....waouh !le patron de la radio souffre d'une forme  de négrophobie  aigu et dès qu'il peut la partager....

http://femme-noire-et-negritude.blogspot.fr/2016/05/des-candidatsaux-presidentiellesmemeunc.html

j'ai entendu le début de l'émission, puis brzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz, impossible de capter la   fréquence.....
L’actualité nous prouve chaque jour que les préjugés concernant les Noirs restent tenaces.
C’est bien connu, ils « sont paresseux », « doués pour le sport », et ils « ont un grand sexe »… Ces phrases, souvent prononcées sous le couvert d’un pseudo-humour, révèlent une méconnaissance de l’autre. Et nous rappellent que, malgré l’évolution des mentalités, rien n’est définitivement gagné.
En les replaçant précisément dans leur contexte scientifique, historique et sociologique, Serge Bilé et Mathieu Méranville expliquent l’origine de ces préjugés, pour mieux en démontrer l’absurdité.
Et redonner à l’homme noir la place qui lui revient dans l’histoire universelle.
editionsarchipel

lundi 27 novembre 2017

Esclavage ! du temoignage

objectif premier de l'Europe : empêcher les migrants d'arriver sur son sol...donc       
 

« Le gouvernement suit avec grande attention les rapports des médias sur l'exploitation des migrants clandestins par des criminels » a annoncé un haut diplomate libyen
« si ces allégations sont confirmées, toutes les personnes impliquées dans ces crimes seront punies ».
le vice-premier ministre, Ahmed Metig, qui a également exprimé « son mécontentement quant à la réapparition du commerce d'esclaves dans la banlieue de Tripoli ». Selon l'AFP qui s'appuie sur un de ses communiqués publiés sur Facebook, Metig avait indiqué qu'il chargerait « une commission d'enquêter sur ces informations de presse afin d'appréhender et soumettre les responsables à la justice ».
<<<<<<<ah!ah!ah!ah!ah!ah!ah!ah!ah!ah! sérieusement ?

depuis le reportage de CNN sur la Libye, on fait semblant de découvrir qu'il se passe quelque chose....les articles se multiplient...m'est avis que la prochaine insulte à la mode va être "sale esclave", ou "t'aurais pu être esclave en Libye"
vendredi dernier, dans le bus 68, Mairie de Montrouge...un collégien, noir, couleur café, a fait quelque chose et il a eu droit à un fort et sec "t'es pas en Afrique ici", il n'a rien répondu au vieil homme à casquette, un retraité, une belle tête à ne pas voter à gauche...le collégien est  resté impassible, mangeait des chips, son copain à la négritude dilué, a lui aussi ignoré le vieil  homme....


dans le Monde, je lis :
Domestiques sénégalaises à l’étranger : « un jour, j’ai compris qu’on m’avait vendue ! »
 De nombreuses femmes quittent Dakar pour aller travailler en Arabie saoudite, au Liban ou au Maroc. Une expérience qui tourne souvent à l’esclavage moderne.

Lorsque Boury raconte son séjour en Arabie saoudite, la colère et la peur le disputent au dégoût :
"C’était l’enfer ! Le premier jour, ils m’ont touché les cuisses et les fesses. Pendant que je travaillais, les fils de la patronne me reluquaient tout le temps. Je dormais habillée, un couteau à portée de main."
Boury est née et a grandi à Dakar, dans le quartier de Sicat Liberté. A 20 ans, après avoir arrêté ses études d’architecture à la suite d’une grossesse, elle a commencé à travailler comme serveuse dans des restaurants. Puis, en 2015, après son divorce, elle part travailler comme femme de ménage en Arabie saoudite sur les conseils de sa mère, dont une amie tient une « agence de recrutement ». Elle a 25 ans et un enfant de 5 ans, qu’elle laisse chez sa mère. Sur place, elle ne sera jamais payée pour le travail effectué.
« Je suis arrivée chez mes employeurs à 5 heures du matin. Ils ont pris ma valise et l’ont renversée, ils ont pris tout le matériel électronique. J’ai dit : “Et le passeport ?” Ils m’ont répondu : “Ça aussi on le garde.”

Mais le pire commence le jour où elle exprime sa volonté de rentrer au Sénégal. D’abord, sa patronne essaie de la placer chez quelqu’un d’autre ; ensuite, les propositions plus dégradantes arrivent :
« Le frère de la patronne m’a dit : “Tu peux venir chez moi. Chaque fois que j’aurai envie de sexe, tu seras à ma disposition et, dans six mois, tu auras de l’argent, une maison et même une voiture à envoyer au Sénégal.” Quatre hommes de la famille m’ont fait une proposition similaire. »

Finalement, Boury découvre la raison pour laquelle on ne l’avait jamais payée :
« Au Sénégal, on m’avait vendue ! Ma patronne m’a affirmé avoir payé l’équivalent de 2 millions de francs CFA [plus de 3 000 euros], elle m’a dit : “J’ai payé ton billet, ton visa et j’ai donné de l’argent à ton agence pour te faire venir, donc tu n’iras nulle part tant qu’ils ne me rembourseront pas ou ne me donneront pas une autre fille ! »

Boury n’est pas la seule dans ce cas. Selon le Global Slavery Index 2017 publié par la Walk Free Foundation, une organisation qui se bat contre la traite des humains, il y aurait eu 40,3 millions de victimes d’esclavage moderne en 2016 : parmi elles, de nombreuses domestiques asiatiques et africaines. Sur 67,1 millions de travailleurs domestiques dans le monde, 11,5 millions sont des migrants, selon le Bureau international du travail, et parmi ceux-ci, 73,4 % sont des femmes.
Lire aussi :   Au Maghreb, le racisme anti-Noirs persiste
Comme Boury, on estime que chaque année des centaines de Sénégalaises – aucune statistique fiable n’est disponible – vont travailler comme femmes de ménage à l’étranger, principalement en Mauritanie, au Maroc, au Liban, au Koweït et en Arabie saoudite. Au Sénégal, le taux de chômage est de 25 %, et, pour les femmes peu instruites, le travail le plus accessible est celui de bonne à tout faire, pour environ 70 euros par mois : une misère comparé aux promesses de salaire faites par des agences de recrutement illégales ou par des intermédiaires véreux qui font miroiter aux femmes une situation autrement enviable hors des frontières sénégalaises.
Las, pour les domestiques qui cherchent à échapper à l’exploitation au Sénégal, le scénario se répète à l’identique, voire en pire, à l’extérieur. Seules dans un pays étranger dont elles parlent rarement la langue, enfermées à domicile, sans papiers ni téléphone (confisqués par le patron), elles travaillent toute la journée, sans jour de pause, congé ou arrêt maladie, pour un salaire dérisoire quand il n’est pas tout simplement inexistant. Et les moins chanceuses sont victimes de violences psychologiques, physiques ou sexuelles.
« Certaines sont en prison »

Emily Diouf, 34 ans, a travaillé au Maroc grâce à l’entregent d’une cousine qui y officiait comme « petite bonne ». Aujourd’hui rentrée au Sénégal, à Keur Massar, à 20 km à l’est de Dakar, elle se souvient du « cas d’une fille de 25 ans violée par son employeur » :
« Lorsqu’elle l’a dit à sa patronne, celle-ci lui a rétorqué que jamais son mari n’aurait fait ce genre de choses et elle l’a chassée. Peu après, on a su qu’elle était enceinte, et puis on n’a plus eu aucune nouvelle. Elle ne connaissait personne au Maroc. »

Autre témoignage, celui de Ndeye Ndoye, 32 ans. En août 2015, alors qu’elle était au chômage après une expérience sans aucun contrat dans un salon de manucure, elle est partie au Liban, où on lui avait fait miroiter un salaire de 450 euros par mois. Mais, sur place, elle a vite déchanté :
« Ils me battaient. Le mari m’insultait : “Tu es une esclave, nous ne respectons pas les Noires ici.” Parfois ils ne me laissaient sans rien à manger. Je devais me réveiller à 6 heures et travailler jusqu’à 1 heure le lendemain. Je devais tout faire et la maison était trop grande. Je ne pouvais pas me reposer, je ne pouvais même jamais m’asseoir ! »

Comme Boury, ce n’est souvent qu’au moment où ces femmes insistent pour rentrer au Sénégal qu’elles découvrent avoir été arnaquées et vendues. Elles doivent alors choisir entre deux solutions : soit attendre que leur agence envoie une « remplaçante », soit prendre la fuite. Celles qui disposent d’un portable ou d’une connexion Internet cherchent de l’aide auprès de leur entourage, de l’ambassade ou même des médias sénégalais ; les autres sont obligées de s’enfuir, au risque de tragiques épilogues.
« Ils ont tué beaucoup de filles là-bas. Certaines ont disparu ou fini en prison », affirme Boury. Ainsi de Mbayang Diop, 22 ans, partie en Arabie saoudite pour gagner de quoi élever son fils et prendre soin de ses parents, âgés et malades. Accusée d’avoir tué sa patronne, elle est détenue dans une prison saoudienne depuis juin 2016 et a été condamnée à mort. Au Sénégal, Mbayang Diop est devenue l’icône de la bataille pour les droits des domestiques.

                                    

SICILE-Alors que la vente des noirs subsahariens en Libye continue d’heurter la conscience de toutes les âmes sensibles et cristallise les débats, certains rescapés de ce commerce abject brisent le silence et racontent leur mésaventure. C’est le cas de ce jeune guinéen originaire de Diaguissa Dalaba. Ibrahima Sow qui a réussi par miracle d’atteindre les côtes italiennes raconte en exclusivité à Africaguinee.com l’enfer qu’il a traversé en Libye. Séquestration, privation, torture, ce jeune de 27 ans livre aussi les secrets de ce trafic humain qui prend ses souches en Afrique de l’ouest pour étendre ses tentacules dans certains pays du Maghreb.

Africaguinee.com : Bonsoir Monsieur Sow ! Vous êtes un jeune guinéen qui est passé par la Libye avant de rallier les côtes italienne via la méditerranée. Racontez-nous votre périple ?
Bonsoir Africaguinée ! Je suis très heureux de parler sur votre site aujourd’hui surtout que vous accordez un accent particulier sur la vie des migrants.
Avant tout, j’ai envie de dire que c’est la pauvreté, le manque d’espoirs qui m'ont poussé à partir. Ce pays appelé la Libye est devenu un passage de choix pour tous ceux veulent atteindre l’Europe clandestinement. Mais l’anarchie y règne en maître. C’est courant février 2015 que j’ai quitté Conakry, deux ans après l’obtention de mon diplôme d’université en télécommunication. Faute d’espoir et perspectives je suis parti.
Comme vous le savez, la Libye est devenue ingouvernable depuis la chute de Kadhafi. Les autorités actuelles peinent à mettre de l’autorité dans ce pays. Les armes sont restées dans les mains des mouvements rebelles.  Chaque tribu, chaque bande armée est maitre dans sa zone, même les petits enfants sont armés. Je ne pense pas que ces rapts, ces séquestrations soient la volonté des autorités libyennes, mais c’est du fait que les armes et les tribus sont incontrôlables dans ce pays. Il suffit que vous alliez dans une zone où vous êtes un inconnus, on vous met la main dessus, les unités de police, de gendarmerie n’existent presque plus, c’est la loi de la jungle.

Dès qu’ils voient un noir passer, ils disent voilà de l’argent qui se promène…

Dès qu’ils voient un noir ou des noirs sur le territoire libyen on sait qu’ils sont de passage, facilement on les séquestre et on exige des rançons. A défaut ils sont vendus pour des travaux forcés loin des villes, dans des endroits isolés.  Il suffit qu’un noir passe, ils disent directement voici de l’argent qui se promène. C’est dans cette situation que j’ai été séquestré pour la première fois dans la ville de Misrata près de deux mois. J’ai pu échapper. Ensuite  j’ai voulu rebrousser chemin en regagnant le Niger. 
Arrivée à Saba un gars qui m’a parlé en bon guinéen m’a convaincu de m’aider à traverser la méditerranée. Il était question de retourner à TRIPOLI maintenant, je lui avais dis après la traversée, un parent va expédier de l’argent à son adresse. Au fur et à mesure qu’on avançait, il m’a laissé seul au milieu des hommes armés sans issu. Il m’a fallu plusieurs jours là aussi, c’est un frère qui vit en Guinée qui m’a envoyé 200 dollars sur une adresse à  Agadez au Niger. Cet argent a été donné à un homme armé dans le centre de séquestration où j’étais détenu. Ce dernier a utilisé un code entre nous pour me faire sortir de là, il m’a donné un papier blanc sur lequel il y avait sa signature et une photo de lui et m’a indiqué une piste à suivre pour atteindre Tripoli, partout quand je montre sa signature et sa photo on me laisse passer.
J’ai passé au moins 9 mois avant de traverser. J’ai rencontré finalement les bons passeurs qui m’ont fait traverser. La traversée a été payée en Guinée à un représentant du réseau. C’est un frère qui a payé ce n’est pas parce  qu’il était consentant de mon voyage, mais il avait peur que je meurs dans cet enfer. A un certain moment je me suis dit que c’était fini ma vie, je ne m’attendais qu’à ma mort dans ce monde de la loi du plus fort. Mais l’unique inquiétude que j’avais, ce que mes parents n’allaient jamais savoir ce qui m’est arrivé. Si ma mémoire est bonne c’est au mois de juin 2016 que je suis arrivé en Italie.
Mais pour être honnête, quoi qu’on  vous dira, on ne pourra décrire la souffrance des subsahariens en Libye. Séquestration, torture, rapt, rançons, travaux forcés sont leur quotidien.

Vous avez vécu ça expliquez-nous réellement comment les rapts se font ?
Ecoutez aujourd’hui c’est la Libye qui est incriminée et qui fait l’objet de marche et dénonciation à travers le monde pour ce trafic d’esclavage. Mais en réalité les réseaux des trafics commencent dans nos pays notamment en Afrique de l’Ouest comme la Guinée, dans nos villes, dans nos quartiers voire dans nos familles, les représentants sont là-bas aux yeux de tous. Les bons et les mauvais réseaux sont là-bas chacun trouve son compte dans cette situation difficile en Libye, c’est là-bas que vous payez le passage.
En Guinée par exemple les représentants sont dans toutes les grandes villes du pays, c’est ceux là qui vous donnent des contacts sur le chemin, quand vous êtes pris aussi il faut passer par eux pour le paiement des rançons pour obtenir votre liberté. Imaginez vous en quittant la Guinée, vous ne connaissez personne en Libye. Sur le terrain vous rencontrez quelqu’un qui vous parle en bon Maninka, étant Malinké vous le suivez, celui qui vous parle poular vous lui faites confiance sur le champ étant peulh, donc c’est comme ça. C’est nos compatriotes là qui vous conduisent le plus souvent dans ces camps de séquestration, ils reçoivent un peu d’argent en échange de votre personne.
Vous souffrez énormément on vous demande des rançons à payer, si vous êtes incapables de payer, on vous revend à ceux qui ont des travaux difficiles dans les zones rurales. Peut-être vous avez constaté dans les videos diffusées sur la vente des esclaves, ils les vantent d’avoir beaucoup de force, un homme faible a beaucoup de chance d’être rejeté. Peut-être c’est la chance que j’avais eu parce que je suis très chétif. Sinon beaucoup d’hommes ont été sélectionnés parmi nous on m’a toujours sauté, ce qui a faciliter certaines choses pour moi. J’étais parmi ceux qu’on considérait comme les bon à rien. Ce n’est pas hier que ces trafics ont commencé en Libye. Mais c’est hier que la situation a touché la conscience de tout le monde à travers le monde. Sinon depuis 2015 la vente des noirs est en vogue dans ce pays devenu une jungle.

Pensez vous que c’est possible de démanteler ces réseaux qui vendent les êtres humains en Libye ?
 Tout est possible mais ça ne sera pas facile parce qu’il n’y a pas d’autorité dans ce pays. Ces bandes armées sont partout, beaucoup de villes sont contrôlées par des rebelles, l’insécurité est là, personne ne peut s’aventurer pour démanteler ces réseaux, sinon c’est une autre guerre qui va s’ouvrir dans ce pays. Des gens qui sont au chômage ont trouvé les moyens de gagner leur vie en vendant des êtres humains.
Pour moi la  meilleure manière de contrecarrer cette nouvelle forme d’esclavage c’est de démanteler les réseaux et leurs représentants dans nos pays d’origine. En Guinée par exemple les autorités peuvent rechercher et arrêter tous ces trafiquants au pays, c’est les premiers responsables de cet esclavage en Libye. En Libye ceux qui conduisent les gens dans les camps sont noirs comme nous mais ils ne sont pas arrêtés, le cordon ombilical de cette affaire c’est en Guinée, au Mali, au Niger, au Sénégal etc.

Avez-vous un dernier message ?
Aujourd’hui il faut que l’Etat guinéen se lève pour veuiller à ces mouvements de foule en Guinée vers les frontières. Vous voyez des gens au pays qui n’ont aucun emploi officiel connu qui se font appeler hommes d’affaires, ils circulent dans des belles voitures, les autorités approchez vous d’eux, ils ne sont pas loin des réseaux de trafic. Si votre fils sort de chez vous après deux ans vous n’avez  aucune nouvelle de lui, ne vous faites pas assez de doute soit il est séquestré en Libye ou vendu pour des travaux champêtres  loin des villes.
Si chaque pays  subsaharien maitrise les réseaux de trafic chez lui, c’est la meilleure idée de barrer la route  à l’esclavage en Libye et les autres pays du Maghreb. En Guinée, ils sont innombrables ces réseaux que ça soit à Conakry ou à l’intérieur du pays. D’autres sont installés en Libye pour orienter leurs frères dans les trous. Au moment où je quittais la Libye beaucoup étaient là sans issus séquestrés dont les parents ne savent pas ce que sont devenus leurs fils. Ils sont des guinéens, des maliens, des sénégalais, des gambiens, c’est les plus nombreux d’ailleurs bien qu’il y a d’autres nationalités.
Beaucoup vont s’étonner du fait que je condamne ces réseaux alors que je suis passé par là pour arriver sur le continent européen, mais s’il est à refaire je le ferai jamais et je le souhaite pas même à mon pire ennemi. Ce qui me retient en Europe ici c’est d’avoir un moyen de faire quelque chose au pays avec l’OIM.  J’ai trouvé des milliers d’africains ici en Europe, des gens qui ont fait près de 10 ans sont encore à la quête de l’asile qui s’obtient difficilement, rien ne garantit l’avenir par ici. C’est vrai que les gens fuient la misère sans espoir de changer les choses par les gouvernants, il faut qu’ils  mettent en œuvre des perspectives pour répondre aux attentes des populations.
La dernière chose que je souhaite souligner certains pensent que c’est les parents qui encouragent les enfants à partir, non. Beaucoup de candidats à l’immigration c’est quand ils sont loin qu’ils disent aux parents appuyez moi pour la suite sinon je risque de mourir en cours de route. Etant père ou mère tu es obligé de compatir et d’aider ton fils à partir du moment qu’il a quitté le pays. Mais encore une fois, j’insiste il faut démasquer et démanteler les représentants des réseaux dans nos pays, ça va empêcher nos frères de quitter là-bas
M Sow merci !
C’est moi qui vous remercie
Interview réalisée par Alpha Ousmane Bah
Pour Africaguinee.com
http://www.africaguinee.com/articles/2017/11/19/esclavage-en-libye-les-revelations-bouleversantes-d-un-jeune-rescape-guineen