Laurent Calixthe :" je ne connais pas de région plus sujette aux racisme que les Antilles"
vraiment ?, cette phrase est conne, et mérite les 3 marches du podium de l'ignorance et accessoirement de la connerie....
vraiment ?, cette phrase est conne, et mérite les 3 marches du podium de l'ignorance et accessoirement de la connerie....
cher Lolo, c'est pas du racisme, mais du colorism : le racisme intra-racial, Lolo, effectivement il est très présent et c'est rien de le dire, mais si tu fais des recherches et observe le...monde...tu verras qu'il est très présent dans tous les pays où il y a des strates de couleurs...aux States, crois-moi, il est aussi violent, mais eux en cause, en Amérique du sud, dans les pays arabes, les pays asiatique regardent tous vers la blancheur de peau japonaise....en Inde, Afrique etc....
Indolence insulaire parusur
Lundi. En vacances quelques jours aux Antilles, je
croise malencontreusement un banc de touristes normands, dont une
commère aux hanches guadeloupéennes mais à la face carbonisée par un
soleil antiblanc.
«Ah, d'accord, me dit-elle, c'est
du propre ! Les chroniqueurs de gauche se la coulent douce dans les îles
pendant que la France se déchire ?
- Oui, mamie,
d'autant que c'est la droite qui se dévore. La France, elle, crève la
dalle dans un silence strident. Dans tous les cas, me les peler à Paris
ne sauvera pas les finances, excepté celles d'un chauffagiste. D'autre
part, si j'étais vous, je remettrais de la crème solaire, car j'ai
l'impression de parler à un boudin créole.
- Me la faites pas, à moi, Bedos, vous êtes venu fêter la déroute de l'UMP !
-
Pas du tout, truie en tongs, en plus du succès marc-lévyste de mon
dernier bouquin, la seule chose que je fête ici, c'est la prolongation
miraculeuse du bonheur de ma meuf. Et vu qu'il y a peu de chances pour
que Jean-François Copé parvienne à me la chourer à coups d'élection
frauduleuse, permettez-moi de garder le sourire. Sinon, ça vous fait
quoi, d'être plus collante que le sable ?
- Vous pouvez me jurer que vous ne vous moquerez plus de notre parti dans le journal ?
- Juré, dis-je, en crachant volontiers sur son front d'écrevisse, voilà
des années que je fais becqueter à Don Copé des chroniques au
plutonium. J'ai commencé à l'étriller quand il avait encore des cheveux (et un reste de dignité).
Résultat : j'ai pissé dans 12 violons et 14 contrebasses. Aujourd'hui,
croyez-moi, ma vessie est à sec. Achetez Marianne tranquille : vous n'y
subirez que le récit de mes vacances.» La preuve...
Mardi. Sur
la plage, près du bar, un petit monstre de 12 ans s'est emparé du
Cornetto au chocolat de sa sœur. La gamine a beau couvrir de ses
chialeries l'infâme bande-son électronique imposée par l'hôtel, son aîné
se refuse à lui rendre et continue à lécher son butin d'enfant buté en
la regardant droit dans les yeux. Le barman s'en mêle.
«Kevin, rends la glace de ta sœur.
- Non, répond la tête de mule, c'est la mienne, je la garde.»
La mère, qui, depuis le début des vacances, regrette ce jour maudit où elle décida d'arrêter la pilule, s'approche de son fils.
«Kevin, ça suffit, rends cette glace à ta sœur, t'en as déjà mangé deux, je t'en achèterai une autre ce soir !
- Je te crois pas, marmonne-t-il. Si je lui rends, tu vas me punir, et j'en mangerai plus jamais !
- Si,
mon chéri, je te jure, on discutera ensemble de ton rapport au sucre,
et, si tu me promets d'être gentil avec Chloé durant les quatre
prochaines années, t'auras le droit de me demander une autre glace, si
tant est qu'elle soit moins grosse, vu que tu bouffes beaucoup trop vite
et qu'après t'as mal au ventre.
- Non, j'ai faim ! Tout de suite !» dit-il,
en attaquant le cornet avec ses dents de marcassin. La gamine, aussi
lourde en victime que son frère en bourreau, redoubla de sanglots. Le
père, qui s'était jusque-là retiré des affaires familiales en plongeant
son regard torve dans un Voici périmé (Virginie Efira, navrée de se voir
enceinte dans le numéro de la semaine dernière, s'est - depuis -
séparée de l'embryon), le père, disais-je, vint donner de la voix.
«Kevin,
mon garçon, lâche un peu cette foutue glace au chocolat, ta sœur dit
que c'est la sienne, approchez-vous de papa, donnez-vous la main et
trouvons une solution...
- Je t'emmerde, toi, dit- le monstre,
de toute façon t'es jamais là, tu m'as jamais rien offert, maman dit
que t'es un naze, t'es même pas foutu de garder ton boulot, alors te
mêle plus de nos affaires !»
S'ensuivirent des paires
de baffes tous azimuts, le père giflant le fils qui tenta de gifler sa
mère pendant que je me chargeais de la gamine afin qu'elle cesse enfin
de beugler ! La glace, quant à elle, échoua sur le sable, avant de
fondre au soleil. Seules quelques fourmis, sourdes aux conflits des
hommes, se léchèrent les babines - et c'est à ce moment-là que je crus
les entendre murmurer : «Regardez-moi cette bande de cons, on se croirait à l'UMP.»
Mercredi.
N'ayons pas peur des mots : Gilles, notre guide, est un génie. Gilles,
Guadeloupéen d'une soixantaine d'années, ancien employé de Fram
reconverti en taximan, merveilleux produit de l'indolence insulaire,
manie si bien la langue française qu'il fait frissonner mon clitoris
lexical. En quelques minutes, ce fut un tel festival d'inventivité
verbale que sa petite carlingue se transforma bientôt en prairie
d'astucieuses métaphores, de rhétorique blagueuse et autres mots
précieux. A propos d'un restaurant, il lança à ma belle : «Ce soir, votre langue de chatte vivra sa petite vie toute seule... Laissez-la chanter.» A propos du pénible Club Med dont nous venions de réchapper : «Ici, le bonheur est une injonction : gare à celui dont le sourire flanche ! Il sera fusillé sur la piste de danse...» A propos de Paris : «Je suis trop vieux pour combattre le froid... Même l'été, j'y grelotte d'ennui.»
N'en pouvant plus d'admiration, j'osai lui demander pourquoi un tel
talent n'avait commis aucun roman, pourquoi garder jalousement son
trésor. Il éclata d'un rire superbe, avant de me répondre, sans la
moindre coquetterie : «Mais pourquoi faire, mon bel ami ? Je me
délecte bien assez du magot des anciens. Pourquoi ferais-je couler mon
minable ruisseau dans un océan que je n'ai pas fini d'explorer ? Je sais
qui vous êtes, vous savez, vous êtes le type de la télé. Vous, vous
écrivez, vous jouez, vous déclamez, vous voulez nous montrer toutes vos
acrobaties. Mais vous avez peur, je le vois dans vos yeux, vous ne
cessez d'avoir PEUR. Moi, je lis au soleil, vous écrivez dans la
grisaille.»
Enculé de Nègre.
http://www.marianne.net/Indolence-insulaire_a224838.html
Le Collectifdom n'apprécie pas : 3 expressions : « Indolence insulaire, enculé de nègre" et dans Un voyage en Chirac autre chronique l’expression « autochtones oisifs ».
Je cite : « Les termes méprisants contenus dans ces chroniques constituent, pour
les originaires des Antilles, une grave atteinte à leur honneur l’humour n’autorise en aucune façon l’injure raciale les stéréotypes et
amalgames utilisés par le chroniqueur sont légion ».
...tout le monde leur tombe dessus...ouais....c'est donné beaucoup d'intérêt à Bedos, qui est un putain d'humoriste pas drôle....
bon tout ça n'a aucun intérêt, j'ai trouvé parmi les contres à cette plainte un article de Laurent Calixthe, et prends toujours ça dans ta gueule cher Collectif.
J’ai entendu parler de ton existence grâce à la plainte que tu as déposée contre Nicolas Bedos pour "injure raciale". J’ai beau être Antillais depuis maintenant 50 ans, jamais je n’avais entendu parler de toi. Jamais je n’ai bénéficié de ton soutien. Jamais je n’ai entendu parler d’une de tes actions.
Pour autant, ton action en justice risque de ridiculiser l’ensemble des Antillais, qui, à ma connaissance, ne se sont pas prononcés par référendum pour que tu prétendes les représenter. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je te serais gré de remplacer, dans tes futurs communiqués, les affirmations du type : "Les originaires des Antilles" par "Le Collectifdom".
Tu t'es donc jetée sur la chronique de Nicolas Bedos pour la cribler de tes accusations de racisme. L'une d’elles se fonde sur l’emploi par l’humoriste de l’expression "Enculé de Nègre".
Permets-moi, cher Collectifdom, de te donner un petit éclairage sur la notion d’humour, puisque, visiblement, et contrairement à nos compatriotes des îles, tu en manques cruellement. Oui, quand je dis "contrairement à nos compatriotes", je parle d’or.
L’humour est consubstantiel à la "négritude antillaise". Ainsi, dans les années 1940, l’avocat Joseph Marty a eu à défendre à Fort-de-France (Martinique) un individu qui avait commis un acte répréhensible.
L’avocat se lança dans une diatribe incroyable :
"Messieurs les jurés, je ne vous demande pas de l’acquitter parce qu’il serait innocent, il est clairement coupable. Je ne vous demande pas de l’acquitter au titre de ses origines modestes, il est d’origine bourgeoise. Je ne vous demande pas de l’acquitter au titre de circonstances atténuantes, il n’en a aucune ! Je vous demande simplement de l’acquitter au titre du mépris !"L’avocat se lança dans une diatribe incroyable :
Et l'individu fut acquitté, sous les rires des juges et les applaudissements de la salle. C’est dire si, aux Antilles, l’humour est performatif, c’est-à-dire qu’il ne sert pas seulement, comme en métropole ou en ex-URSS, d’exutoire aux situations difficiles. Il est facteur de changement, il influe sur le réel, il peut influencer le cours des choses.
Commençons par balayer devant notre porte
Ensuite, vous accusez Nicolas Bedos de racisme. Fort bien. Mais, avant d’accuser les métropolitains, les Blancs et les Z’oreilles (métropolitains vivant aux Antilles) de racisme, commençons par balayer devant notre porte.
Je suis antillais par mon père, je vous l’ai dit. J’ai vécu plusieurs années en Martinique, et je peux vous le dire : je ne connais pas de région au monde plus sujette au racisme que les Antilles. Comme mon père travaillait à l’École Polytechnique, à Palaiseau, nous y bénéficiions d’un logement de fonction. Du coup, nous avons sympathisé avec deux élèves.
L’un d’eux (appelons-le Jean) était un "Gaulois", l’autre (appelons-le Philippe) était Antillais, par sa mère. Nous convenons de partir en famille avec ces deux élèves en vacances en Martinique. Dans l’avion, Jean, le "Gaulois", sympathise avec une jeune fille antillaise noire. À l’arrivée, la mère de Philippe, elle-même métis, constate la formation du couple, et dit à son fils : "Va dire à ton ami que nous ne pourrons pas recevoir son amie à notre réception ce soir à la villa : tu as vu comme elle est noire !"
Voilà. Aux Antilles, la couleur de peau est un "marqueur social" incontournable aux yeux des populations locales : en "haut", le Blanc, qu’il soit Z'oreille ou béké (noble vivant depuis des siècles sur l’île, généralement descendant d’esclavagistes), au "milieu", les Métis, en "bas", les Noirs.
Ajoutons à cela qu’aux Antilles, il existe des mots spécifiques pour désigner ceux qui sont trois-quarts blanc et un-quart noir : on les appelle les "quarterons" (c’est mon cas, par exemple). Si vous voulez savoir à quel degré de psychiatrie lourde tombe mon île quant à cette question raciale, vous devez savoir qu’il existe également le mot "octavon", pour ceux qui ont un huitième de sang noir !L’un d’eux (appelons-le Jean) était un "Gaulois", l’autre (appelons-le Philippe) était Antillais, par sa mère. Nous convenons de partir en famille avec ces deux élèves en vacances en Martinique. Dans l’avion, Jean, le "Gaulois", sympathise avec une jeune fille antillaise noire. À l’arrivée, la mère de Philippe, elle-même métis, constate la formation du couple, et dit à son fils : "Va dire à ton ami que nous ne pourrons pas recevoir son amie à notre réception ce soir à la villa : tu as vu comme elle est noire !"
Voilà. Aux Antilles, la couleur de peau est un "marqueur social" incontournable aux yeux des populations locales : en "haut", le Blanc, qu’il soit Z'oreille ou béké (noble vivant depuis des siècles sur l’île, généralement descendant d’esclavagistes), au "milieu", les Métis, en "bas", les Noirs.
L'emploi de figures de style
Venons-en, après cette brève introduction sociologique, au cœur de la polémique, fondée sur un texte. Ce texte, le voici : il s’agit donc du discours d’un humble chauffeur de taxi, fin lettré et poète, qui rabat son caquet à Nicolas Bedos, star télévisuelle parisienne. À la question de savoir pourquoi, malgré des prédispositions littéraires évidentes, le chauffeur de taxi n’avait encore écrit aucun roman, celui-ci répondit :
"Mais pourquoi faire, mon bel ami ? Je me délecte bien assez du magot des anciens. Pourquoi ferais-je couler mon minable ruisseau dans un océan que je n'ai pas fini d'explorer ? Je sais qui vous êtes, vous savez, vous êtes le type de la télé. Vous, vous écrivez, vous jouez, vous déclamez, vous voulez nous montrer toutes vos acrobaties. Mais vous avez peur, je le vois dans vos yeux, vous ne cessez d'avoir PEUR. Moi, je lis au soleil, vous écrivez dans la grisaille."
À quoi Nicolas Bedos répond laconiquement : "Enculé de Nègre".
Vous noterez tout d’abord la structure en deux parties de ce poème en prose : une première partie riche en images concrètes ("magot", "couler", "ruisseau", "océan") et une seconde partie apparemment pauvre en images et pleine de concepts abstraits ou de pronoms personnels ("vous", "écrivez", "montrer", "peur"), le tout débouchant sur une conclusion en forme de chiasme décroisé où les images reprennent leurs droits ("moi je lis au soleil/vous écrivez dans la grisaille").
Vous remarquerez que la ligne de démarcation entre la première partie vivante et la seconde partie plus grise est le mot "télé", comme si le concept de "télé", dès son apparition dans le texte, créait d’une part un désert sensoriel, et d'autre part la surexposition de l’égo (le "vous" qui désigne "Nicolas Bedos-la-star" apparaît 10 fois après ce mot "télé").
Notez, enfin, que ce poème en prose fait la part belle aux figures de style, que ce soit l’asyndète (suppression des particules de coordination dans l’ordre grammatical, avec la succession des propositions "vous écrivez, vous jouez, vous déclamez", dépourvues de la conjonction de coordination "et", ce qui accentue l’effet de rapidité et de vivacité bondissante du "bouffon médiatique" à l’écran).
Que ce soit aussi l’emphase, avec l'utilisation des majuscules pour le mot "PEUR". Que ce soit, enfin, la métaphore, avec la création d’un paradigme lexical fondé sur l’univers aquatique ("pourquoi ferais-je couler mon minable ruisseau dans un océan"...), qui renvoie à l'univers marin du paradis.
Que ce soit aussi l’emphase, avec l'utilisation des majuscules pour le mot "PEUR". Que ce soit, enfin, la métaphore, avec la création d’un paradigme lexical fondé sur l’univers aquatique ("pourquoi ferais-je couler mon minable ruisseau dans un océan"...), qui renvoie à l'univers marin du paradis.
Ne ridiculisez pas les Antillais
Évidemment, face à une telle virtuosité stylistique, face à un tel poème en prose improvisé, le malheureux Nicolas Bedos ne pouvait riposter autrement qu’avec une figure de style qui n’existait pas jusqu’à ce jour, mais à laquelle vous me permettrez de donner un nom : la "sabrévolvérisation".
Dans le film de Spielberg "Les aventuriers de l’arche perdue", vous vous souvenez sans doute en effet de cette séquence hilarante, où Indiana Jones est d’abord terrorisé par la virtuosité d'un adversaire qui semble manier admirablement le sabre, avec lequel il effectue moult moulinets plus impressionnants les uns que les autres. Le spectateur se demande alors comment Indiana Jones va s’en sortir : celui-ci se contente alors de tirer sur le bédouin avec son révolver.
Le "enculé de Nègre" de Bedos, c’est ce coup de révolver, signe par lequel Bedos souligne son impuissance, impuissance de la force brute face à un petit monument de littérature, aveu d’impuissance du "bouffon médiatique" face à un homme dont la poésie est innée, sincère et innocente.
C’est une façon de reconnaître qu’en s’abaissant à recourir à l’injure primaire (je regrette simplement l’emploi de la majuscule pour "Nègre", qui sent un peu trop la concession au "politiquement correct"), Bedos s’estime littérairement vaincu, terrassé, anéanti par la fraîcheur spontanée et pleine de talent du chauffeur de taxi.
Maintenant, vous voulez allez au tribunal. Fort bien. Mais, par pitié, ne ridiculisez pas les Antillais en parlant en leur nom. Parlez en votre nom, dites "le Collectifdom n’a pas compris toute la subtilité de la chronique de Nicolas Bedos, et, par conséquent, l’attaque en justice".
Mais, je vous en supplie à genoux, en secouant les chaînes que j’ai héritées de mon passé d’esclave, ne ridiculisez pas les Antillais en les faisant passer pour des ignares incapables de distinguer une chronique volontairement caricaturale et une véritable injure raciste.
Le combat contre le racisme est suffisamment important pour ne pas être accaparé par des associations qui, avant de bénéficier de la légitimité leur permettant de représenter ceux qu’elles sont censés défendre, doivent d’abord montrer qu’elles ont bien compris le sens et la portée des textes qu’elles souhaitent attaquer en justice.
les antillais vu par les "humoristes":
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