connasse, les femmes sont exposées à la violence partout....cough! cough!....je dis ça je dis rien...
En France, l'an dernier, 123 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-conjoint.
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l’anthropologue Stéphanie Mulot, du Laboratoire caribéen de sciences sociales de l’Université des Antilles pôle Guadeloupe, évoque la situation des femmes aux Antilles à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes
En France, l'an dernier, 123 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-conjoint.
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l’anthropologue Stéphanie Mulot, du Laboratoire caribéen de sciences sociales de l’Université des Antilles pôle Guadeloupe, évoque la situation des femmes aux Antilles à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes
Quel regard portez-vous sur la situation des femmes aux Antilles - en Guadeloupe et en Martinique - actuellement ?
Aux Antilles, la situation des femmes évolue dans des directions différentes. D’une part, ce sont des sociétés où les femmes sont particulièrement exposées à la violence, dans le cadre familial et conjugal - inceste, viols, violences physiques et morales - et il existe des variations selon les milieux sociaux. La question du rapport au corps des femmes, du respect de leur dignité et de leur intégrité est loin d'être réglée. Elle révèle souvent des rapports de genre défavorables aux femmes. Ainsi, en Martinique, l’enquête "Genre et violences interpersonnelles", dirigée par Nadine Lefaucheur au CNRS, a montré que les femmes sont victimes de violence le plus souvent quand elles s’opposent à la domination des hommes et à la liberté que ceux-ci revendiquent de pouvoir avoir d’autres relations simultanées. Ainsi, la violence dans le cadre conjugal apparaît particulièrement quand les femmes demandent des comptes à un conjoint souvent absent, quand elles sont enceintes - et que la grossesse peut être vécue comme une pression pour l’homme visant à lui faire assumer des responsabilités envers cette partenaire, ou lorsqu’elles décident de rompre, et que la rupture peut être vécue par le conjoint comme une remise en question de sa propre virilité et du fait que la femme lui appartienne et lui obéisse. Il y a donc encore une représentation des rapports entre les sexes fondée sur le fait que les femmes doivent se soumettre aux règles des hommes dans le cadre conjugal. Ceci n’est pas incompatible avec le fait que les femmes peuvent apparaître comme faisant preuve d’autorité dans la vie de famille, envers les enfants, et que les pères peuvent paraître avoir une autorité secondaire.
D’autre part, les femmes des Antilles sont aussi plus touchées par le chômage, le travail à temps partiel, la précarité et les inégalités de salaire. Elles sont surreprésentées dans certains secteurs, comme le monde du social et médico-social, de l’enseignement, des services, ce qui maintient le lien avec une image de la féminité consacrée à soigner, éduquer, accompagner qui les met à distance des métiers de l’entreprenariat, de l’ingénierie, notamment. En Martinique, toutefois, les femmes sont plus entreprenantes et elles sont maintenant majoritaires à 52% parmi les cadres.
Sur le plan historique on a beaucoup parlé de la femme "poto mitan" des sociétés créoles aux Antilles. Mythe ou réalité ?
Le poto mitan (poteau central) serait la version créole de la mère courage, dévouée, sacrifiée pour ses enfants et tenant toute la maisonnée sur ses épaules, en l’absence du ou des pères de ses enfants. Elle occupe beaucoup l’imaginaire des rapports sociaux aux Antilles et dans l’espace caraïbe francophone. Il y a à la fois du mythe et de la réalité. Si l’on regarde les particularités des familles antillaises, il est vrai qu’il a toujours existé une proportion importante d’entre elles dont les pères semblaient être plutôt absents et dont les enfants étaient élevés par leurs mères, grands-mères, tantes, parfois sous le même toit, en lignée maternelle. Ceci est plus fréquent dans les milieux défavorisés. Cela provient de nombreux facteurs et se traduit par le fait que les hommes pouvaient avoir des relations simultanées avec différentes femmes, et donc des enfants de lits différents, sans forcément vivre avec eux, et qu’ils peuvent ou pouvaient rester habiter chez leur propre mère durablement. Les mères se retrouvaient donc à assumer seules l’éducation des enfants et à faire face aux difficultés sociales et économiques liées à cette situation. Par extension, et même dans d’autres milieux, le poto mitan symbolise cette figure de mère solide et combative qui lutte pour l’éducation de ses enfants. Et cette injonction faite aux femmes de "tenir" est aussi un arrangement pour des hommes qui se délestent ainsi de leurs obligations paternelles et conjugales.
Du côté du mythe, le poto mitan est donc cette image de mère glorieuse qui aurait des qualités extraordinaires de résistance et d’abnégation. Ce mythe de la mère esseulée mais idéale est à déconstruire et dépasser, car il reproduit l’image d’hommes forcément irresponsables et coupables, et de femmes condamnées à la douleur d’une vie sacrifiée où seuls les enfants seraient sources de plaisir. En outre, il est aussi un modèle étouffant de la maternité et de la féminité sacrificielles, qui empêche les femmes d’advenir dans une existence plus épanouie, ou des relations plus égalitaires avec les hommes, les enfants et les autres femmes. Il est remis en question, aujourd’hui, par les plus jeunes et par les associations de soutien aux femmes qui veulent s’émanciper des carcans d’autrefois. Il est critiqué aussi par les hommes qui veulent imposer leur place de père dans les familles contemporaines.
https://la1ere.francetvinfo.fr/8-mars-aux-antilles-femmes-sont-particulierement-exposees-violence-stephanie-mulot-anthropologue-guadeloupe-567029.html
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