descente dans un milieu pauvre de Picardie, il s'est est sorti par les études(l'Ecole Normale)...la famille n'avait été très contente de cette description de son enfance miséreuse...je ne me souvenais pas que le fait qu'il soit pède était le nœud du bouquin....berk une femme, ah c'est dégoûtant....
et j'ai lu donc...217 pages en deux jours...et on passe son temps à se demander quelles sont les parties romancées...
p.32 : il n'était pas rare que j'entende dire il est un peu spécial le fils Bellegueule ou que je provoque des sourires moqueurs chez ceux à qui je m'adressais. Mais après tout, étant le bizarre du village, l'efféminé, je suscitais une forme de fascination amusée qui me mettait à l'abri, comme Jordan, mon voisin martiniquais, seul noir à des kilomètres, à qui l'on disait c'est vrai que j'aime pas le Noirs, tu vois plus que ça maintenant, qui font des problèmes partout, qui font la guerre de leur pays ou qui viennent ici brûler des voitures, mais toi Jordan, toi t'es bien, t'es pas pareil, on t'aime bien.
p.87 : elle était rentrée irritée un soir après un de ces rendez-vous, dépitée par les tentatives du conseiller d'orientation pour modifier ses projets. Je vois pas pourquoi qu'il me pète les couilles l'autre, je veux faire prof d'espagnol. Mon père Tu dois pas te laisser donner des leçons par un nègre (le conseiller d'orientation était martiniquais).
p.152 :...mon cousin a baissé mon pantalon et m'a tendu une des bagues que j'avais ramenées Ah et tiens mats la bague sinon ça sert à rien. J'ai senti son sexe chaud contre mes fesses et puis en moi. Il me donnait des indications Ecarte, Lève un peu ton cul. J'obéissais à toutes ses exigences avec cette impression de réaliser et de devenir enfin ce que j'étais.
p.154 : la frénésie s'emparait de nous. Il ne se passait plus un jour, sans que je retrouve Bruno, mon cousin Stéphane ou Fabien, plus seulement dans le hangar, mais partout où il était possible, comme nous le disions de jouer à l'homme et à la femme, derrière les arbres au fond de la cour, dans le grenier de Bruno, dans les rues. Je ne me lavais plus les mains quand elles étaient imprégnées de l'odeur de leurs sexes, je passais des heures à les renifler comme un animal. Elles avaient l'odeur de ce que j'étais
p.155: j'étais dans la hangar avec les trois autres. Stéphane était allongé sur mon corps marqué du sceau de la féminité par la bague que je portais à l'index. Bruno pénétrait Fabien. Ma mère est arrivée. Nous ne l'avions pas vue, elle venait un récipient de verre à la main, rempli de graines pour nourrir les poules. Quand je l'ai trouvée là, devant nous _ trop tard pour apercevoir la rupture, cette seconde où elle avait dû passer de l'état de la femme qui nourrit ses poules, geste mécanique et quotidien à celui de la mère qui voit sont fils d'à peine 10 ans se faire sodomiser par son propre cousin, elle qui partageait les opinions de mon père sur l'homosexualité.....
p.203 : .... à Amiens, la plus grande ville du département, où je n'étais quasiment jamais allé, par crainte. Mon père m'avait toujours dit et répété qu'il y avait beaucoup de personnes de couleur, des personnes dangereuses A Amiens y'a que des Noirs et des bougnoules, des crouilles t'y vas tu crois que t'es en Afrique. Faut pas aller là bas, c'est sûr que tu te fais dépouiller. Il m'avait toujours répété ces phrases, et si je lui rétorquais qu'il n'était qu'un raciste - tout faire pour le contredire, être différent de lui- son discours parvenait à semer le trouble en moi.
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je youtubise, pour voir la tronche de l'auteur...ah ! ...tout s'explique.....
Edouard Louis, "En finir avec Eddy Bellegueule"/ LGL