dimanche 25 février 2018

Encore un bouquin...

voulant m'informer, je tombe, au milieu de l'interview de l'auteur de ce bouquin sur France Info....au seecccoouurrss !....pas le courage de réécouter....il y a un article sur le site du Monde....
Les footballeurs africains évoluent aujourd’hui sur les terrains du monde entier et ils n’ont jamais été aussi nombreux. Selon une enquête du Centre international d’étude du sport (CIES), ils représentent 23 % de l’ensemble des joueurs de première division en Europe. En Asie, la proportion atteint 27 %. Mais derrière ces joueurs de l’élite, combien sont-ils à avoir déjà confié leurs économies ou celles de leur village à un intermédiaire peu scrupuleux pour un test plus ou moins aléatoire dans un club ? Selon l’ONG Foot Solidaire, plus de 6 000 mineurs quittent chaque année l’Afrique pour tenter leur chance.
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Dans Magique système, l’esclavage moderne des footballeurs africains (éditions Marabout), un ouvrage coécrit avec le journaliste Barthélémy Gaillard, Christophe Gleizes, reporter pour les magazines So Foot et Society, dénonce la face cachée de ce système fait d’ambitions démesurées et de vendeurs de rêves.
Comment avez-vous réalisé votre enquête ?
Pendant neuf mois, nous avons parcouru six pays d’Afrique de l’Ouest [Sénégal, Gambie, Mali, Cote d’Ivoire, Ghana et Togo] et nous avons rencontré tous les acteurs du football local. Ce travail a permis de faire une radiographie du foot, du petit club de quartier aux fédérations nationales, en passant par les académies et les centres de formation.
Les histoires de joueurs que nous avons entendues sont tristement banales : un jeune se fait arnaquer de 3 000 ou 4 000 euros parce qu’il a l’espoir de jouer dans un grand club, et aujourd’hui il n’a plus rien, ne peut même plus rentrer chez lui. Même si la somme est colossale pour lui et son entourage, le montant n’est pas énorme vu d’Europe et l’arnaque n’est pas spectaculaire. Quand c’est la cinquantième fois qu’on vous raconte cette histoire, vous finissez par vous dire : « Comment ce trafic qui touche les plus démunis peut-il perdurer ? »
Ces arnaques artisanales ont en fait un rendement industriel, parce qu’à chaque coin de rue en Afrique, les enfants jouent au foot. C’est donc une main-d’œuvre inépuisable et bon marché. Il faut aller sur place pour se rendre compte de ce vivier incroyable dans lequel tous les clubs européens viennent piocher allègrement, de manière légale ou non.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris ?
C’est de voir à quel point les footballeurs africains sont aimantés par l’eldorado européen. L’Europe est totalement idéalisée et la force du rêve est incroyable. Je le savais, bien sûr, mais je n’avais pas conscience de l’ampleur, de la force de ce graal que représente la Ligue des champions, par exemple.
Même s’ils galèrent pendant dix ans, même s’ils ont été ruinés par un agent véreux, des joueurs continuent de penser qu’ils sont le joueur unique, la future star, le Didier Drogba de demain. Alors que, très sincèrement, beaucoup ne jouent pas mieux au foot que vous et moi ! Mais ils sont bercés de rêves et comme hypnotisés par des gens qui leur font croire n’importe quoi.
Peut-on comparer cet exode avec celui des migrants ?
Oui, parce qu’on retrouve les mêmes logiques, les mêmes problématiques. Les jeunes footballeurs utilisent le sport comme moyen d’immigration parce qu’ils pensent que c’est plus facile d’atteindre l’Europe par ce biais-là qu’en montant dans une barque et en traversant la Méditerranée. Quant aux agents de joueurs et autres rabatteurs, on peut les comparer à des passeurs. Ce sont des illusionnistes, des marchands d’esclaves.

Vous comparez ce trafic à une forme d’esclavage moderne ?
Il y a effectivement certains cas qui peuvent être considérés comme tels. En bout de course [après des tests non concluants dans les championnats plus prestigieux], les migrants footballeurs se retrouvent en situation irrégulière en Hongrie ou en Grèce… On leur confisque leurs papiers et ils deviennent clandestins, endettés jusqu’au cou et traités comme du bétail.           
Ils connaissent des moments de désespoir ultime car ils ne peuvent pas repartir chez eux à cause de la honte provoquée par leur échec. Il faut savoir que leur famille s’est parfois endettée pour leur permettre de passer un test dans un club et que la pression de la communauté est très forte.
Certains joueurs sont récupérés par des réseaux criminels de prostitution, de trafic de drogue… Ce que raconte ce livre, c’est le système de traite des footballeurs africains, car il s’agit bel et bien d’un commerce d’êtres humains.

Les clubs européens sont-ils complices ?
Ils se cachent souvent derrière ces petites académies poubelles qui pullulent en Afrique. Elles s’appellent Deportivo Academy, Young Star Academy… C’est un business misérable qui n’a rien à voir avec un mastodonte comme Aspire [un programme de détection de footballeurs financé par le Qatar et qui prospecte principalement en Afrique].
En ne payant pas toujours ou pas intégralement les indemnités de formation [un mécanisme de solidarité assurant aux clubs formateurs une contrepartie financière], les clubs européens nuisent au développement du football local. Un jeune Africain ne peut donc pas gagner les 300 ou 400 euros par mois qui lui permettraient de nourrir sa famille avant de s’exiler en Europe. Au Brésil par exemple, ces indemnités sont versées aux clubs formateurs. Elles permettent aux jeunes footballeurs de vivre de leur passion et rehaussent le niveau du championnat.
Mais, en Afrique, tout est fait pour que la situation des jeunes joueurs reste la même afin qu’on puisse piller massivement les ressources et sortir les joueurs de ce vivier. C’est une marchandisation de l’être humain.
Les joueurs ont-ils une part de responsabilité ?
Ils sont broyés dans un système plus puissant qu’eux. On peut dire quand même qu’ils sont complices dans la mesure où ils acceptent souvent de mentir sur leur âge pour augmenter leur valeur. On leur fait des papiers où on modifie leur date de naissance pour les rajeunir. Lors de la dernière Coupe du monde des moins de 17 ans, 26 joueurs nigérians sur les 60 sélectionnés avaient triché sur leur âge. Deux semaines plus tard, ce sont 14 Camerounais qui ont été démasqués…  
Les clubs européens sont également complices. Ils sont dans une attitude coloniale qui se manifeste par une extorsion de « matières premières » sans aucune contrepartie pour le continent africain.
Quel serait le conseil à donner aux jeunes footballeurs africains ?
Ils pensent tellement être le joueur d’exception, le prochain Yaya Touré, que je pense qu’un conseil ne servira à rien. C’est difficile de répondre… Il faudrait quand même leur dire de se méfier, de faire attention aux réseaux. Un papier de Manchester United ou une lettre d’invitation signée par le Real Madrid est tellement facile à imiter. Je leur conseillerai aussi de s’inscrire au sein de leur fédération nationale. Mais la force du rêve est si puissante qu’ils continueront de penser qu’« ailleurs vaut mieux qu’ici » ou qu’« il vaut mieux mourir que renoncer ».
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/18/en-afrique-quand-le-reve-de-football-aboutit-a-la-traite-d-etres-humains_5258873_3212.html

Je lis sur Black Panther

bat des records...même en Corée du Sud, où des scènes ont été tourné...aucune scène n'a été tourné en Afrique..
le réal' est noir, seuls deux acteurs sont blancs...le Wakanda est un pays d' Afrique où tout va bien, y'a  même une technologie avancée, les costumes sont beaux, pas de fantaisie capillaire, pas de colorism(c'est à vérifier)...et avec tout ça je n'ai toujours pas vu le film, la promo France, me semble constituée...d'affiches sur les abris- bus...je ne projette rien sur un personnage de...BD...c'est une opération commerciale au final....
<<<on a eu droit à une belle fake news : appel des femmes noires au boycott du film, parce que M.B. Jordan sort avec une fille blanche...puis des trolls racistes ont posté sur twitter des photos de visages salement amochés accusant des noirs de les avoir agressés parce qu'ils ne voulaient pas aller voir le film....
article du Washington Post....traduction google
Blah!blah!blah!....Mais que pensent les Africains de cette histoire fictive de Wakanda, surtout quand les noirs aux États-Unis et en Afrique ne semblent pas toujours se comprendre? J'ai décidé de parler au journaliste et journaliste kenyan Larry Madowo pour avoir ses impressions sur le film, Wakanda et ... ces accents. Enjoy !
Karen Attiah: Bon, je sais que nous allons parler de Wakanda, ce pays africain fictif de "Black Panther". Je l'ai enfin vu mardi, et j'ai toujours l'impression que les Afro-Américains et les Africains parlent encore en silos. à propos du film, et pas les uns aux autres.
Alors en tant que Kenyan, qu'avez-vous pensé du film? Qu'avez-vous pensé de Wakanda?
Larry Madowo: Donc, Wakanda ressemble à un endroit où je veux être un citoyen, parce qu'il ressemble à une société si belle et égalitaire, où les femmes portent leurs cheveux naturels et sont de puissants guerriers. C'est beau en ce sens, comme une sorte d'utopie. Considérant le désordre dans lequel se trouvent tant de pays africains, c'est une évasion pour voir ce que nous pouvons être: le pays le plus riche du monde, tout, le vibranium en excès. Et si vous pensez juste, si vous construisez un modèle pour le pays africain parfait, Wakanda est ça
Karen: Avec tout ce que le Kenya traverse actuellement politiquement, avec le désordre sur les élections, qu'avez-vous retiré de Wakanda?
Larry: Cela m'a fait penser au Kenya parce que beaucoup des problèmes que nous avons au Kenya - et dans la plupart des pays africains - sont un sous-produit du colonialisme. ... Wakanda n'était pas colonisé, donc ils avaient une chance de construire une société libre de toute influence européenne, britannique ou française. Nous nous appelons Afrique francophone contre Afrique anglophone. Nous nous classons en fonction de qui était notre oppresseur. Je trouve toujours que c'est une chose étrange. Notre identité est si profondément liée à notre oppression.

Karen: Quelles sont les parties du film qui vous ont dérangé en tant que Kenyan? Qu'avez-vous pensé des accents?
Larry: Les accents sont partout! C'était discordant et ennuyeux pour moi! Ils voulaient baser les accents sur Xhosa d'Afrique du Sud, mais certains d'entre eux sonnaient nigérian, d'autres sonnaient plus ougandais. C'était très déroutant, et je comprends que perfectionner un accent est difficile, mais oh, mon Dieu, c'était tellement en désordre! J'ai vraiment aimé les costumes. Ils étaient super. Mais finalement, Wakanda, au moins dans le film, est une approximation de la culture africaine, une version extérieure de ce à quoi la culture africaine pourrait ressembler - les rituels, les chants et les danses, les rites de passage.

Karen: Ou même la chose des ancêtres.
Larry: En tant qu'Africain, je ne me sentais pas correctement représenté dans "Black Panther". Il n'y avait qu'un artiste africain dont la chanson jouait en arrière-plan - elle s'appelle Babes Wodumo, elle est sud-africaine. Je n'ai rien contre Kendrick Lamar, mais ce serait bien d'être plus représentatif de la musique africaine. Ce fut une occasion manquée de mettre en lumière les musiciens africains sur une immense plateforme. Cela aurait enrichi l'histoire.
 
Karen: Pour moi, c'était visuellement excitant. C'était comme "Essayez de trouver votre culture quelque part!" C'était comme si j'étais dans une classe d'histoire africaine. Je pouvais entendre l'accent nigérian. En tant que Ghanéen, je me disais "Il y a du tissu kente" ou "Regarde, Shuri porte des perles aggrey!"
Larry: C'était comme un bingo africain de toutes sortes
 
Karen: J'étais excitée parce que je ne suis pas habituée à voir des éléments africains sur grand écran. Même les Afro-Américains ne connaissent pas cette histoire ou ces éléments culturels. Je peux voir les deux côtés, comme quelqu'un qui doit expliquer aux Blancs et aux Afro-Américains la beauté de la culture et de l'histoire africaines. Donc, d'une certaine façon, "Black Panther" est un guichet unique, tout en une heure!

Larry: Tu connais la pire chose? Il n'y a pas eu de première africaine pour "Black Panther".

Karen: Attendez, mais n'y avait-il pas une projection au Kenya, dans la ville natale de Lupita Nyong'o?
Larry: Cela a été arrangé par une compagnie locale de distribution de films et le père de Lupita, qui est le gouverneur de Kisumu. Mais il n'y a pas eu de première africaine où le casting et l'équipe sont venus dans une ville africaine comme Nairobi ou Kampala, Johannesburg ou Lagos - comme ils l'ont fait pour la Corée du Sud, comme à Londres ou à Los Angeles. pas eu une première africaine!
Karen: Mais peut-être que cela pourrait être dans les travaux? Lagos, Johannesburg et Accra? Ces villes représentent la croissance que connaît l'Afrique, la modernité de l'Afrique, représentée dans "Black Panther".

Larry: Je pourrais voir pourquoi ils pourraient ne pas avoir une première africaine. Il y a moins de salles de cinéma dans toute l'Afrique qu'aux États-Unis, alors vous pourriez ne pas en faire autant dans le grand schéma des choses. Mais cela aurait été une énorme chose symbolique pour un film qui élève sans vergogne la noirceur. J'ai des amis qui vont en plein Masai porter dans les théâtres! Ils se sentent représentés, et pourtant, les efforts de promotion les ont quelque peu refoulés.
Karen: Donc sur le tribalisme et la politique: Quand Killmonger monte sur le trône et que vous réalisez que cet homme est une menace existentielle pour Wakanda, vous réalisez que les autres tribus ne voient pas les choses de la même manière. Pour moi, quand je suis allé au Ghana pour les élections de 2008, j'ai été frappé par le tribalisme politique, par le fait que les Ashantis étaient liés à une partie, d'autres tribus à d'autres partis, etc.
Larry: Même aujourd'hui, les partis politiques africains ont des véhicules tribaux. Ils auront un chef de tribu qui aura le pouvoir de déterminer les élections. Il est très rare à travers le continent de trouver une fête de nature nationale. Beaucoup de conflits à travers l'Afrique sont tribaux. Regardez la Somalie, qui n'a pas eu un gouvernement fonctionnel - tant sur les clans. Killmonger, King T'Challa et la tribu Jabari et comment ils veulent tous des choses différentes - c'est ce qui se passe en Afrique.

Karen: Qu'avez-vous fait des personnages blancs dans le film, les Américains?
Larry: Quand j'étais au théâtre à Nairobi, et la scène où Jabari n'a pas permis à [l'agent de la CIA Everett Ross] de parler, le public a applaudi! Les Africains et les autres Noirs sont fatigués de voir des hommes blancs dans des rôles de blanc-sauveur. Cette fois, un homme blanc était l'acolyte. Il recevait ses instructions d'une femme noire, Shuri (Letitia Wright). La représentation était satisfaisante. Voyons quelques sauveurs noirs pour un changement!
 
Karen: Le rôle de l'Amérique est intéressant dans «Black Panther». Killmonger, qui a été formé aux tactiques militaires américaines, sait comment déstabiliser les pays en traversant des transitions politiques délicates ou juste après des coups d'État. Dans l'histoire, vous pensez à l'assassinat de Patrice Lumumba et à la chute de Kwame Nkrumah au Ghana, auquel la CIA a contribué. Il est intéressant de noter que Ross, l'agent de la CIA converti, est venu voir la lumière sur Wakanda. et devient un allié dans leur combat.
Larry: C'était approprié. Oui, pour tous les Américains qui sont mécontents de l'interférence de la Russie dans les élections, je me dis: "Vraiment, l'Amérique? Vous vous êtes mêlé aux élections africaines depuis le début des temps! Et vous ne nous entendez pas nous plaindre. C'est le temps de récupération! "L'Américain dans le film a su déstabiliser et se mêler, parce que c'est ce que l'Amérique fait de mieux.
 Karen: Une grande partie de ce film est la relation entre les Africains et les Afro-Américains, et c'est probablement la relation la plus compliquée du film.
Larry: C'était très révélateur de la relation actuelle entre Africains et Afro-Américains. Il y a tellement d'animosité ou de compétition que je n'ai jamais vraiment compris. Les deux groupes utilisent des noms désobligeants pour se référer les uns aux autres. En Afrique, la culture afro-américaine est très grande et influente en termes de la façon dont les gens parlent et s'habillent. Mais en créant "Black Panther", les Africains et les Afro-Américains se sont réunis pour créer un art dont les Noirs du monde entier sont fiers. Mais dans la vie de tous les jours, il n'y a pas une telle unité. Je pense que c'est une vision de ce qui peut être possible lorsque les deux groupes travaillent ensemble.
Karen: D'une manière tordue, j'ai identifié avec Killmonger. En grandissant, une partie de mon exploration de l'origine de mes parents, j'ai ressenti une sorte de colère envers l'Afrique. Comme, comment est-ce que la colonisation vous est arrivée? Et la pauvreté? Comment ces leaders ne font-ils pas plus? Et être noir en Amérique, quand nous traversons des combats avec le racisme, la brutalité policière, nous nous demandons si les Africains s'en soucient même. Et je pense: "Eh bien, les nations africaines ne peuvent pas nous aider. Ils ne peuvent pas imposer de sanctions à l'Amérique pour son traitement des Noirs. "C'est pourquoi Wakanda est si incroyable: il a le pouvoir d'aider les autres pays.

Larry: Quand il s'agit de solutions africaines ... Les pays africains ont apporté une aide à Haïti pendant l'ouragan, le Rwanda accueille des migrants africains non désirés d'Israël. Mais oui, il y a tellement plus que nous pouvons faire.
Beaucoup de gens ici ont soutenu Black Lives Matter et ne pensent pas que la police devrait tirer sur les Noirs aux États-Unis, mais ils sont parfaitement d'accord avec la police kenyane ou zimbabwéenne qui sévit violemment contre les manifestants. Vous parlez contre une injustice à l'autre bout du monde, mais quand il y a de l'injustice à votre porte, vous êtes d'accord à cause du parti ou de l'homme politique que vous endossez.
Karen: À la fin, quand Killmonger est en train de mourir, il dit qu'il veut être enterré dans l'eau avec ses ancêtres, qui préféreraient sauter des navires négriers plutôt que d'être en servitude. Il semble alors qu'il s'identifie personnellement avec les esclaves comme ses ancêtres et non avec les ancêtres de Wakanda. C'est la profondeur des divisions [entre Africains et Afro-Américains].
Larry: Cela m'a rappelé Kunta Kinte de "Roots", qui était un guerrier qui a été emmené. Il y a des gens qui disent de l'esclavage: «Je ne me serais pas laissé prendre.» Je vois ce qu'il essayait de faire là-bas - mes ancêtres étaient courageux. C'est une sorte de bravade mal placée.

Karen: Et le genre dans le film? Comment les femmes sont représentées?
Larry: L'Afrique est une société profondément patriarcale. Dans ce film, les femmes sont égales aux hommes. Ils protègent le roi! Ils ont un esprit qui leur est propre. Nakia (Lupita Nyong'o) ne veut pas juste se marier et être une femme trophée. Toutes les femmes portent des cheveux naturels. Dans le continent, où les tissages et les perruques sont de grandes entreprises, c'est un leg du colonialisme que les cheveux crépus ne sont pas considérés comme professionnels. Ce n'est pas ce que vous vous mariez ou portez au bureau.

Karen: Ah, donc vous êtes #TeamNatural! Et le pouvoir des femmes ne diminue pas le roi T'Challa (Chadwick Boseman). L'Afrique a eu des sociétés dans lesquelles les femmes ont joué des rôles plus égaux avant que les Britanniques viennent avec leurs idées victoriennes sur les divisions entre les sexes. Cela m'a fait penser que la force de Wakanda réside dans la façon dont elle capitalise sur les forces des hommes et des femmes. En ce moment #MeToo, une partie de la tragédie du sexisme est que cela empêche les femmes de participer à la société. Inversement à la façon dont les femmes sont traitées dans Wakanda, Killmonger, il s'agit de cette force destructrice hypermasculine. Il tue sa petite amie qui l'aide dans sa mission.

Larry: Je pense qu'il est la personnification de la masculinité toxique qui est si répandue dans la culture noire.
Karen: Je pense qu'il y a une saveur très américaine à son type de colère, mais je pense à cela surtout à la suite de la fusillade en Floride hier, où un adolescent est entré dans une école et a tué 17 personnes. Il a abusé de son ex-petite amie et traqué une autre fille, avant de déchaîner sa colère et sa violence sur les autres. Mais oui, je sais parfois que même les Africains ont un stéréotype selon lequel les Noirs américains sont des gangsters et violents.

Larry: Peut-être que c'est le cliché dominant sur les Afro-Américains ici qui est renforcé par le hip-hop et pas mal de films. Quand les Africains disent «je suis gangsta», ils se réfèrent toujours à la caricature afro-américaine.
Karen: Eh bien, merci beaucoup. Ici, aux États-Unis, nous avons traversé une année de Donald Trump. Nous avons vu le racisme ouvert contre les Noirs. Nous avons vu KKK défiler dans les rues, tenter d'éloigner et / ou d'expulser les immigrants noirs et bruns. Les cinéastes n'auraient pas pu prédire que ce serait le moment politique dans lequel nous serions; il est arrivé à un moment où nous avions besoin de quelque chose d'habilitant.
Larry: Après le genre d'année que vous avez tous eu en Amérique, personne ne devrait vous enlever ce moment. Personne ne devrait essayer de le diminuer. De ceux qui nous regardent de l'extérieur, nous avons enfin une belle célébration de la noirceur. Vous tous le méritez absolument!

                                   
j'ai vu passer des photos d'une avant-première en Afrique du Sud avec Lupita et une actrice....
en Corée, question/réponse avec des internautes....j'aurais aimé avoir accès à ces questions....qui doivent valoir leur pesant de racisme

.... Mais Black Panther est plus qu'une célébration de la dignité et de la sophistication noires. C'est aussi un discours sur la liberté, un paysage de rêve qui s'inspire des traditions noires de l'imaginaire et de la recherche pour construire des sociétés idéales hors de la portée de la suprématie blanche.
Black Panther exige un examen critique parce que les visions utopiques sont inévitablement politiques; ils sont parmi les outils avec lesquels les personnes opprimées tentent de rédiger un avenir juste. Malheureusement, quiconque est attaché à un concept expansif de libération panafricaine - conçu pour libérer les populations africaines et africaines descendues à travers le monde - doit considérer le Black Panther comme une image contre-révolutionnaire.
Cette affirmation peut sembler injuste, voire blasphématoire, aux fans du film. Après tout, Black Panther dispose d'un casting de personnages noirs majestueux et complexes. (Dans une société obsédée par le teint clair, il est à noter que le film fournit un somptueux défilé de peau acajou.)
De plus, Wakanda est un modèle d'autodétermination noire. Bénéficiant d'une source inépuisable d'un minéral merveilleux connu sous le nom de vibranium, la nation a prospéré pendant des générations, échappant à la colonisation et à d'autres influences corrompues tout en étant protégée par un dôme magique qui cache le royaume du monde extérieur.
Wakanda est technologiquement avancé et peuplé de citoyens fiers et loyaux, y compris un régiment de formidables femmes guerrières.
Le problème, d'un point de vue progressiste, réside dans le nationalisme conservateur de Wakanda. Les dirigeants de l'Etat rejettent les suggestions selon lesquelles ils utilisent leur puissance technologique pour donner du pouvoir à d'autres Noirs à travers le continent africain et dans le monde. Les dirigeants wakandais maintiennent un isolationnisme obstiné, envoyant des agents secrets dans des missions occasionnelles et bienveillantes dans des pays étrangers, mais évitant tout programme significatif de solidarité internationale.
Car dans le film, comme dans la vie réelle, ces noirs qui n'ont pas la chance de posséder une source d'énergie fantastique endurent des siècles d'esclavage, de colonialisme, d'impérialisme et de soumission. Ils sont systématiquement sous-développés et brutalisés, alors même que leur travail enrichit leurs oppresseurs. Pourtant, à travers elle, tous les Wakandans restent détachés, entourés de luxe et de confort dans ce qui équivaut à une énorme communauté fermée. En d'autres termes, ils se comportent comme n'importe quelle autre élite capitaliste moderne..........
http://africasacountry.com/2018/02/i-have-a-problem-with-black-panther/

SHAKIRA NDAGIRE SERUWAGI: Quand cela a pris fin, nous avions tous l'impression que ça n'aurait pas dû s'arrêter.
PERALTA: Kyacleire et Seruwagi sont tous les deux des programmeurs informatiques dans la vingtaine, et ce qu'ils ont aimé, c'est qu'ils ont vu l'Afrique de leurs rêves - une superpuissance nommée Wakanda qui exploite l'intelligence et les ressources d'un continent intensément beau. Non seulement cela, mais ils ont vu des femmes prendre des rôles principaux dans presque tous les aspects d'un état.
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PERALTA: Il plaisante qu'il a entendu que ce film marquera un tournant pour l'homme noir, mais il devient sérieux. Il est heureux, dit-il, de venir au théâtre pour rêver pendant deux heures.
KITABE: Je veux dire, nous cherchons juste à nous amuser. Montre-nous quelque chose de gentil. Mentez-nous mais faites-nous croire les mensonges. Croyez à quel point un pays d'Afrique de l'Est aurait une technologie meilleure que tout le monde, mais quittez ce cinéma et réalisez que je suis toujours en Afrique de l'Est et ce n'est pas le cas.
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PERALTA: C'est Wandia Njoya, professeur de littérature à l'université Daystar. Elle dit que ce genre de critique est trop commun sur le continent. Trop souvent, on dit aux Africains d'être pragmatiques, d'oublier les solutions créatives et de suivre les chemins usés de l'Occident.
NJOYA: Et les gens qui investissent dans la réflexion et l'imagination d'une nouvelle Afrique sont considérés comme non pertinents. Ils perdent leur temps. Ce n'est pas ce dont l'Afrique a besoin.
PERALTA: C'est pourquoi, pour elle, "Black Panther" est si rafraîchissant parce qu'il permet aux Africains de rêver en grand mais aussi de débattre de la façon dont une utopie africaine pourrait fonctionner dans un contexte réel.


"C'est la première fois que la machine d'Hollywood donne l'espace pour que l'image noire soit représentée avec précision", a déclaré Scottnes Smith, un cinéaste originaire d'Afrique du Sud
C'est un film qui raconte l'histoire d'un pays africain fictif qui n'existe que dans notre imagination, et quand nous prenons ce pouvoir et que nous nous concentrons et que nous allons de l'avant, l'excellence africaine mondiale se réalisera de notre vivant ".
"C'est vraiment important pour nous, les Noirs ici en Australie ... parce que c'est ce qui plait le plus: pour que nous racontions nos histoires à notre manière", a déclaré Mme Utkovic.

"La culture africaine mise en avant dans le film est si riche qu'elle me rend fier d'être noir et je l'adore totalement", a déclaré Liz Muthoni après une projection à Nairobi, la capitale du Kenya. "Je peux le regarder encore et encore."
https://www.cbsnews.com/news/fans-in-africa-react-to-black-panther/

...... Parce que nous savons déjà que son impact surpassera de loin la majorité de ses films prédécesseurs Marvel, je choisis de me concentrer sur l'examen particulièrement sensible de la relation entre Afro-Américains et Africains.
Sans aucune faute de leur part, la nation riche de Wakanda et ses dirigeants sont inconscients du sort de leurs familles américaines, un parallèle à la relation semi-contentieuse que beaucoup d'Africains natifs et d'Américains noirs ont aujourd'hui.
Une partie de la tension réside dans l'ignorance de nombreux Africains sur l'histoire de leurs frères et soeurs américains. L'auteur Luvvie Ajayi a partagé son point de vue en tant qu'enfant nigérian de la classe moyenne supérieure, qui n'avait aucune idée de la situation critique des Noirs américains parce que cela n'a jamais été discuté ni inclus dans son programme scolaire.
"On n'enseigne pas aux Africains le passage du milieu à l'école. Ou à propos de l'esclavage aux États-Unis », a expliqué Ajayi via Twitter en 2014.« Je ne savais pas que les Afro-Américains étaient des esclaves quand j'étais jeune. Je pensais que tout le monde avait une femme de chambre et un chauffeur comme moi. "
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Il est intéressant de noter que ce sentiment fait écho dans le film lorsque Shuri, la petite sœur de T'Challa, fait son premier voyage aux États-Unis. C'est le processus de réflexion pour de nombreux Africains qui remettent en question, et même rejettent, comment les Afro-Américains choisissent de faire face à l'immense douleur d'être arrachés à leur patrie. Bien sûr, les Africains en savent beaucoup sur la colonisation et l'impérialisme, mais l'expropriation stratégique de toute leur culture, langue et traditions au cours de plusieurs siècles est une pilule amère que les Américains noirs ont été obligés d'avaler pour survivre.
Black Panther aborde cette division des cousins ​​lointains avec une critique pointue du royaume fictionnel abandonnant ses enfants à l'étranger, et le ressentiment qui s'installe entre les cultures dans la foulée. Killmonger de Michael B. Jordan incarne l'amertume de l'isolement culturel qui peut souvent mener à un mépris total - ou même à un manque de respect flagrant - de nos ancêtres, de nos aînés et de nos traditions. Le film, en honorant ses influences africaines directes, nous encourage à respecter et à honorer continuellement ceux qui sont venus auparavant tout en travaillant pour améliorer les décisions qu'ils ont prises
Après une série de combats acharnés et de gérer ses propres conflits internes, la bataille finale de T'Challa et Killmonger se termine par une décision choquante et une citation puissante que je n'ose pas gâcher, mais cela parle clairement de l'état d'esprit de ceux que nous avons perdus sur le passage du milieu, et cela continue d'affecter les relations des Noirs des deux côtés de l'Atlantique, même aujourd'hui.
Il y a très peu de choses qu'une communication honnête entre deux parties ne peut pas résoudre, mais il faut un certain respect mutuel pour qu'il y ait un niveau de changement palpable. Black Panther aborde ce sujet et bien d'autres aspects de l'expérience Black tout en gardant les yeux rivés sur l'écran. Au-delà d'un autre film de super-héros, ce film a le potentiel d'élargir notre façon de penser le monde autour d'eux, et combien d'amour est nécessaire pour notre survie sur cette planète, et c'est une chose à laquelle Thor n'a jamais pensé
http://www.ebony.com/entertainment-culture/black-panther

Bon ! euh ! auuuuu ssssssseeeeeeeeeeeccccccoooooours !......la dernière fois que j'ai lu, de l'enthousiasme pour un truc sur l'écran.....c'était pour...Scandal, qui rendait à la femme noire avec fantaisie capillaire sa dignité et en faisait l'objet de désir  d'hommes blancs, puissant....cough! cough!
<<<<
la lumière encore une fois vient des Noirs américains....merci à eux...
toujours rien sur les noirs brésiliens ou les antillais....

Un mannequin noir en Corée du Sud

traduction google
SEOUL, 11 juillet - Les longues jambes de Han Hyun-Min et sa puissante démarche ont fait de lui une étoile montante sur les podiums sud-coréens, mais son agent savait qu'il y aurait un problème dans ce pays ethniquement homogène: il est à moitié noir.Han, 16 ans, a un père nigérian dans une société où la discrimination raciale est répandue et où les gens de race mixte sont communément appelés «bâtards»." Un mannequin à la peau foncée comme Han était inconnu en Corée du Sud, alors le recruter était un gros pari", a déclaré l'agent Youn Bum.Maintenant, Han pose pour les magazines les plus réputés comme le premier mannequin noir du pays.La Corée du Sud a pendant des années cherché à promouvoir l'image d'une nation moderne, sophistiquée et technophile dont la culture pop a fait des vagues à travers l'Asie.Mais derrière la façade d'une puissance économique et culturelle se cache un racisme profondément enraciné - alors même que sa population immigrée grimpe, doublant au cours de la dernière décennie mais ne représentant que 4% de la population.
La plupart des étrangers dans le pays viennent de Chine et d'Asie du Sud-Est, des travailleurs migrants ou des femmes qui épousent des hommes ruraux sud-coréens incapables de trouver des conjoints locaux désireux de vivre à la campagne.
La discrimination à leur encontre est répandue. Beaucoup sont ouvertement moqués dans les transports en commun pour être «sale» ou «malodorant», ou refusé l'entrée aux restaurants chic ou aux bains publics.
Une enquête gouvernementale réalisée en 2015 a montré que 25% des Sud-Coréens ne veulent pas d'un voisin étranger, ce qui est bien plus élevé que les 5,6% aux États-Unis et en Chine, 10,5%.
Les enfants de race mixte sont harcelés à l'école et constamment raillés comme "tuigi", un terme péjoratif qui signifie littéralement des animaux croisés.
Beaucoup se plaignent de mauvaises opportunités dans de nombreux aspects de la vie, notamment des difficultés à socialiser, à trouver un emploi ou à trouver un conjoint.

Han ne faisait pas exception.
"Quand je jouais avec d'autres enfants à l'école, certaines mères les ont emmenés loin de moi, en disant des choses comme" Ne jouez pas avec un enfant comme ça ", a-t-il déclaré à l'AFP.Il était régulièrement regardé en public, une femme âgée lui demandant un jour: «Que fais-tu dans le pays de quelqu'un d'autre?"Je voulais devenir invisible", a-t-il dit. "J'ai détesté mes regards qui se démarquent de tous les autres", a-t-il dit.Il a trouvé son évasion à la mode, en prenant part à des auditions de modélisation et en affichant ses photos sur les médias sociaux jusqu'à ce que Youn ait repéré les images.Après avoir vu le jeune homme de 14 ans démontrer sa foulée "électrisante" dans une rue de Séoul pendant cinq minutes, Youn l'a immédiatement inscrit."Etre un mannequin m'a énormément aidé à construire ma confiance", a déclaré Han. "Maintenant, j'aime être regardé par d'autres personnes, au lieu d'avoir honte ou embarrassé."Il espère devenir un modèle pour les enfants multiraciaux. "Je veux avoir plus de succès, pas seulement pour moi mais aussi pour les gens que je représente."
Le duo a d'abord été bloqué par des concepteurs et des éditeurs de magazines, dont certains ont ouvertement rejeté le modèle à la peau foncée comme "malchance" et ont exhorté Youn à recruter des blancs à la place.«Certains d'entre eux m'ont dit:« Nous ne faisons pas de modèles à la peau foncée »ou« Pour nous, les modèles non-coréens signifient des modèles blancs avec des yeux bleus et des cheveux blonds », a déclaré Youn.Mais une poignée de designers ont trouvé le look de Han unique et charismatique, et il a défilé sur les podiums de plus de 30 défilés lors des deux Fashion Week de Séoul après ses débuts l'année dernière - un nombre inhabituellement élevé pour un novice.Le physique mince de Han «combinait à la fois les atouts des modèles asiatiques et des modèles occidentaux», explique le designer Cho Young-Jae, qui l'a utilisé pour exposer sa ligne de vêtements pour hommes, Chaos From Undermind.Le Japon voisin a une population homogène similaire, a dit Cho, mais une histoire plus longue de l'immigration et a déjà un certain nombre de modèles de mode étoile biraciale.Malgré tout, lorsque Ariana Miyamoto a été choisie Miss Universe Japon en 2015, elle a été accusée de ne pas être suffisamment japonaise pour représenter le pays, ce qui témoigne des limites de l'acceptation.
Jusqu'à récemment, les Sud-Coréens ont appris à l'école à être fiers de «l'ethnie unique» du pays, avec une race et une langue qui dure depuis des siècles.Une histoire d'invasions répétées par de puissants voisins, la Chine et le Japon, a amplifié le sentiment de victimisation et le nationalisme ethnique rampant, disent de nombreux analystes.En outre, selon Choi Hang-Sub, professeur de sociologie à l'Université Kookmin de Séoul, la culture ultra-compétitive de la Corée «vénère ceux qui ont de l'argent et du pouvoir et méprise ceux qui n'en ont pas»."La règle s'applique également aux étrangers", a-t-il déclaré à l'AFP. "Ainsi, les Blancs des nations avancées sont accueillis à bras ouverts, et ceux qui sont perçus comme issus des nations les moins développées sont constamment méprisés."Le Sud compte de plus en plus de personnalités étrangères ou multiraciales à la télévision et dans d'autres sphères publiques - mais la plupart d'entre elles sont des Caucasiens, dont de nombreux Sud-Coréens pensent qu'ils sont «beaux».Les commentateurs sur les médias sociaux, cependant, se sont réchauffés à Han."Il a une si bonne aura autour de lui", a déclaré l'un d'eux. "J'espère que notre société deviendra plus ouverte aux gens comme lui." - AFP

Un noir américain en Afrique part II....aouch !

Etes-vous noir, ou un journaliste en premier?
La question résume succinctement le dilemme auquel sont confrontés presque tous les journalistes noirs travaillant pour la presse «mainstream» (lire: blanc). Êtes-vous censé rapporter et écrire avec précision, et de manière critique, sur ce que vous voyez et entendez? Ou êtes-vous censé pousser une sorte d'agenda noir, protégeant les leaders noirs américains d'un examen minutieux, traitant les noirs et les noirs d'une manière différente? Beaucoup de ces questions ont été au cœur du débat suscité il y a dix ans par mon collègue de poste, Milton Coleman, lorsqu'il a rapporté des propos de Jesse Jackson faisant référence aux Juifs comme «Hymie». Coleman a été accusé d'utiliser du matériel qui était hors du dossier; plus troublant, il fut accusé de trahir sa race. Pour être un journaliste intraitable, il a subi la colère d'une grande partie de la communauté noire, et a même dû endurer les menaces voilées des sbires de Louis Farrakhan.
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J'ai dû faire face à plusieurs des mêmes questions au cours des années, y compris ceux demandés par les membres de la famille lors de Thanksgiving ou de Noël à Detroit. "Laisse-moi te demander quelque chose", ma cousine préférée, Loretta, a commencé une fois. "Pourquoi les médias doivent-ils abattre nos dirigeants noirs?" Elle parlait de Marion Barry et de son arrestation de cocaïne, et de Coleman Young, le maire de longue date de Detroit qui était toujours sous un nuage pour quelque chose d'autre. J'ai essayé d'expliquer que les journalistes ne font que leur travail et devraient exposer les actes répréhensibles, peu importe si le fautif est noir ou blanc. Mon cousin n'était pas convaincu. "Mais ils sont les seuls modèles que nous avons", a-t-elle dit. C'était un argument qui ne pouvait être gagné. Et c'était un argument qui traînait après moi en tant que reporter noir couvrant l'Afrique noire. Étais-je supposé voyager à la recherche des «bonnes nouvelles» sur le continent, ou devais-je trouver le genre d'histoires percutantes et percutantes que je chercherais ailleurs dans le monde? N'allais-je pas appeler un dictateur, dictateur, juste parce qu'il était noir? Étais-je censé être un apologiste des régimes noirs corrompus, impitoyables, antidémocratiques et illégitimes?
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Apparemment, si vous souscrivez au genre de panafricanisme qui imprègne une grande partie de la pensée noire américaine. Le panafricanisme, comme je le vois, prescrit une sorte de code de politiquement correct dans le traitement de l'Afrique, une attitude qui dit que l'Amérique noire devrait enfouir sa tête dans le sable pour tout ce qui ne va pas en Afrique et jouer les démons du colonialisme, de l'esclavage et de l'exploitation occidentale des minerais. Quiconque fait ou écrit, autrement, jouerait dans la vieille «conspiration blanche». Cette attitude m'a été confirmée au Gabon, en mai 1993, lorsque j'ai rencontré C. Payne Lucas d'Africare, une organisation de développement et de secours basée à Washington. "Tu veux dire que tu es un homme noir qui écrit tout ça sur l'Afrique?" il a dit.
Lucas était au Gabon pour le deuxième Sommet afro-américain, une réunion réunissant des activistes noirs américains des droits civiques et des chefs d'entreprise avec des représentants du gouvernement africain et d'autres. C'était une affaire étrange, ce «sommet», car à une époque de profond changement à travers l'Afrique - de plus en plus de pays africains luttent pour se débarrasser des dictatures enracinées - aucun des sommités américaines des droits civiques n'a jamais parlé de «démocratie» ou "bonne gouvernance" ou "pluralisme politique" dans mon audition. Ces mêmes dirigeants américains qui étaient si prompts à condamner l'injustice en Afrique du Sud, alors que la répression était blanche, ont soudainement perdu la voix lorsque les dictatures étaient noires.
Au lieu de cela, ce qui est sorti a été une vague d'éloges nauséabonde des Américains noirs pour une coterie de certains des hommes forts et des dictateurs les plus impitoyables de l'Afrique. Il y avait de tels champions célèbres des droits civiques comme Jesse Jackson acclamations sur les goûts de numéro un militaire du Nigéria à l'époque, le général Ibrahim Babangida, qui venait de fermer un journal critique et était sur le point de revenir sur sa promesse de transférer son pays à la règle démocratique. Il y avait des conférenciers de tous les côtés du côté américain pour féliciter l'hôte, Omar Bongo, un petit dictateur corrompu en chaussures à semelles compensées qui, à ce moment-là, était en train de fermer la seule station de radio privée de son pays.Mais le spectacle le plus écœurant de tous est venu quand le bébé dictateur de la Sierra Leone est entré dans la salle de conférence. Le capitaine Valentine Strasser, un jeune dur dans les lunettes de soleil de Ray-Ban, a assisté aux acclamations et aux acclamations des dignitaires américains rassemblés, qui étaient visiblement plus impressionnés par la figure militaire machiste qu'il a coupée que par le fait que les représentants du gouvernement et les opposants à son nouveau régime militaire.
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J'avais déjà vu ce genre d'exposition en Afrique: des Noirs américains qui venaient au pays de leurs ancêtres avec une sorte de sentimentalité touchante tout droit sortie de Roots. Le problème est, il vole smack dans le visage d'une réalité froide.
En mars dernier, dans la capitale soudanaise de Khartoum, j'ai rencontré un groupe important d'Américains noirs qui séjournaient également au Hilton de Khartoum. Ils étaient là lors d'une sorte de voyage d'information et recevaient un traitement VIP de la part du régime soudanais. Certains des hommes sont allés à fond et ont habillé la pièce, portant de longues robes blanches et des turbans soudanais. Plusieurs des femmes du groupe se sont couvertes d'une pellicule musulmane.
L'ambassadeur américain à Khartoum a fait venir le groupe chez lui, et le lendemain, le journal contrôlé par le gouvernement a publié en première page un article sur la façon dont le groupe a réprimandé l'ambassadeur sur la politique américaine envers le Soudan. Apparemment, certains membres du groupe ont dit à l'ambassadeur qu'il était injuste de qualifier le régime de Khartoum de commanditaire de terroristes et l'un des gouvernements les plus violents et les plus répressifs au monde. Après tout, disaient-ils, on ne leur avait accordé que de la courtoisie, et ils avaient trouvé les rues poussiéreuses de la capitale plus sûres que la plupart des villes américaines.
Je tremblais presque de rage. Ne pouvaient-ils pas voir qu'ils étaient utilisés, manipulés par l'un des régimes les plus oppressifs du monde? Human Rights Watch / Afrique - pas vraiment un porteur d'eau pour la politique américaine - a récemment qualifié le bilan de Khartoum en matière de droits de l'homme de «catastrophique» et a déclaré que «toutes les formes d'opposition politique restent interdites légalement et systématiquement par la terreur». Et voilà ces Américains noirs, ces outils volontaires, qui louent une clique malhonnête de voyous au pouvoir. Je voulais les affronter, mais à la place, je les évitais délibérément, en traversant de l'autre côté du hall quand il le fallait, juste pour éviter la tentation de leur crier quelque chose.
Je suis retourné dans ma chambre au Hilton, allumé sur CNN - et a appris que mon ami journaliste italien, Ilaria Alpi, et son caméraman avaient été tués dans une fusillade à Mogadiscio, laissés saigner à mort dans leur voiture criblée de balles. Je ne pouvais pas aller boire un verre - l'alcool est interdit au Soudan. Je ne voulais pas aller dans le hall sombre et rencontrer ces experts soudanais avec leurs idées romantiques. Je suis donc resté seul dans ma chambre et j'ai pleuré pour Ilaria.
Est-ce que j'ai l'air cynique? Peut etre que je le suis. Peut-être que c'est parce que, contrairement à certains touristes afro-américains qui sont venus ici pour une visite de deux semaines au pays de leurs racines, j'ai vécu ici.
Pensez-vous que je suis seul à mes yeux? Ensuite, rencontrez Linda Thomas-Greenfield et écoutez son histoire.
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Thomas-Greenfield est un diplomate noir américain à l'ambassade des États-Unis à Nairobi, son troisième poste en Afrique; elle a passé trois ans en Gambie et 2 1/2 au Nigeria. Après avoir terminé ses études à l'Université du Wisconsin, elle a passé du temps au Libéria, et elle se souvient combien elle se sentait exaltée alors qu'elle faisait son premier voyage vers sa patrie ancestrale. "Je me souviens de l'avion qui descendait", a-t-elle dit. "Je ne pouvais pas attendre pour toucher."Mais quand j'ai parlé à Thomas-Greenfield l'été dernier, elle venait de terminer neuf mois au Kenya. Et elle était épuisée, marre et prête à rentrer chez elle.Sa maison à Nairobi avait été cambriolée cinq fois. Elle avait fait installer une clôture électrique. "Quand ils ont installé la clôture électrique, je leur ai dit de mettre assez de volts pour faire griller tous ceux qui sont venus." Quand elle a continué à se plaindre que même la clôture n'arrêtait pas les intrus, le poste de police local du Kenya a posté deux agents sur son terrain. Mais alors la police a commencé à extorquer le paiement pour leurs services. "J'en suis arrivé au point où j'ai plus peur de ne pas leur donner d'argent", a-t-elle dit. "Ils sont assis dehors avec des armes automatiques."
 Maintenant, elle avait une clôture haute de 10 pieds de haut construite autour de son terrain. Et elle était devenue si exaspérée, me dit-elle, que "je suis prête à m'asseoir dehors avec un AK-47".
En avril, Thomas-Greenfield s'est rendu au Rwanda pour une mission d'ambassade. Elle avait été dans le pays seulement un jour où l'avion présidentiel a été abattu et une orgie de saignée tribale a commencé. La plupart des victimes étaient des Tutsis, et Thomas-Greenfield, une femme noire imposante de 6 pieds et plus, a été immédiatement prise pour un Tutsi. Elle se souvient, recroquevillée de peur, avec des mitraillettes pointées sur son visage, répétant à plusieurs reprises: «Je n'ai rien à voir avec ça, je ne suis pas rwandaise, je suis américaine.
"Je pense que c'est un désavantage absolu" d'être noire en Afrique, a déclaré Thomas-Greenfield, qui, à l'époque où nous avons parlé, a déclaré qu'elle envisageait de raccourcir sa tâche. "Ici, comme partout ailleurs en Afrique, les clivages ne sont pas raciaux, ils sont ethniques, les gens pensent pouvoir dire quel groupe ethnique vous êtes en vous regardant et s'il y a un conflit entre les groupes ethniques, vous devez laisser Ils savent que vous êtes américain. "
Elle a ajouté: "Je préférerais être noire en Afrique du Sud sous l'apartheid que de traverser ce que je traverse ici au Kenya."
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Ce n'était pas l'histoire que je me suis assis pour écrire. A l'origine, j'avais voulu exposer la politique de l'Afrique, les perspectives de liberté et de développement, les espoirs pour l'avenir. Après tout, ma tournée en Afrique a eu lieu pendant ce qui était censé être la «décennie de la démocratie» du continent - après la chute des États communistes à parti unique de l'Europe de l'Est, et la consolidation de la démocratie en Amérique latine, Les dictatures à parti unique et les régimes militaires de l'Afrique pourraient-ils être loin derrière? C'était au moins le point de vue de nombreux analystes africains et des démocrates africains pleins d'espoir eux-mêmes, lorsque j'ai commencé la mission. Mais trois ans après les élections africaines, dans des pays aussi divers que le Nigeria, le Cameroun, le Kenya, l'Ethiopie, le Malawi et le Mozambique, je suis loin d'être optimiste, et bon nombre de ces premiers démocrates africains pleins d'espoir. J'ai vu des élections détournées ou volées, des élections annulées, des élections achetées et des élections qui se sont avérées essentiellement insignifiantes. Comment pouvez-vous parler d'élections dans des pays où des territoires entiers sont sous l'emprise de la guérilla armée? Où des villages entiers sont-ils incendiés à cause de loyautés politiques rivales? Et où la croyance traditionnelle est si profonde qu'un politicien peut être accusé en public de lancer des sorts magiques sur les villageois pauvres pour les forcer à voter pour lui?
Les autocrates africains se révèlent bien plus enracinés, beaucoup plus brutaux et beaucoup plus adeptes de la manipulation des mécanismes de l'État que leurs homologues communistes d'Europe de l'Est. Les armées africaines - comparées à celles de l'Amérique du Sud, par exemple - se montrent moins disposées à retourner à la caserne et à s'incliner devant la volonté populaire. Pays après pays, même les opposants se montrent avides, querelleurs et, dans la plupart des cas, incapables de gérer les choses s'ils réussissent à arriver au pouvoir. La politique en Afrique est à propos de butin lucratif et de nouvelles opportunités de corruption, et une grande partie de la politique d'opposition à travers le continent consiste en un groupe à l'extérieur qui veut son tour à la mangeoire.
C'est devenu un cliché d'appeler tribalisme l'affliction de l'Afrique moderne, mais, malheureusement, mes années de couverture de la politique africaine m'ont convaincu que c'est vrai. Le tribalisme est une influence corrosive qui entrave le changement démocratique et le développement. Au Kenya, où l'opposition avait peut-être la meilleure chance en Afrique d'arracher le pouvoir à un homme fort (Daniel arap Moi), elle s'est fragmentée selon les lignes ethniques lors des élections de décembre 1992. Une femme kikuyu bien éduquée, une secrétaire travaillant pour une agence de presse étrangère, m'a dit qu'elle ne voterait jamais pour l'homme alors considéré comme le principal candidat de l'opposition, Jaramogi Oginga Odinga, pour la simple raison qu'Odinga était Luo, et Luos, vous Voir, traditionnellement, ne pas circoncire. "Je ne vivrai jamais sous un président Luo", m'a-t-elle dit, expliquant l'importance de cette opération pour "virilité". Faute d'une circoncision, une élection a été perdue. Moi a été réélu avec à peine un tiers des voix, dans un champ divisé qui a vu deux Kikuyus diviser le vote Kikuyu et Odinga gagner Luoland
Même dans les endroits où les partis de l'opposition ont réussi à surmonter les obstacles et à gagner le pouvoir lors d'élections démocratiques, les résultats obtenus jusqu'ici ont été mitigés. Dans le cas de la Zambie, l'élection de Frederick Chiluba en 1991 était censée marquer le début d'une nouvelle ère démocratique. Mais ce que j'ai trouvé là-bas l'année dernière était un pays sous le choc de la corruption et de l'incompétence. Des représentants du gouvernement ont été impliqués dans le trafic de drogue, d'autres ont démissionné dans le dégoût en prétendant que le vieux mouvement démocratique a perdu sa direction. Dans un signe déprimant de l'époque, l'ancien leader autocratique, le président défait Kenneth Kaunda, a profité de ma visite pour me faire part de son intention de lancer une offre de retour.
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Mon dernier voyage en Afrique était en Somalie - à juste titre, pensais-je, parce que c'était l'endroit où je passais le plus clair de mon temps au cours des trois dernières années. J'ai trouvé fascinant de couvrir un pays dans lequel toutes les formes de gouvernement se sont effondrées et de regarder l'expérience d'après-guerre froide la plus ambitieuse menée dans le cadre d'opérations de maintien de la paix agressives tenter de resserrer les liens. Je faisais partie de ceux qui étaient en train d'intervenir; Je pensais que toute la Somalie avait besoin de quelques Marines et d'une aide internationale, et que les hommes armés et les milices disparaîtraient. La Somalie a reçu les Marines, 12 000 d'entre eux, plus environ 15 000 autres soldats américains, et plus de 4 milliards de dollars d'aide internationale. Mais l'endroit est aujourd'hui aussi violent et chaotique que lorsque les troupes ont débarqué il y a plus de deux ans. Et maintenant le monde s'est retiré, a fermé la porte et éteint les lumières, laissant ce qui est essentiellement un point blanc sur l'extrémité nord-est du continent, un no man's land violent, un cimetière pour l'une des interventions les plus coûteuses et finalement futiles dans l'histoire du "maintien de la paix".
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Mon dernier voyage était en Somalie. Mais j'ai découvert que dans mon temps sur le continent, le voyage le plus important que j'ai pris était celui qui était dans mon esprit et mon âme. En essayant de vous expliquer l'Afrique, je devais d'abord essayer de m'expliquer. Je veux aimer l'endroit, aimer les gens. Je peux vous dire que je vois de l'espoir dans le chaos, et je le fais, dans des endroits comme le Malawi, même au Mozambique. Mais les Rwandais, les Somaliens, les Libériens et les Zaïres ne cessent d'entrer dans mon esprit. Trois ans - trois longues années - m'ont laissé froid et sans cœur. L'Afrique est un champ meurtrier de bonnes intentions, comme seule la Somalie suffit à le prouver. Et où cela laisse-t-il l'homme noir qui est venu "chez lui" en Afrique? J'écris ceci entouré de ma propre haute clôture, protégé par deux grands chiens, un garde de sécurité payé, un système d'alarme silencieux et une grande porte en métal que je ferme la nuit pour empêcher "l'Afrique" de traverser la cour et de cerveau avec un couteau panga pour les 200 $ dans mon tiroir de bureau. Je suis fatigué et, comme Linda Thomas-Greenfield, prêt à partir.
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Un autre écrivain noir américain, Eddy L. Harris, l'auteur de Native Stranger, s'aventura dans le continent noir pour découvrir que l'endroit où il se sent le plus à l'aise était l'Afrique du Sud, le plus moderne et le plus occidental des pays africains. Je vais donc terminer mon voyage là-bas, en me rappelant mon dernier voyage à Cape Town, la pointe sud de l'Afrique. J'ai parcouru la route des vins, et je me suis assis et j'ai bu ce que j'avais acheté pendant que le soleil se couchait sur les belles plages de sable. Cape Town est l'une des plus belles villes du monde, et on peut se sentir parfaitement en paix sur la véranda de l'Hôtel Bay. Mais tout ce que je me souviens avoir pensé était: Imaginez toute l'horreur qui se trouve entre ici et le Caire, dans cette vaste étendue de terre que nous appelons l'Afrique noire.Alors, penses-tu que je suis un cynique? Un africain-basher? Un raciste même, ou au moins un homme noir haineux qui a oublié ses racines africaines? Peut-être que je suis tout cela et plus encore. Mais par un accident de naissance, je suis un homme noir né en Amérique, et tout ce que je suis aujourd'hui - culture, attitudes, sensibilités, amours et désirs - dérive de cette vérité simple et irréfutable.
http://www.washingtonpost.com/wp-srv/inatl/longterm/richburg/richbrg2.htm