mercredi 15 février 2017

En mars, je reviens

me revoilà !.....le compte à rebours....les élections...le pays à droite toute....la droite extrême n'est pas aux portes du pouvoir, elle a les clés dans la serrure...curieusement je ne suis pas en mode panique, ça viendra le jour des résultats....et c'est reparti, chaque phrase des journalistes est ponctuée par les chiffres d'un sondage....
ai-je vraiment entendu, un des animateurs de cette émission putassière sur RCM, dire qu'il y avait un "business médiatique " autour du parti de la droite extrême, alors que c'est le fonds de commerce de cette radio....j'ai failli m'étouffer...quoique on constate, qu'il y a des BD, des bio sur la blonde leader, du genre l'enfance d'un chef...
<<<<<
j'étais un jour du mois dernier dans le bus 323, assise, juste devant  la porte d'entrée....au volant, une brunette, basanée, maigrichonne, elle converse avec un type de la Sûreté Ratp, jeune, volumineux, arabe...à travers mes écouteurs j'entends ça et là des bribes de leur conversation...
lui : tu vas voter ,
elle : ben oui Ma...Le P.
lui : .......silence....espérons qu'il fera beau
je ne perçois plus leurs propos....elle était souriante avec tous les passagers....il descend et se confond en au revoir, il n'était pas seul, un autre agent de la sûreté, noir, qui était au fond du bus, se précipite vers elle, pour un revoir très appuyé, lui aussi....
à la station suivante, changement de chauffeur, la fille enlève ses gants noirs, elle porte une alliance....ahahahahahahahah !...elle a vraiment une tête d'arabe....

"Amad 27 ans au rsa et qui dit que la prochaine fois il choisira Marine Le Pen  au moins elle, elle va faire le ménage...Brahim qui peste contre ces immigrés qui ne travaillent pas il faudrait régler la question du chômage avant d'accueillir d'autres étrangers...Otman marocain en France depuis 5 ans explique que lui a trouvé du travail tout de suite, ce pays nous offre beaucoup de possibilité que nous n'avons pas chez nous, mais il y aura tout le temps du bazar dans les banlieues si l"Etat ne gère pas mieux l'immigration et ne met pas les étrangers au boulot..."
http://femme-noire-et-negritude.blogspot.fr/2014/12/decembre-sur-sa-fin.html
je tiens à informer le monde que j'ai surmonté  mon addiction à .........
7 ans de lutte....pas moins....

 
 

 
On me dit de regarder le retour de Scandal, ep 2....quoi ? quoi ?....c'est toujours aussi nul et inconsistant...oui mais encore ?...ah oui !...Olivia Pope n'est plus la seule femme noire de la ville...waouh !...comme je n'ai pas mis le son, je ne sais pas, ce qui explique la présence  de cette femme...noire....au bout de 6 saisons...

elle a quelque chose dans les joues

 
«Partez d'ici, sales nègres» : le billet poignant d’une maman d’enfants métis
"Partez d'ici, sales nègres". L'uppercut est donné par un homme d'une soixantaine d'années, flanqué de sa femme muette. Mes fils s'amusaient au rayon foot. Ils adorent le Leclerc, immense terrain de jeu où ils peuvent courir, essayer les ballons, les tablettes et même regarder tranquillou Bein Sports sur des écrans géants.
 "Partez d'ici, sales nègres". L'uppercut est donné le vendredi 10 février 2017 en France. La même semaine, on apprenait que Théo, jeune noir d'Aulnay-sous-Bois, se faisait violer
http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/partez-d-ici-sales-negres

 
tandis que je guettais la première bavure policière sous l'ère Trump, en regardant par là....ben non ! ça se passe ici...l'article du New-York Time sur l'affaire est....moqueur.... 10 cm dans le fion, si c'est pas une bavure, c'est quoi ?....j'ai suivie l'affaire de très loin....en riposte, quelqu'un de la police a livré à la presse, l'histoire du frère de la victime qui aurait fait passer des caisses de son association à sa poche, 600000 euros... la question est en quoi exactement ça minimise l'intrusion de l'objet...au ssssseeeeccccoooouuuurrrrssss !....on nous rappelle cette enquête d'où il sortait que gendarme, militaire et flic affectionnent dans leur vote la droite extrême.....


 
  
 
 
 
 

 pas vu la vidéo, mais c'est parvenu jusqu'à mes oreilles....les tweets en disent long...Fatou est à la tête d'un institut de beauté et a des enfants....apparemment, sa fantaisie capillaire n'est pas crédible....
 
 
 

 
 

 



 

elle veut nous dire qu'elle peut faire du yoga en tenue blanche pendant ses règles....et ???? 



à propos des albinos 
Pourquoi sont-ils attaqués ?
Cette pratique criminelle « est ancienne et particulièrement répandue en Tanzanie. Les albinos ne sont pas les seuls visés. Il y a aussi les vieilles femmes . Ce qui est nouveau, c’est qu’on en parle publiquement. Jusqu’à maintenant, ces pratiques étaient un sujet tabou."
« Ces attaques sont liées à la sorcellerie. On attribue à leur corps, à leur peau blanche, à leurs mains, leurs pieds des pouvoirs magiques, comme un gri-gri qui permet d’obtenir pour soi, quelque chose que l’on recherche : gagner une élection, de l’argent. Dans certaines pratiques de sorcellerie, on a recours au sacrifice humain. Les albinos et les enfants jumeaux sont particulièrement visés par ces rites."
Pourquoi assiste-t-on à une recrudescence de ces crimes ?
La recrudescence de ces crimes, plus fréquents en période électorale, peut être en partie imputée à la pauvreté. « Il y a un énorme contexte d’incertitude économique en Tanzanie, la présence d’une jeunesse désœuvrée vivant dans une grande misère. Enfin, l’écart qui sépare les plus riches des plus pauvres est tellement important que cela génère des frustrations de plus en plus vives. Dans ce contexte, tout s’achète car tout se vend. Or, selon l’ONU, un membre d’une personne atteinte d’albinisme se négocie autour de 600 dollars (570 €) et son corps entier jusqu’à 75 000 dollars (70 000 €).
                                      e comprends les frites mais pas le reste....porn food
                 

des nouvelles de Dencia?...je n'en cherchais pas particulièrement , mais je lisais un article sur la corruption et sa tronche est apparue, elle a visité un orphelinat....et bien,  quelqu'un doit se protéger...du soleil....

ABUJA, Nigeria - Cinquante-cinq nigérians, dont d'anciens ministres, gouverneurs, chefs d'entreprise et fonctionnaires, ont volé neuf milliards de dollars en fonds publics en sept ans, selon le ministre de l'Information.
S'adressant aux journalistes à une conférence de presse lundi dans la capitale nigériane Abuja, Lai Mohammed a dit que l'argent a été volé entre 2006 et 2013, sans identifier l'accusé.
Les fonds pillés auraient pu construire 36 hôpitaux ou 4 000 enfants à l'université, a indiqué M. Mohammed.
"La situation est grave et le temps d'agir est maintenant", at-il noté.
Le ministre a également lancé un appel aux Nigérians pour qu'ils se joignent à la lutte contre la corruption qui affaiblit la plus grande économie, population et producteur pétrolier d'Afrique.
"Si nous ne tuons pas la corruption, la corruption va tuer le Nigeria", at-il souligné.
Selon Mohammed, l'argent volé comprenait USD 2,1 milliards destinés à acheter des armes pour combattre le groupe terroriste Boko Haram, mais a été détourné vers la campagne électorale de l'ancien président Goodluck Jonathan.
Jonathan a perdu l'élection présidentielle de mars 2015 face à Muhammadu Buhari, qui a promis d'arrêter la corruption et de mettre fin au militantisme de Boko Haram.
Le groupe Takfiri a tué quelque 20 000 personnes au Nigeria et des centaines d'autres au Cameroun, au Niger et au Tchad depuis le début de sa campagne de terreur en 2009.


 
 Viola Davis a gagné un oscar, best supporting actress pour son rôle dans le film de Denzel W, tant mieux pour elle, pour sa légende personnelle....mais  je m'en fous....seul intérêt, Kerry Washington, n'en n'a pas....
  
cette photo d'un article sur les migrants...africains...impossible de retrouver le lien....
je ne situais pas le Soudan si haut

 
quelque se cherche et ne s'est pas trouvé


du cheveu
Valérie June, chanteuse...rien à fou....mais regardez-moi ce cheveu...de l'art...
et cte là qui a de l'épaisseur

 
je tombe au milieu de l'interview de Sianna, rapeuse, 21 ans, d'origine malienne, adoptée à 6 mois par un couple de Beauvais...ouille ouille...bon pas de fantaisie capillaire outrageuse qui n'irait pas avec son teint....les deux morceaux entendu ne m'ont convaincu de rien....elle  a botté en touche sur les migrants.....sur lesquels elle n'est pas obligée d'avoir un avis....en fait elle ne disait rien sur rien....
bon ok ! je ne suis pas le public visé par cette muzaaakk....
"Je reste très naturelle, c'est aussi ce qui fait ma musique"
                              https://www.youtube.com/watch?v=cYRXNiHhJEw&spfreload=5

 
l'interdiction de l'entrée de musulmans de 7 pays désignés et pour 3 mois a fait du boucan....il y a ce couple d'irakiens qui voulaient faire venir des membres de sa famille et qui ont été bloqués à la frontière, qui en interview, avouait avoir voté Trump...ben oui parce que c'est aux mexicains qu'il en veut....ah!ah!ah!ah!
des personnalités de ces 7 pays sont d'accord avec Trump....

 
 
 
 

un site italien me dit qu'on cherche à identifier une fille appelée la barbie noire....ah oui ?
Check out this lady who looks like a black version of Barbie
                              https://www.youtube.com/watch?v=FtG7_BjFR2A


ben pour moi il y a du photoshop,

mercredi 1 février 2017

Le KGB vs Luther King

dans l'Obs de cette semaine, je lis : Le KGB contre Martin Luther King

Dans leur jargon, les espions parlent de "mesures actives" . Il s'agit d'action clandestines visant à discréditer des personnalités ou à semer des troubles dans la population. Maître incontesté en la matière le KGB a utilisé toute la panoplie de ces techniques pour attiser les tensions raciales aux Etats-Unis, au moment des grandes émeutes noires des années 1960 et après . Il entendait ainsi miner la cohésion de son "ennemi principal".
Sa première cible : Martin Luther King(quia le triste privilège d'avoir été visé à la fois par le KGB et le FBI...). Le Kremlin n'aime pas ce pasteur qui tente de mettre fin à la violence qui ronge les Etats-Unis et rêve à l'unité du peuple américain. Il décide de le discréditer. En 1967, le chef des "mesures actives" à Moscou reçoit l'ordre de placer des articles dans la presse africaine prétendant que King est en réalité un traître à cause noire, un Oncle Tom qui recevrait  secrètement des subsides de la Maison-Blanche.. La fake news fait le tour de la planète. 
Après l'assassinat du prix Nobel de la paix, le KGB continue de souffler sur les braises. En 1971, le chef des espions soviétiques, Iouri Andropov, approuve personnellement la diffusion de faux tracts du leader juif extrémiste Meir Kahane appelant à une campagne contre les "nègres". Quelques mois plus tard, le service soviétique envisage d'aller plus loin. Il planifie l'"opération Pandora", dont l'objectif est de faire exploser une bombe dans une université de New-York fréquentée essentiellement par des Noirs puis de téléphoner anonymement à quelques organisations noires en affirmant que la Ligue de Défense Juive a organisé l'attentat. Cette opération ne verra jamais le jour. Mais le KGB n'abandonne pas l'idée d'attiser le haine entre les communautés.
Juste avant les JO de Los Angeles en 1984, il envoie de fausses lettres du KuKluxKlan à des comités olympiques africains, dans lesquelles le mouvement raciste exige que les Jeux soient réservés aux Blancs et annonce qu'il assassinera des athlètes noirs. La manipulation sera découverte et dénoncée par le procureur général des Etats-Unis. Moscou répondra que tout cela n'a été fabriqué qu' des fins antisoviétiques...
(c)L'Obs-n°2724-19/01/2017

 
dans la série : après un grand bonheur, voilà du malheur....il réussit à faire oublier qu'il a été 1er ministre, il remporte haut la main les primaires, le voilà assuré d'être président, parce qu'il y a un vrai désir de droite dans la pays et pis paf ! le voilà rattrapé par la patrouille....il nous dit que ça vient de la gauche : non, non, non.....la gauche n'est pas en état de quoi que ce soit....ça vient de son camp
<<<une actualité chassant l'autre, ce sera oublié....rappelons nous du "grab the pussy" de Trump, pour tous, il était foutu, fini, perdant....ok ! ce n'était pas une histoire d'argent, mais....
comme prévu ce sera un 2ème tour : droite - droite extrême....

 
ah!ah!ah!...

 
un facheux qui s'en prend une et qui a osé se plaindre de la violence sur son compte twitter
 

samedi 21 janvier 2017

Coupe d'Afrique des Nations 2017 tweets/ être noir en Algérie et en Tunisie!

Doug Adler est un ancien joueur de tennis reconverti dans le commentaire...lors d'un match entre Vénus Williams et Stefanie Voegele, une suissesse...le surmoi de Doug a pris le dessus et on a eu droit  à : « Elle (Voegele) rate sa première balle de service et Venus lui saute dessus. On voit Venus entrer dans le court façon gorille. Elle charge. ».
= elle n'a pas chargé comme un taureau, non, comme un singe
pour sa défense Doug dit avoir dit "guérilla"...ses patrons l'ont soutenu, nous disant que les deux mots se prononcent de la même façon...puis lui ont dit de prendre des vacances....longues et lointaines....


Balotelli y a eu droit aussi, lors d'un match à Bastia, comme au bon vieux temps en Italie...insultes et cris de singe....il a posté sur son compte instagram un message de...mécontentement...traduction :
"Hier, le résultat contre Bastia était bon. Nous allons encore plus travailler pour remplir notre objectif .Mais j'ai une question pour les Français. Est-il normal que des supporters de Bastia fassent des cris de singe et des “ouh ouh” pendant tout le match et que personne dans les commissions de discipline ne dise rien? Le racisme est-il légal en France? Ou seulement à Bastia? Le football est un sport formidable. Les gens comme ces supporters de Bastia le rendent horrible . Une vraie honte."


quelques tweets de la Coupe d'Afrique des Nations....y'a vraiment un fond de racisme,  mais on le savait déjà....cette histoire de religion masque bien des "choses"...cough ! cough !

 
 
 
 
 

 
 
 
 



 Être noir en Algérie, par Kamel Daoud
Publié le 17 mai 2016
Depuis quelques années, on voit aux croisements des rues des grandes villes du nord de l'Algérie des familles de migrants originaires du sud du Sahara.
Ils viennent mendier, vêtus d’accoutrements grotesques : voiles démesurés pour les femmes, même pour les fillettes ; djellabas en tissu pour les hommes ; chapelets affichés de manière ostentatoire. Ils ont le « Allah » trop facile et se trompent en récitant des versets du Coran. De nombreux migrants noirs, même ceux qui ne sont pas musulmans, ont en effet recours aux symboles de l’islam pour faire appel à la charité des Algériens.
Pourquoi ? Parce que la misère permet de décoder la culture mieux que la réflexion, et les migrants, sans toit ni pain, ont vite compris qu’ici, souvent, il n’existe pas d’empathie entre hommes, seulement entre coreligionnaires.
La vision du Noir en Algérie, marquée par une discrète distance pendant des années, s’est transformée en rejet violent
Autre exemple : en octobre 2015, à Oran, une migrante camerounaise a été victime d’un viol collectif sous la menace d’un chien. La femme est allée porter plainte auprès des autorités, mais elle a été rejetée sous deux prétextes majeurs : elle n’avait pas de papiers et elle n’était pas musulmane. L’affaire Marie-Simone est devenue une cause célèbre, et la victime, soutenue par des Algériens, a fini par obtenir justice. Mais c’est une exception.
Les choses n’ont pas toujours été ainsi. La vision du Noir en Algérie, marquée par une discrète distance pendant des années, s’est transformée en rejet violent ces derniers temps. Il n’existe pas de statistiques officielles fiables, mais beaucoup de migrants ici viennent du Mali, du Niger et de la Libye. Et il est clair que le nombre de Subsahariens a augmenté depuis quelques années, en partie du fait de l’instabilité dans les pays voisins, surtout en Libye, ancienne grande plaque tournante de l’émigration depuis l’Afrique vers l’Europe.
Le noir non-musulman dans la tourmente
Et si, en Europe, un migrant peut tenter de jouer sur l’humanitaire et la culpabilisation, en Algérie, depuis quelques années, l’Autre n’est visible qu’à travers le prisme des confessions. En Occident, le racisme voit la peau ; en terres arabes, il voit la religion. Cependant, ces deux racismes sont liés : l’Occidental nie l’Arabe (ou l’incrimine), et à son tour l’Arabe nie le Noir (ou l’incrimine). Lien de causalité ? La négation en effet de dominos ? Peut-être. En attendant, la ressemblance, le mimétisme sont troublants.
Mais peu importent ici de telles complexités : on les ignore facilement. Il y a, bien sûr, des Algériens musulmans qui ne sont ni sectaires ni racistes, mais ils pèsent peu parmi l’élite ou dans le discours public. Le discours intégriste prime sur les points de vue religieux plus modérés. En partie de ce fait, en Algérie, comme dans d’autres pays arabes, les discours médiatiques et intellectuels sont cloisonnés.
D’une part, on peut lire des articles violents sur le racisme en Europe, qui décrivent la « jungle » de Calais comme une espèce de camp de concentration et présentent des raccourcis mensongers : « Pas de travail en France si vous êtes arabe ou africain », titrait un journal islamiste fin février. D’autre part, on trouve des analyses dignes du Ku Klux Klan sur la menace que représenteraient les Noirs, avec leur incivisme, et les crimes et maladies qu’ils nous apporteraient. Cette duplicité est curieuse, mais, surtout, elle est commode et ravageuse.
Abus chez les autres, nécessité chez soi
Début mars, à Ouargla, l’une des principales agglomérations du Sahara algérien, des affrontements ont eu lieu entre locaux et Subsahariens après l’assassinat d’un Algérien par un Nigérien. Le fait divers s’est vite transformé en vendetta populaire – avec une chasse aux migrants dans les rues, qui a fait plusieurs dizaines de blessés, et une attaque contre un camp de réfugiés. Les autorités ont ordonné le transfert massif de migrants vers un centre d’accueil dans une ville plus au sud, prélude habituel à une expulsion du pays. Des faits similaires se sont reproduits à Béchar, dans l’Ouest.
Cette vague de xénophobie, d’une violence sans précédent, a dévasté le Sahara algérien sans soulever d’objection massive : la dénonciation du racisme est généralement réservée pour les crimes de l’Occident. Abus chez les autres, nécessité chez soi. Mais comment en arrive-t-on à reconduire soi-même ce que l’on dénonce ailleurs, et visiblement sans se sentir coupable ?

Comment la victime de racisme se construit-elle une conscience raciste à son tour ? En Algérie, les élites laïques et de gauche se sont rendues myopes en cultivant le traumatisme colonial comme seule vision du monde. Les Noirs, perçus comme décolonisés ou décolonisateurs, sont soit défendus, soit idéalisés. Ils ne sont même plus une différence, juste une représentation de nos propres préoccupations.
Dans leurs discours contre l’Occident, les bien-pensants algériens imaginent protéger les Noirs en dénonçant le racisme ambiant. Mais pas question pour autant qu’ils aillent visiter les tristes camps de réfugiés et, a fortiori, qu’ils vivent avec des Noirs, leur donnent leurs filles en mariage ou leur serrent la main en saison chaude. Les Algériens laïcs désignent souvent les Subsahariens par le mot « Africains », comme si le Maghreb ne faisait pas partie du même continent.
L’ambiguïté d’une conversion religieuse comme voie de sortie
Les intégristes religieux ne sont pas moins racistes. À l’occasion d’un match de football entre l’Algérie et le Mali en novembre 2014, le journal islamiste Echourouk publiait une photo de supporters noirs sous le titre « Ni bonjour, ni bienvenue. Le sida derrière vous, l’Ebola devant vous ». Mais les préjugés des religieux les mènent à une autre équation, simple et monstrueuse : l’Autre est musulman ou il n’est pas.
Les conservateurs religieux, comme les élites laïques, voient les Noirs comme victimes de l’injustice des Blancs colonisateurs, mais à leurs yeux la réparation n’est possible qu’avec l’aide d’Allah. Leur propagande rappelle souvent cet exemple de la mythologie des premières années de l’islam : Bilal, l’esclave abyssinien noir, rendu libre par sa conversion religieuse.
Seulement, pour chaque Bilal, il y a des millions d’autres Noirs, y compris des convertis, qui sont restés enfermés dans la servitude pendant des générations. L’esclavagisme arabe est d’ailleurs encore aujourd’hui un sujet tabou ou escamoté par les jugements portés contre l’esclavagisme de l’Occident.
Reste que lorsqu’on est noir, adhérer à l’islam n’est pas gage de sécurité. Il suffit du crime d’un seul pour que des centaines d’autres connaissent l’expulsion. Les expéditions punitives à Béchar ont éclaté un vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire, après des prêches appelant à la purification en réponse aux mœurs des migrants, perçues comme légères. Pour les conservateurs religieux, la culture détourne les Subsahariens de l’orthodoxie stricte – et donc même les Noirs musulmans ne sont pas vraiment musulmans.

Racisme en Tunisie : « On nous donne l’impression d’être des sous-hommes »
publié le 

Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (APR), Mohamed Ennaceur, a reçu le 27 décembre au Bardo des proches des étudiants congolais agressés au couteau trois jours plus tôt dans le centre-ville de Tunis, condamnant un « acte raciste » et rejetant « toutes les formes de discrimination raciale ». La veille, journée nationale contre la discrimination raciale, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, avait appelé à l’examen « en urgence » par le Parlement d’un projet de loi pénalisant le racisme. « Il faut une stratégie nationale afin de changer les mentalités, [et] une loi qui criminalise la discrimination », a-t-il déclaré.
Doit-on pour autant faire de ce racisme une généralité ? Jusqu’où peuvent aller ces actes et mots discriminatoires ? Paul Laurent, Imen, Corneil et Rania nous font part de leurs expériences et leur ressenti à ce sujet.
Paul Laurent Nyobe Lipot, 24 ans, étudiant camerounais à Sfax
« Étudiant en génie pétrolier dans une école d’ingénieurs à Sfax, je suis également vice-président de l’association des étudiants et stagiaire camerounais en Tunisie (AESCT) et je souffre malheureusement régulièrement  d’actes, d’agressions et de paroles racistes à cause de ma couleur de peau. Ceux-ci peuvent aller de l’injure publique (« guira-guira » en référence au singe, « kahlouch » qui signifie « noir » au sens péjoratif, et j’en passe) à l’humiliation (pincement du nez pour signifier qu’on sent mauvais, moqueries gratuites, refus de s’asseoir à côté « du noir », des chauffeurs de taxis qui ne veulent pas faire monter de noirs, etc.)
Un matin, alors que j’allais en cours, des jeunes sur une moto se sont mis à m’insulter. Habitué à ces mots, je n’ai pas daigné répondre aux provocations. Ils sont alors revenus vers moi et m’ont lancé des œufs pourris. Je n’ai pas eu la force d’aller en cours ce jour-là… Et ce racisme se fait aussi parfois ressentir dans le domaine de la santé. Un jour par exemple, j’ai dû conduire une jeune étudiante camerounaise dans un centre spécialisé pour interrompre une grossesse non désirée – l’interruption volontaire de grossesse est légale en Tunisie depuis 1973. Les médecins ont refusé de lui prescrire des pilules abortives pour la simple raison qu’elle n’était pas, je cite, « arabe ».
Tout cela nous donne l’impression d’être des sous-hommes en Tunisie. Il est affligeant d’entendre les Tunisiens parler de l’Afrique comme si la Tunisie était un pays non-africain, ou de percevoir encore l’Afrique subsaharienne comme une zone de pauvreté dans laquelle les habitants n’ont aucun pouvoir d’achat. Loin de moi l’idée d’accabler tous les Tunisiens, et je garde aussi de bons souvenirs de l’hospitalité avec laquelle j’ai été accueilli, je suis fier d’apprendre auprès de ce peuple révolutionnaire.
Aujourd’hui, la Tunisie a le courage de prendre le problème au sérieux et la société civile agit pour tenter de faciliter notre intégration. La récente réaction du gouvernement est à louer, car il a enfin décidé de rompre avec la pratique du mutisme. Mais beaucoup reste encore à faire… »
 Imen Guenich, 21 ans, étudiante tunisienne à Tunis
« Ma couleur de peau n’a jamais représenté un handicap pour moi, mon quotidien ressemble à celui de toutes les jeunes Tunisiennes de mon âge. On me prend par contre souvent pour une étrangère. Plus petite, je subissais les moqueries de mes camarades de classe sur ma couleur de peau. Je sentais bien que j’étais différente et je trouvais cela injuste. Je reçois aussi parfois des réflexions et des surnoms désagréables dans la rue
Mais avec le temps, je m’y suis habituée et j’ai même appris à en rire. Cela m’a poussé à constamment m’interroger : pourquoi le Tunisien a-t-il une image unidimensionnelle de la Tunisie ? Pourquoi, avec mes cheveux frisés et ma peau ébène, je ne peux représenter la beauté tunisienne ou arabe ? La lutte contre la discrimination raciale est principalement une lutte contre des mentalités individuelles et collective (société civile, médias, État). L’État doit d’ailleurs intervenir en premier lieu au niveau de l’éducation, car je me souviens d’ « Amadou », l’unique personnage noir des manuels scolaires désigné comme un « Africain »… comme si la Tunisie faisait partie de l’Union européenne !
La Tunisie doit pénaliser la discrimination raciale car aujourd’hui encore, au nom du racisme, des personnes agressent, volent, braquent, insultent, humilient et ségrèguent des personnes compétentes qui ont du mal à pratiquer certains métiers comme animateur télé ou hôtesse par exemple. »

Corneil Bilolo, 25 ans, étudiant congolais à Tunis
« Je viens de Kinshasa et fais des études de génie informatique à l’école polytechnique méditerranéenne de Tunis. Le racisme, c’est mon pain quotidien, je suis habitué à l’injustice à cause de ma couleur de peau. Durant ma première année ici, je me mettais en colère, mais à force je ne réagis plus. Je fais semblant de ne pas entendre car le silence est la meilleure réponse à tout cela. J’ai juste envie de finir mes études pour pouvoir rentrer chez moi. Je n’ai personnellement jamais été victime d’actes physiques, mais j’ai déjà été poursuivi par deux jeunes garçons à moto. Je reçois surtout des insultes, des surnoms (« guerd » -« singe »-, « kahlouch », Shrek, etc.) et des moqueries dans la rue ou dans des magasins. Mais j’ai aussi rencontré des Tunisiens très bons. On doit enseigner dès le plus jeune âge qu’une personne ne se résume pas à sa couleur de peau mais à son cœur.
Le drame qui s’est produit le samedi 24 décembre m’a laissé sans voix. On se dit que nous ne sommes plus en sécurité et qu’on pourrait mourir dans l’indifférence totale devant les forces de l’ordre et d’autres citoyens tunisiens. Ça fait mal… J’aime la Tunisie, je ne serais pas venu sinon. Mais je ne veux plus être condamné pour quelque chose dont je ne suis pas responsable. Je n’ai pas choisi de naître noir.
Dans les saintes écritures du Coran il est mentionné, sourate 35, versets 27-28 : « N’as-tu pas vu que, du ciel, Allah fait descendre l’eau? Puis Nous en faisons sortir des fruits de couleurs différentes. Et dans les montagnes, il y a des sillons blancs et rouges, de couleurs différentes, et des roches excessivement noires. Il y a pareillement des couleurs différentes, parmi les hommes, les animaux, et les bestiaux. »  »

Rania Belhaj Romdhane, 21 ans, originaire de Gabès et étudiante à Tunis
Je suis étudiante en anglais et relations internationales à l’Institut supérieur des sciences humaines de Tunis, et activiste au sein de l’association M’nemty pour la lutte contre la discrimination raciale. Je subis des actes et des propos racistes quasi-quotidiennement à cause de ma couleur de peau. Un de mes pires souvenirs remonte à mon enfance, lorsque ma maîtresse à l’école primaire m’asseyait au fond de la classe parce que ma couleur de peau la dérangeait. Elle me l’avait dit franchement, de manière humiliante et blessante, et j’ai dû supporter ce traitement durant tout l’année, à l’âge de neuf ans.
Plus tard, au lycée, une des professeurs m’appelait « oussifa » (esclave en arabe) devant le reste de la classe. Ces événements à l’école ont profondément marqué l’enfant et l’adolescente que j’étais, car les personnes qui étaient supposées me protéger et m’apprendre des choses m’avaient en fait humiliée.
Sans oublier la mentalité de certains Tunisiens, qui réduisent les femmes noires à des créatures sexuelles par exemple. Le racisme peut aussi être plus violent, comme ce jour où un enfant  m’a jeté des cailloux en criant « retourne dans ton pays guira-guira ! Retourne en Afrique, la kahloucha (noire) ! » J’étais choquée.
Le rôle du gouvernement est de protéger tous ces citoyens via des lois protégeant les minorités, mais aussi en modifiant les programmes scolaires pour enseigner l’importance de la diversité. Mais c’est surtout un travail sur les mentalités qui doit être fait. Nous devons répandre l’amour et non la haine, et faire comprendre qu’une personne à la peau noire est une citoyenne comme une autre qui a le droit de vivre en paix dans ce pays. A l’attention du gouvernement tunisien : commencez à agir, et assez des fausses promesses ! »
http://www.jeuneafrique.com/387963/societe/racisme-tunisie-on-donne-limpression-detre-hommes/


et puis la France leur rappel que :

Contrôles au faciès : les jeunes Noirs ou Arabes ont 20 fois plus de chances d'être contrôlés par la police, selon le Défenseur des droits

Les jeunes hommes "perçus comme noirs ou arabes" ont "une probabilité 20 fois plus élevée que les autres d'être contrôlés" et vivent "des relations plus dégradées avec les forces de l'ordre" que l'ensemble de la population, révèle une enquête du Défenseur des droits diffusée vendredi 20 janvier.
"Au sein de la population générale, si seulement 16% des personnes déclarent avoir été contrôlées dans les cinq dernières années, cette proportion atteint près de 40% parmi les jeunes de 18-24 ans. Les jeunes hommes du même âge perçus comme noirs ou arabes/maghrébins sont encore plus concernés puisque 80% d'entre eux rapportent avoir été contrôlés au moins une fois par les forces de l'ordre sur la même période", indique cette étude réalisée en 2016 en France métropolitaine sur un échantillon représentatif de 5 117 personnes.
Si, pour la majorité des enquêtés, les relations avec la police sont satisfaisantes (82% des personnes interrogées disant faire confiance à la police), les jeunes hommes "perçus comme noirs ou arabes" témoignent de "relations plus dégradées avec les forces de l'ordre" que les autres. Ils rapportent davantage avoir été tutoyés (40% contre 16% de l'ensemble), insultés (21% contre 7% de l'ensemble) ou brutalisés (20% contre 8% de l'ensemble) lors du dernier contrôle qu'ils ont vécu.