tandis que j'essayais de découvrir ce qui est humainement possible de découvrir sur Solitude...appelé la Mulâtresse Solitude...donc plus tout à fait une noire ?...cough ! cough !...j'apprends qu'en en février 2002 est paru un bouquin :
La France Noire, ouvrage collectif sous la direction de Pascal Blanchard, éd. La Découverte, 360 p., 59 €.....zéro écho médiatique auprès de moi....
et il y a un doc de 3 épisodes diffusé à la même époque...diffusé sur France 5 à....22 heures...bon err j'ai arrêté la télé en novembre 2010...
<<<<ah ! il y a une interview du réalisateur : extraits :
En France, les livres d'histoire évoquent-ils trop peu les grands hommes quand ils ne sont pas blancs de peau ?
Très peu d'hommes noirs sont des jalons de notre histoire officielle....L'histoire les tient à la marge parce qu'ils viennent de territoires à la marge. Finalement, c'est comme si ces héros noirs n'appartenaient qu'aux Noirs, comme si leur présence dans le grand récit national n'avait aucun sens et que chaque génération les évacuait du récit de la génération précédente. Voilà comment l'histoire de France s'écrit de façon monochrome...
Pourquoi commencez-vous cette histoire des Noirs de France en 1889 ? L'esclavage a été aboli en 1848. En Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et à La Réunion, les Noirs sont des Français de seconde zone, ils ne bénéficient pas des lois sociales et ne servent pas sous les drapeaux - on n'allait tout de même pas confier une arme à un Noir ! Ailleurs, dans l'empire, on a inventé un statut entre l'esclave et le citoyen : l'indigène. Il a tous les devoirs d'un citoyen, mais aucun des droits. Domine alors l'idée que les Noirs sont des sauvages que la République doit lentement amener à la civilisation. Or, en 1889, Paris accueille l'exposition universelle. Le deuxième empire colonial au monde célèbre sa propre grandeur. Et tout en commémorant sa révolution, la fraternité et les droits de l'homme, qui ont tout juste un siècle, la France propose aux visiteurs son fameux village nègre, qui exhibe des centaines d'Africains. Paradoxal, non ?
Vous montrez pourtant que cette même France a su faire preuve d'une grande ouverture d'esprit : en 1904, le vice-président de la Chambre des députés, Gaston Gerville-Réache, est noir, des artistes comme Joséphine Baker s'installent à Paris... Oui, les Noirs sont alors plus libres à Paris qu'à Pointe-à-Pitre ou Dakar. Dans le cadre du système colonial, on ne laisse pas beaucoup les intellectuels ou les militants écrire et s'épanouir. En revanche, Paris est l'un des rares endroits du monde où certains sont publiés. Et puis, ils peuvent siroter une bière avec une dame blanche à une terrasse de café, chose inconcevable aux Etats-Unis, qui pratiquent alors la ségrégation. Là-bas, les Noirs sont dans les champs de coton.
Les Noirs, dites-vous, font alors partie du paysage. Mais jusqu'à quel point ? On estime que, au XVIIIe siècle, 25 000 Noirs, en majorité des hommes, esclaves ou affranchis, ont vécu en métropole. C'est beaucoup. Plus qu'aucune autre immigration pendant cette période. Le XIXe voit baisser cette population, jusqu'à un petit millier au moment du Second Empire. Puis leur nombre s'accroît à la fin du XIXe, et ce jusqu'à la Première Guerre mondiale, le grand basculement : près de 360 000 Noirs - afro-américains, antillais, kanak, malgaches, africains... - foulent le sol de France. Pendant l'entre-deux-guerres, cette présence sera plus culturelle. Elle explose à nouveau avec le second conflit mondial. Ensuite elle ne fera que croître, jusqu'à aujourd'hui, où les Noirs représentent 7 à 8 % des Français. Ceci étant, la visibilité d'une population n'est pas seulement fonction du nombre d'individus. Les artistes de jazz des années 1930, par exemple, étaient autrement plus présents aux yeux des Français que la main-d'oeuvre immigrée des années 1970, recluse dans des foyers, dans l'indifférence générale.
La France fut l'un des pays du monde les plus avancés en terme de diversité. Et pourtant, un siècle plus tard, cette question de la diversité n'est pas réglée... La République n'a pas su faire passer ce message : un Noir peut être français à part entière. L'inconscient collectif ne l'a pas digéré. L'idée que, dans ce pays, nous descendons tous des Gaulois demeure ancrée dans les esprits. Par ailleurs, nous avons certes décolonisé l'empire, puis notre économie - la Françafrique, ce n'est pas vieux ! -, mais nous n'avons pas décolonisé notre regard. On commence à peine à déconstruire les stéréotypes, à accepter qu'Audrey Pulvar et Harry Roselmack présentent le JT, ou qu'un Noir puisse être ministre d'autre chose que des Colonies ou du Sport. Alors, certes, la France a sans doute inventé le « vivre ensemble », la diversité. Et il était plus facile pour un Noir de se faire élire maire d'une ville française dans les années 1930 qu'aujourd'hui. Mais, à l'époque, la présence noire était bien moindre. Blancs et Noirs n'étaient pas alors en concurrence sur le marché du travail. Au fond, on a longtemps pensé que les Noirs ne resteraient pas en France. Une main-d'oeuvre de passage. Voilà pourquoi personne ne les a pris en compte : ni les milieux politiques, de droite comme de gauche, ni les mouvements syndicaux, ni les intellectuels. On a créé cette république métissée avant tout le monde, puis on a eu peur : peur de devenir le Brésil de l'Europe. Et du coup, on a freiné des quatre fers.
....Qui aurait cru, en 2000, qu'un président français déclarerait un jour que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire » (Nicolas Sarkozy, lors de son discours de Dakar, en 2007, ndlr) ? On pensait que tout cela était derrière nous, mais non. Il faut dire aussi que la gauche a manqué d'une parole ferme, d'une politique explicite. Elle a tenu ce discours ambigu avec SOS Racisme, « Touche pas à mon pote ». Mais les Noirs ne sont pas des « potes », ce sont des citoyens comme nous ! Si au moins elle avait permis à certains d'entre eux d'émerger parmi ses élites, on n'en serait pas là.
http://television.telerama.fr/television/decouvrez-noirs-de-france-une-serie-documentaire-en-avant-premiere-sur-telerama-fr,77606.php
Youpi ils sont sur youtube en ce mois de septembre 2015 :
ep 1 : Noirs de France : Le temps des pionniers 1889-1940
https://www.youtube.com/watch?v=ZkVdGHpsypY
ep 2 : _____________ : Le temps des migrations
https://www.youtube.com/watch?v=I184glwt4As
ep 3 : _____________ : Le temps des passions
...pas encore posté
<<<tandis que je lisais un article sur ce doc', en illustration, il y a cette photo :
collection privée ?....ah ! googelisons ...ah oui !....effectivement !