Frontex fait savoir au monde qu'ils ont besoin de pèze pour agir...en nous faisant savoir par une vidéo pris par un drone, que des passeurs lâchent des candidats à l'exil en mer.....ils sont tunisiens, algériens egyptiens...pas subsahariens qui sont très visibles donc plus migrants que les autres....
Frontex detects mother boat smuggling people
Un juge italien s'est prononcé mardi soir en faveur de la libération de Carola Rackete, la capitaine allemande du navire humanitaire Sea-Watch 3 arrêtée samedi pour avoir accosté de force dans la petite île de Lampedusa avec 40 migrants à bord.
Le juge chargé de l'enquête préliminaire a en effet indiqué aux médias italiens qu'un décret italien sur la sécurité n'était "pas applicable aux actions de sauvetage".
Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, qui a vivement déploré la décision de la magistrature italienne, a précisé que la capitaine allemande allait faire l'objet d'une mesure d'expulsion vers l'Allemagne car elle est "dangereuse pour la sécurité nationale". La mesure d'éloignement du territoire italien, avec accompagnement à la frontière, doit encore être confirmée par les autorités judiciaires, a-t-il précisé.
"Elle retournera dans son Allemagne, où il ne seraient pas aussi tolérants avec une Italienne si elle devait attenter à la vie de policiers allemands", a commenté celui qui est aussi vice-Premier ministre et patron de la Ligue (extrême droite). "L'Italie a relevé la tête: nous sommes fiers de défendre notre pays et d'être différents des autres petits leaders européens qui pensent pouvoir encore nous traiter comme leur colonie", a-t-il ajouté.
L'ONG Sea-Watch a pour sa part exprimé son soulagement dans un tweet : "nous sommes soulagés que notre capitaine soit libre ! Il n'y avait aucune raison de l'arrêter, car elle était engagée dans la défense des droits de l'homme en Méditerranée et prenait ses responsabilités là où aucun gouvernement européen ne le faisait".
L'Allemande de 31 ans avait été arrêtée dans la nuit de vendredi à samedi, placée samedi matin aux arrêts domiciliaires à Lampedusa, puis transférée lundi matin à Agrigente, la ville de Sicile dont dépend la petite île italienne. Lundi, elle avait été entendue pendant trois heures par la juge chargée de vérifier la validité de son arrestation.
Le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau a jugé lundi "incompréhensible" que l'on "emprisonne" Carola Rackete, la capitaine du navire humanitaire Sea-Watch, arrêtée samedi pour avoir accosté de force dans la petîte île de Lampedusa afin de débarquer 40 migrants.
"Il y a quelque chose d'incompréhensible à ce qu'on emprisonne quelqu'un qui a porté secours à des gens en train de se noyer ou qui présentaient le risque de se noyer", a estimé Marc Fesneau sur le plateau d'Audition Publique sur LCP/Public Sénat, avec le Figaro et l'AFP.
"Si on n'avait pas eu des bateaux comme cela en Méditerranée, combien de morts en plus?", s'est encore interrogé le ministre MoDem, alors que Mme Rackete était présentée lundi après-midi à un juge italien à Agrigente (Sicile).
(c)Jeanne Bulant /AFP
Nouveau carnage en Libye. Au moins 44 migrants ont été tués et plus de 130 personnes blessées, mardi 2 juillet au soir, dans une frappe aérienne contre le centre de détention de migrants de Tajoura, situé à proximité d'un camp militaire en banlieue de Tripoli. Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies est organisée mercredi à l'initiative du Pérou, président en exercice du Conseil de sécurité pour juillet.
Dans un communiqué, le gouvernement d'union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a dénoncé "un crime odieux", attribuant l'attaque au "criminel de guerre, Khalifa Haftar", l'homme fort de l'est libyen qui mène une offensive depuis début avril pour s'emparer de la capitale libyenne. Le GNA a accusé les forces pro-Haftar d'avoir mené une attaque "préméditée" et "précise" contre le centre de migrants.
L'Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar a nié avoir touché le centre de détention de migrants lors du raid aérien, affirmant que des milices alliées à Tripoli l'avaient bombardé après une frappe de précision menée par l'ANL contre un camp militaire.
De nombreuses organisations ont réagi à cette attaque. L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a vivement condamné ce raid aérien sanglant, un "carnage" susceptible de constituer un "crime de guerre" selon lui.
"L'attaque choquante et tragique d'un centre de détention à Tripoli nous rappelle le coût humain du conflit en Libye ainsi que la situation désastreuse et vulnérable des migrants pris dans la spirale de la violence dans ce pays", a souligné la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué.
L'Union africaine, la France et l'Italie ont également condamné la frappe. Ankara a qualifié l'attaque de "crime contre l'humanité".
Le bilan pourrait augmenter
Au moins130 personnes ont été blessées dans l'attaque, selon un bilan communiqué par la mission de l'ONU en Libye. "Le bilan pourrait s'aggraver", a indiqué à l'AFP un porte-parole des services de secours, Osama Ali, précisant que 120 migrants étaient détenus dans le hangar qui a été atteint de plein fouet par la frappe.
Plusieurs corps gisaient sur le sol du hangar aux côtés de restes humains mêlés aux affaires et vêtements des migrants maculés de sang. Les services de secours étaient encore à la recherche d'éventuels survivants sous les décombres, tandis que des dizaines d'ambulances se précipitaient sur place.
La frappe contre le centre n'a pas été revendiquée mais des médias pro-Haftar ont fait état mardi soir d'une "série de raids aériens" à Tripoli et Tajoura. La banlieue de Tajoura, qui compte plusieurs sites militaires appartenant aux groupes armés pro-GNA, est régulièrement la cible de raids aériens des forces du maréchal Khalifa Haftar.
Ces dernières ont promis cette semaine d'intensifier les frappes aériennes contre leurs rivales du GNA, après avoir perdu Gharyan, ville située à une centaine de kilomètres de Tripoli dont le maréchal avait fait son centre opérationnel dans son offensive contre la capitale, à plus de 1 000 km de son bastion de Benghazi (est).
Sur son compte Twitter, le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s'est dit "extrêmement préoccupé". La mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) a maintes fois exprimé son inquiétude sur le sort d'environ 3 500 migrants et réfugiés "en danger dans des centres de détention situés près de zones d'affrontements".
De son côté, Médecins Sans Frontières (MSF) a réclamé "l'évacuation immédiate des réfugiés et des migrants enfermés dans des centres de détention à Tripoli".
(c)AFP/Reuters
article de 2016...oauch !
Sur la route de l'Europe, des milliers d'africaines sont violées et vendues. Le photographe Narciso Contreras est lauréat du 7e prix Carmignac du photojournalisme, qui lui a donné le temps et les moyens de réaliser ce reportage sur une période de cinq mois, dont 73 jours passés en Libye. Il nous fait découvrir l'horreur qui précède les traversées.
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le photographe a commencé à explorer l'enfer libyen en février 2016. Pendant soixante-treize jours, il a essayé de comprendre
le quotidien de ces hommes et de ces femmes pris au piège, qui semblent prêts à risquer leur vie et à sacrifier leur maigre fortune pour se jeter sur de frêles embarcations en direction des côtes italiennes.
Devant le photographe, la femme s'est dénudée. Elle voulait lui montrer son ventre marqué d'une longue cicatrice. La trace d'une césarienne ou, plus sûrement, d'un avortement. «Elle souriait et me parlait de son bébé. Son corps lui rappelait un traumatisme qu'elle évoquait comme s'il était arrivé la veille. Pourtant, il devait être ancien....
Dans ce centre, qui compte une cinquantaine de femmes, dix sont enceintes. Les autres ont accouché dans les semaines qui précèdent. Leur grossesse n'est pas un accident, elle fait partie d'une stratégie bien rodée: «Ils les violent pour les mettre enceintes puis les envoient en Europe, entre le cinquième et le septième mois. Ils pensent que les gardes-côtes répugneront à renvoyer en Libye celles dont la grossesse est trop avancée.»
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Son premier voyage en Libye date de mars 2014. C'est à l'occasion d'un reportage sur les conflits tribaux du sud du pays, autour des immenses champs de pétrole, lieu de tous les trafics, qu'il découvre les Touareg, le peuple toubou, et ce pays dont il dit qu'il est «comme une pierre: impénétrable».
Déchus de leur citoyenneté par Kadhafi, les Toubou ont depuis longtemps leur méthode pour survivre. Ils se sont spécialisés dans l'économie parallèle: armes, marchandises, mais aussi êtres humains. Ils contrôlent les postes-frontières de la région du Fezzan, dans le sud de la Libye, au Sahara. C'est justement l'une des principales routes empruntées par les migrants. Pour passer, chacun doit s'acquitter d'un «droit» de 250 dinars libyens, environ 160 euros, majoré en fonction du poids des bagages.
Ce n'est que le début de l'exploitation dont les migrants sont les victimes. Car l'impôt toubou n'est en aucune manière une garantie de sécurité. Les migrants vont avoir besoin de chance pour atteindre leur objectif. D'abord, celle de ne pas tomber sur les milices. « Milices» est le mot contemporain pour qualifier ceux qu'on appelait autrefois des marchands d'esclaves. Aujourd'hui, ils sont en plus des combattants.
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Mais il n'y a pas que la guerre. Arrêtés arbitrairement dans la rue ou dans les appartements où ils se cachent, des hommes, des femmes sont alors parqués dans des immeubles, des camps, des entrepôts. Traités comme du bétail jusqu'à ce qu'ils trouvent acquéreur. Entrepreneurs ou particuliers, toutes sortes de personnes peuvent avoir besoin de main-d'oeuvre corvéable à merci. «Où que ce soit, si les milices te tombent dessus, tu ne sais pas ce que tu vas devenir, dit Narciso. Nous parlons bien d'un marché humain à ciel ouvert», insiste-t-il. Une Ivoirienne de 25 ans, Fatmi, a récemment témoigné devant Maryline Baumard, du «Monde»: «J'étais prisonnière dans une maison à Sabratha. Un homme m'a achetée et emmenée chez lui. Là, d'autres hommes venaient et payaient chacun 5 dinars [3 euros] pour la nuit. Ça a duré d'avril à juillet.» Elle avait déjà payé sa traversée 550 euros. On lui en demandait autant pour être libérée.
«Selon mes informations, venant notamment de la mission de l'Onu en Libye, le pays, peuplé de 6 millions d'habitants, serait traversé en permanence par 3 millions de personnes étrangères, explique Narciso, qui fait tomber les idées reçues. On a tendance à penser que la Libye n'est qu'un pays de transit vers l'Europe... C'est faux. Soixante pour cent des migrants qui y entrent ne souhaiteraient pas traverser la Méditerranée. Ils sont venus pour travailler en Libye, comme l'ont fait avant eux leurs pères ou leurs aînés.» Ainsi en serait-il notamment, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), pour les Egyptiens, Ghanéens, Nigériens, Soudanais et Tchadiens, qui viennent se faire embaucher sur les chantiers en tant que manoeuvres, maçons, manutentionnaires, ou chez des particuliers, comme domestiques.
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Quant aux centres de rétention, ils sont sous la coupe des trafiquants. Narciso s'est rendu dans le plus important, à Zaouïa, dans le nord-ouest du pays. Deux mille personnes y sont entassées.
« J'ai vu ceux qui réclamaient à manger se faire frapper à coups de bâton. J'ai aussi vu des corps que les miliciens jetaient à la mer. Sans doute des prisonniers qui leur avaient résisté.» Des exactions confirmées, détaillées par Amnesty International dans un rapport daté de juillet dernier. Il évoque notamment des hommes que les trafiquants laissent mourir de faim, ainsi que les exécutions sommaires.«
Une fois arrêtés, tous ces gens doivent payer pour être libérés, explique encore le journaliste.
Ils travaillent donc gratuitement pendant un temps indéfini. Cela s'appelle de l'esclavage.»
Des conditions de vie qui réveillent la mémoire. Quand on venait à Tripoli acheter les «nègres » raflés dans toute la zone subsaharienne. La plupart étaient acquis par des marchands du Caire ou d'Alexandrie. Dans le jargon local libyen, les Noirs sont encore appelés « Ibeid», ce qui signifie « petits esclaves». «La situation est très tendue entre ces migrants et les Arabes libyens qui ne se considèrent pas comme africains», dit Narciso. D'ailleurs, en Libye, les nationaux « trop foncés» sont, eux aussi, traités comme des citoyens de seconde zone.
Dès lors, comment s'étonner si ces immigrants désespérés, qui ne peuvent songer à traverser le désert de tous les dangers pour retourner chez eux, soient si nombreux à se tourner vers l'Europe? Selon l'OIM, ils seraient environ 235000 à attendre sur les côtes. Des données aléatoires qui pourraient, en réalité, cacher des chiffres autrement plus importants: on parle de 1 million de candidats à la traversée de la Méditerranée.
« Des témoins m'ont décrit les bateaux des trafiquants européens qui viennent les acheter sur les côtes libyennes. Tout le processus est contrôlé par les milices et le crime organisé, qui 'travaillent' ensemble. On ne comprend rien à l'arrivée massive des migrants si l'on croit qu'il s'agit seulement de migration économique, si l'on croit que ces réfugiés sont simplement en quête d'une vie meilleure... Ces gens sont piégés. Ils n'ont d'autre choix que l'esclavage, le départ ou la mort.» Reste l'Europe comme un mirage au bout du désert. L'union de la misère, des milices et du crime organisé est à l'origine d'une catastrophe humanitaire sans précédent qui pèse sur les gouvernements européens, modifie les équilibres géopolitiques. Le plus impressionnant mouvement
migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale.
https://www.parismatch.com/Actu/International/Migrants-les-esclaves-de-Libye