Affichage des articles dont le libellé est racisme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est racisme. Afficher tous les articles

dimanche 28 septembre 2014

Le palestinien noir....morfle aussi

Je retarde toujours ce billet sur le Brésil, parce qu'une migraine va  à coup sûr réapparaître si je m'y replonge... pour aujourd'hui, ça sera la....Palestine...il y a des Noirs et devinez quoi ?....ils subissent aussi du racisme...non !...si.
Les palestiniens noirs seraient à peu près 10 000. Une partie de ce peuple était présent avant les arabes et l’autre est arrivée après.
- Ceux présents avant les arabes sont les descendant des Jébuséens ( descendant de Canaan, fils de Cham ( dans la Genèse)). Dans la Bible et la Torah, ils sont les fondateurs et les premiers habitants de Jérusalem avant sa prise par le Roi David vers -1004 ,Deuxième livre de Samuel.Le peuple noir avant d’être majoritairement en Afrique Subsaharienne, avait un plus vaste territoire.
Ceux arrivés après les arabes sont descendants d’esclaves, résistants ou travailleurs.
Les descendants d’esclaves ont été ramené dans la région à l’époque de l’Empire Ottoman, voire bien avant.
Des africains sont venus du Tchad, du Nigéria, Soudan et Sénégal vers la fin du 19ème siècle, soit pour adorer ou pour participer à la résistance palestinienne.
La migration la plus récente d’africains daterait de 1917 à 1948. Ils seraient venus à Jérusalem comme pèlerins ou travailleurs pendant le mandat britannique sur la Palestine . Ils sont venus surtout du Sénégal, du Tchad, du Nigeria et du Soudan .Certains d’entre eux sont arrivés comme membres de « l’Armée du Salut », dont le but était de libérer les régions dominées par les Israélien. Après la défaite de cette armée, et sa retraite en Egypte, quelques uns parmi eux sont rentré dans leurs pays d’origines, alors que d’autres ont préféré rester en Palestine
http://trendynewz.fr/le-racisme-que-vivent-les-palestiniens-noirs-sujet-tabou/

Gaza City, bande de Gaza "Hey, chocolat," "Hey, Cappuccino," "Hey, Galaxy [marque de chocolat], "Hey, le marron" et "Hey, le noir", sont des expressions enjouées utilisées par certains à Gaza quand un homme, une femme ou un enfant d’origine africaine passe. Parfois, le racisme est exprimé non-verbalement à travers les regards. Les gazaouites, toutefois, semblent ignorer ce racisme.
http://www.banlieue-immigree.fr/2014/08/29/les-palestiniens-noirs-ignorent-le-racisme/

une vidéo : Des Palestiniens Noirs Racontent le Racisme ordinaire à Rahat
https://www.youtube.com/watch?v=-8jGQfperho

<<<<<<<<Dieudo a fait quelques voyages, je me suis toujours demandé comment ils le percevaient...
à propos son spectacle, Le mur est visible et euh err well houlà : j'entends bien les propos "limites" voire très, très, très, voire très limites...

****semaine sans fruit...mais tout en biscuit...partout où j'allais y en avait... 
Jennifer et sa sœur Julia...ben y'en a une qui a fait un régime et l'autre qui n'est pas connue...
 
Miss Dunn....elle est parmi celles qui se font des testicules en métal précieux...quand on la regarde, elle est ambiguë, même plus ambiguë que jamais....et ses interviews sur le racisme qu'elle subit dans le milieu impitoyable de la mode sont err euh...well ! euh ....on a envie de lui dire : tu peux te sortir la tête du c.u.l ...de  la mode...et t'ouvrir d'autres horizons...


J'ai regardé un film...No way out...avec K.Costner, qui effectivement a un rire...idiot...il était  joli à regarder, err en 1987...l'histoire n'a aucun intérêt...rien n'a d'intérêt...quand apparaît Iman...pas convaincante car n'a rien à jouer...effectivement elle était noire.....je me souviens d'une époque où elle seule, était la référence de la belle femme noire, on brandissait son nom... nous ne savions rien encore des tenants et aboutissants du colorism...nous avons compris que la mode choisit somalienne et éthiopienne pour représenter cette femme noire : parce que traits négroïdes atténués, et assez ambigus pour passer pour autre chose qu'une noire...
pour des raisons que je développerais un jour, et à la demande générale, elle est mis sur un piédestal, alors que si on regarde de très près y'a pas de quoi...en résumé on prête beaucoup "aux gens beaux"...
n'en déduis pas que je sois jalouse d'Iman, non, j'ai juste lu ses interviews....et c'est  "moi moi moi, ma beauté mon malheur " : au secours !.....elle a juste raison de prendre le pognon...
   Naomi dans ses oeuvres en couv' de W          
 
j'ai vu Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu, le film aux 10 millions d'entrées...bon alors ? euh ! pourquoi ?...c'est pas drôle, on sourit ça et là mais.....ça se passe pas chez les pauvres...le noir vient d'une famille "riche", la maison en Afrique est meublée...on a une vue de leur salon avec un équipement internet qui permet de communiquer avec la France...on a tellement l'habitude du contraire que ça interpellé, quelque part dans le vécu..... 
 

dimanche 21 juillet 2013

Un livre de

Gilles Perrault...que je n'ai pas lu

« La peau. Ils sont obsédés par la peau. Une seule idée en tête : éclaircir la race. D'un enfant qui naît plus clair que les autres, ils disent qu'il est "sauvé". (...) Plus d'esclavage, plus de fouet, et pourtant il nous suffit d'un claquement de doigts pour qu'elles s'allongent et écartent les cuisses. Éclaircir la race. J'ai cru remarquer que vous regardiez mes servantes. Des négresses, n'est-ce pas ? Mais non. Vous n'imaginez pas la variété des noms qui marquent une toute petite différence de couleur : mulâtresse, chabine, métisse, quarteronne, et j'en passe ...Ici, celui qui est un peu plus clair méprise celui qui est un peu plus sombre. Et nous ? Avec notre peau blanche, nous représentons l'idéal absolu, nous sommes en haut de l'échelle et nous les regardons se bousculer pour escalader les échelons et se casser la gueule, bien évidemment, car survient toujours un gros nègre tout noir qui les fait retomber dans le goudron, comme ils disent ... »

 " La Martinique aussi a connu la guerre. Qui s'en souvient? 
Nous sommes en 1941. La bataille de l'Atlantique fait rage. Depuis la mise en place du blocus américain, on a faim à Fort-de-France et cependant la perspective d'un débarquement allié lève sur les criques, les mornes et les villages de sombres alizés. Bientôt,de Gaulle fera savoir qu'il apprécierait peu une mainmise de Washington sur les Antilles françaises, mais, en attendant, la Caraïbe a peur, et de l'hégémonie yankee et des officiers venus de métropole implanter la Révolution nationale, prônée par Vichy. C'est dans ce contexte qu'un U-boot allemand débarque sur une plage un officier nazi victime d'une péritonite. Les Vacances de l'Oberleutnant von La Rochelle commencent. Pour ce blondinet de 20 ans porteur de la peste brune, la convalescence constituera une parenthèse enchantée. Pour le lecteur, c'est un enchantement.
Le sous-marinier Klaus von La Rochelle n'était que préjugés, endoctrinement, prétention. 35 savoureux chapitres plus tard, voici notre coq obsédé de "pureté raciale" métamorphosé par les vertus du métissage. Grâce à un amollissement délicieux dans les bras des belles insulaires, à l'écoute du vent, des oiseaux-mouches et des autochtones, "Joli Monstre", c'est son surnom, change; sous les flamboyants, le serviteur du Reich est sacré king créole. C'est irrésistible, jamais caricatural, saupoudré de cannelle, de truculence et de musc.
Gilles Perrault, grand historien et fin romancier, dont le remarquable Garçon aux yeux gris (Fayard) a reçu le prix Simenon 2001, résout à merveille dans ce livre généreux, rapide et paillard un problème commun à plus d'un auteur de fiction: peut-on prendre pour héros un personnage indéfendable et s'attacher à lui, sans excès d'indulgence ou de complaisance à son égard? On peut, affaire de distance. Perrault, d'emblée, trouve la bonne, faite de gravité et de burlesque, d'ironie et de nuance, La Rochelle ne renonçant pas en bloc à tous ses principes et inclinations. Rhum et Coca cola, chantait-on à l'époque. Remplacez le Coca par le schnaps, et vous goûterez la saveur de l'ouvrage."
http://www.lexpress.fr/informations/la-parenthese-enchantee_646722.html

samedi 22 juin 2013

L'oeil le plus bleu

de Toni Morrison... qui n'est pas un homme, mais cette dame, j'ai relu en une après-midi pour la énième fois son bouquin....

j'ai eu une période Morrisson, je me souviens en avoir lu beaucoup et puis elle m'a fatigué...elle sait écrire, elle....n'est-ce pas Danny Laferrière, au hasard, qui a osé critiquer son style : un crime....
il y a cette horrible interview avec Paula Jacques sur Inter qui ramenait tout à ce bouquin et Toni qui répondait des généralités flous....ou mauvaise traduction...mais ça m'avait donné un mal de crâne....
on lui a reproché de toujours écrire sur une Amérique du passé, certes, mais elle le fait bien.....

<<<de quoi s'agit-il, deux sœurs noires dans leur quotidien et découverte de la vie, Pécola ,noire, vilaine, son père, sa mère, son frère...c'est raconté en saison....c'est plus digeste et efficace que le Maya Angelou....

p.52 : elle restait assise de longues heures à se regarder dans la glace, en essayant de découvrir le secret de la laideur, cette laideur qui faisait qu’à l’école, les professeurs et ses camarades l’ignoraient ou la méprisaient. Il n’y avait qu’elle dans la classe à être seule à une table de deux….ils n’essayaient jamais de la regarder  et ils ne ’adressaient à elle qu’après avoir interrogé tout le monde…
depuis quelques temps, Pecola se disait que si ses yeux avaient différents, c’est-à-dire beaux, elle-même aurait été différente. Elle avait de belles dents  et un nez moins gros que certaines filles qu’on trouvait mignonnes…

p.54 : chaque soir sans faute, elle priait pour avoir des yeux bleus. Elle avait prié avec ferveur pendant un an…

p.55 : la tête grise de Mr Yacobowski apparaît au-dessus du comptoir….à un moment précis du temps et de l’espace, il sent qu’il n’a pas besoin de faire l’effort d’un regard. Il ne la voit pas, parce que pour lui il n’y a rien à voir. Comment un commerçant immigré de 52 ans…la sensibilité émoussé e par la conscience permanente de l’échec, pourrait-il voir  une petite fille noire ? rien dans sa vie ne lui a jamais laissé penser que cela était possible, pour pas dire désirable ou  nécessaire.
Ouais ? Elle lève les yeux vers lui et voit le vide là où devrait se trouver la curiosité. Et quelque chose de plus. L’absence totale de reconnaissance humaine….il y a quelque chose de blessant ; quelque part sous la paupière inférieure, il y a du dégoût. Elle l’a vu tapi dans les yeux de tous les blancs. Le dégoût  doit être pour elle, pour sa peau noire….

p.70 : ce quelqu’un qui a créé la rupture des saisons c’était une nouvelle qui est arrivée à l’école et qui s’appelait Maureen Peal. Une enfant de rêve avec de longs cheveux châtains nattés en deux cordes de lynchage qui lui pendaient dans le dos. Elle était riche …aussi riche que les plus riches des filles blanches, nées avec une cuillère d’argent dans la bouche…
Toute l’école était sous le charme. Quand les professeurs l’interrogeaient, ils lui souriaient pour l’encourager. Les garçons noirs ne la bousculaient  pas dans les couloirs, les garçons blancs ne lui jetaient pas de pierre, les filles blanches ne pinçaient pas les lèvres quand elles devaient travailler avec elle ; les filles noires s’écartaient quand elle voulait se servir du lavabo des toilettes…

p.73 : des garçons faisaient cercle autour d’une victime, Pecola Breedlove. …ils l’entouraient comme un collier de pierres…troublés par leur propre odeur, encouragés par la puissance facile que donne le plus grand nombre, ils la harcelaient pour s’amuser « noire-de peau, ton père dort à poil, noire-de peau, ton père dort à poil………le fait qu’eux-mêmes étaient noirs et que leurs pères avaient les mêmes habitudes n’avait rien à voir dans l’histoire. C’était le mépris qu’ils éprouvaient pour leur propre couleur qui donnait son mordant à l’insulte. Ils semblaient avoir réuni toute leur ignorance doucement cultivée, leur haine de soi si bien apprise, leur désespoir minutieusement mis au point, pour en faire un paquet de violence et de mépris…..

p.75 : Pecola ?  est-ce que ce n’était pas le nom de la  fille dans Imitation de la vie ?
- je  ne sais pas. Qu’est-ce que c’est ?
- le film, tu sais, il y a une fille mulâtre qui déteste sa mère parce qu’elle est noire et laide, mais à la fin elle pleure à son enterrement….

p.81 : J’ai dit : « arrête de parler de son père.
- qu’est-ce que j’en ai à faire de son vieux père noir, a demandé Maureen
- noir ? qui tu traies de noir ?
- vous !
…..à l’abri de l’autre côté, elle nous a crié : «  je suis mignonne ! vous  êtes laides ! noires et laides et noires de peau. Moi je suis mignonne ! »......

p.82 : nous nous laissions ensevelir par la sagesse, l’exactitude et la pertinence des dernières paroles de Maureen. Si elle était mignonne_ et si on pouvait croire quelque chose c’était bien ça _ alors nous ne l’étions pas. Et qu’est-ce que ça voulait dire ? Nous lui étions inférieures. Plus gentilles, plus vives, mais inférieures. Nous pouvions détruire des poupées mais ne pouvions détruire les voix douces des parents et des tantes, l’obéissance dans les yeux de nos égales, la lumière glissante dans le regard de nos professeurs quand ils rencontraient les Maureen Peal du monde……….la chose à a craindre c’était ce qui la rendait belle et pas nous.

p.91 : elles vont dans les collèges techniques d’Etat, des écoles normales et apprennent à accomplir avec délicatesse le travail de l’homme blanc : enseignement ménager pour lui préparer ses repas ; pédagogie pour enseigner l’obéissance aux enfants noirs, musique pour détendre le maître fatigué et distraire son âme engourdie. Elles apprennent là le reste de la leçon commencé dans ces maisons avec des balançoires sous le porche : comment se tenir. Comment développer avec prudence le sens de l’épargne, la patience, les bonnes  mœurs et les bonnes manières. En gros comment se débarrasser de la frousse…..elles mènent cette bataille jusqu’à leur tombe. Le rire est un peu trop bruyant ; la prononciation un peu trop ronde ; le geste un peu trop généreux. Elles rentrent leur derrière de peur d’un balancement un peu trop libre ; quand elles mettent du rouge, elles ne se recouvrent jamais entièrement la bouche de peur que leurs lèvres soient trop épaisses et elles sont inquiètes, à cause de leurs cheveux crépus.

p.95 : Des blancs ; sa mère n’aimait pas qu’il joue avec des nègres. Elle lui avait expliqué la différence entre les métis et les Noirs. Ils étaient facilement identifiables. Les métis étaient propres et calmes ; les nègres étaient sales et bruyants. Il appartenait au premier groupe : il portait une chemise blanche et un pantalon bleu ; il avait les cheveux coupés le plus ras possible pour faire oublier toute idée de laine, et le coiffeur lui découpait une raie dans les cheveux. En hiver, sa mère lui mettait de la lotion Jergens sur le visage pour que sa peau ne devienne pas d’un gris cendré. Même s’il avait la peau claire, elle pouvait devenir grise. La séparation entre les métis et les Noirs n’était pas toujours évidente ; des signes subtils et dénonciateurs menaçaient de l’ébrécher, et il fallait être constamment vigilant.

p.100 : Il y en avait partout. Elles dormaient à six ensemble et leurs pipis se mélangeaient  dans la nuit car elles mouillaient leur lit…elles traînaient désoeuvrées,  arrachaient le plâtre des murs et creusaient la terre avec des bâtons. Elles s’asseyaient en rang sur le rebord du trottoir, elles s’entassaient dans des bancs à l’église en prenant la place des enfants métis, jolis et propres…..l’herbe ne poussait pas là où elles habitaient. Les fleurs mourraient…elles erraient comme des mouches ; elles se posaient comme des mouches. Et celle-ci s’était posée dans sa maison. Elle la regardait par-dessus le dos arqué du chat. « Sors d’ici, a-t-elle dit de sa voix calme. Sale petite garce noire. Sors de chez moi ».

p.125 : je n’avais pas l’habitude de voir autant de Blancs. Ceux que j’avais vu auparavant, ils étaient odieux mais je ne les voyais pas beaucoup. Je veux dire qu’on n’avait pas trop d’échanges avec eux. De temps en temps, dans les champs ou au magasin, mais ils voulaient tout de nous. Au Nord, il y en avait partout_ à côté, en bas, dans les rues_ il y avait pas beaucoup de Noirs. Les Noirs du Nord étaient différents eux aussi. Hautains. Aussi méchants que les Blancs. Ils vous faisaient vous sentir qu’on était moins que rien, et je ne m’attendais pas à ça d’eux

p.132 : un docteur un peu âgé est venu m’examiner. …il a mis des gants sur une main et une espèce de gelée dessus et il me l’a fourrée entre les jambes…le vieux, il enseignait les bébés aux jeune….quand il est arrivé à moi, il a dit : «  avec ces femmes-là, on n’a aucun problème avec elles. Elles accouchent tout de suite sans douleur. Comme les juments ». Les jeunes ont eu un sourire….Je les ai vus qui parlaient à des femmes blanches : comment vous sentez-vous, vous allez avoir des jumeaux ? » des banalités bien sûr, mais gentilles…
p.134 : des yeux tout doux, tout humides. Un mélange de petit chien et de vieillard en train de mourir. Mais je savais qu’elle était laide. La tête couverte de jolis cheveux, mais Seigneur qu’est-ce qu’elle était laide.

p.177 : il aurait pu être homosexuel mais n’en avait pas le courage. Il n’avait jamais pensé à la zoophilie et la sodomie était hors de question car il n’avait pas l’idée de celle d’un autre car il n’avait pas d’érections prolongées et ne pouvait supporter l’idée de celle d’un autre. En outre, la seule chose, qui le dégoûtait encore plus que de pénétrer et de caresser une femme, était d’être caressé ou de caresser un homme…..aussi son attention s’était-elle portée….sur les enfants…il avait fini par limiter son intérêt aux petites filles.


p.178 : en bonne imitatrice de l’esprit victorien, elle avait appris de son mari tout ce qu’elle méritait de l’être_ à se séparer en corps, esprit et âme de tout ce qui pouvait rappeler l’Afrique….ils avaient transmis cette anglophilie à leurs 6 enfants et à leurs 16 petits-enfants… ils s’étaient élevés par le mariage en éclaircissant le teint de la famille et en atténuant les traits.
Avec une confiance née de la conviction de leur supériorité, ils réussissaient très bien à l’école. Ils étaient travailleurs, méthodiques et énergiques, et espéraient prouver sans discussion possible l’hypothèse de Gobineau selon laquelle « toutes les civilisations découlent de la race blanche, aucune ne peut exister sans son aide, et une société n’est grande et brillante que dans la mesure où elle préserve  la sang du groupe noble qui l’a créée »….

p.185 : qu’est-ce que je peux faire pour toi ?...mes yeux je veux qu’ils soient bleus…
de  tous les souhaits que les gens lui avaient adressés_ amour, argent, vengeance_ celui lui paraissait le plus poignant et mériter le plus d’être exaucé. Une petite fille noire qui voulait sortir de la fosse de sa négritude pour voir le monde avec des yeux bleus

mercredi 5 décembre 2012

Etudiants africains victimes de racisme au Maroc

...décidément...quand ça veut pas....spécial dédicace à Jamel Debbouze...à la nuit contre le racisme avec plein de comiques d'origine maghrébine contre le racisme....


Quand Fatim est arrivée au Maroc pour entamer ses études de droit à la faculté de Souissi à Rabat, elle s'attendait à une belle aventure. Mais, pour la Guinéenne de 20 ans, toujours installée dans la ville marocaine, sa vie d'étudiante s'est muée en un traumatisme qui la pousse, aujourd'hui, à quitter le pays.
La raison: le racisme. En quatre ans, Fatim ne s'est pas faite un seul ami local et a connu plusieurs agressions. «Vous êtes Africains, vous êtes des Noirs», lui a-t-on souvent lancé tandis qu'elle arpentait les rues du quartier Océane avec ses amis africains.
En octobre 2009, alors qu'elle se rend à la banque en milieu d'après-midi, elle se retrouve encerclée par six jeunes hommes qui la dépouillent, la battent, couteaux à la main. Dès lors, son père, inquiet, lui interdit de sortir seule. Une autre fois, elle quitte le supermarché aux environs de 21h30. Nouvelle agression. On la traite de «azia» (noire ou négresse en français) en lui mettant les pieds sur le visage et le ventre.
Finies les virées nocturnes et les soirées en boîte, Fatim reste calfeutrée chez elle. Elle ne met le nez dehors que pour aller en cours ou accompagnée de ses amis.  
«Les Marocains se considèrent comme des Blancs. Ils n'aiment pas la peau noire. Je ne m'attendais vraiment pas à ça», confie l'étudiante, toujours sous le choc. «À la fac, c'est très difficile. Certains profs donnent les cours en arabe et refusent de parler français. Quand on leur dit qu'on ne comprend pas la langue, ils nous disent méchamment de nous adresser à nos voisins ».
Son amie, Awa, elle aussi guinéenne, est arrivée au Maroc pour des études d'ingénieur à l'Institut Supérieur du Génie Appliqué (IGA) à Casablanca. Elle dit subir un racisme, qui, désormais, lui passe au dessus de la tête. Quotidiennement, elle se fait insulter, en pleine rue, par des enfants, des adolescents et même des personnes âgés: «singe», «négresse», «sale Africaine» ou encore «esclave». 
«Je me suis faite agressée deux fois. La première fois, c'était à Casablanca, alors que j'attendais le bus 900 pour me rendre à Rabat. Un jeune homme est venu m'arracher mon sac en me traitant de négresse et de singe. Personne n'a levé le petit doigt», raconte l'étudiante de 21 ans.

Des autorités laxistes
La deuxième fois, dans le quartier de Mohammedia, un homme d'une trentaine d'années, armé d'un couteau lui a dérobé son téléphone portable alors qu'elle était accompagnée d'une amie:
«Nous attendions un taxi devant sa porte, un samedi soir. Il y avait beaucoup de monde. Du monde qui s'en foutait royalement. À la longue, on s'y fait. Il me reste deux ans d'études, alors je prends des précautions».
Mais pourquoi ces jeunes étudiants ne vont-ils pas porter plainte? «Quand les policiers nous insultent eux-mêmes, je ne vois pas trop ce qu'ils peuvent faire pour nous. C'est peine perdue», répond un autre étudiant, âgé de 28 ans, un Béninois installé depuis cinq ans au Maroc et qui préfère garder l'anonymat.  
«Quand les Africains arrivent au Maroc, ils s'investissent beaucoup plus dans les études. Certains professeurs ne veulent pas que les étudiants marocains soient dominés par des Noirs, alors ils ne nous notent pas plus de 11 sur 20 quelque soit la qualité de notre travail», dénonce-t-il.
Selon un rapport de l'Unesco datant d'octobre 2011, le nombre d'étudiants d'Afrique Subsaharienne présents au Maroc est passé de 4024, en 2005, à 6038, en 2009. En 2010, selon l'Institut Statistique de l'Unesco, ils étaient près de 5000 dont une grosse proportion de Guinéens (518) et de Sénégalais (504) – compte tenu des relations diplomatiques qu'entretient le Maroc avec ces deux pays.
Awa dit avoir choisi le royaume chérifien pour sa proximité avec son pays d'origine: «C'est plus facile de retourner voir les parents. Et au Maroc, il y a de très bonnes écoles». Sans compter que la plupart des Africains subsahariens n'ont pas besoin de visa pour se rendre au Maroc.
«Si le pays a évolué, les mentalités restent archaïques. Les Marocains considèrent toujours les Noirs comme des esclaves», reprend Awa.
Cette dernière raconte d'ailleurs avoir eu affaire à un bailleur qui refusait de louer ses appartements à des Noirs, tout comme Bintou, une Sénégalaise de 24 ans, qui a vu circuler une pétition pour lui faire quitter sa résidence sans motif apparent. «Nous ne sommes certainement pas au 21ème siècle ici», déclare Awa un brin déconcertée.
 

« Tous les Marocains ne sont pas racistes»

Pour son ami béninois, il faut temporiser les choses. «Tous les Marocains ne sont pas racistes. Il ne faut pas exagérer. Et moi je n'en veux pas aux journalistes de Maroc Hebdo qui parlent du "péril noir". Beaucoup d'immigrés africains foutent la merde ici, en attendant de pouvoir partir pour l'Europe», analyse-t-il.   
«Les Africains subsahariens présents au Maroc sont soient des clandestins, des "débrouillards" qui travaillent au noir dans les centres d'appel ou des étudiants», explique Iriébi, un étudiant Ivoirien en gestion, vice-président de la Confédération des élèves, étudiants et stagiaires africains étrangers au Maroc (CESAM), créée en 1981.
Cette association, basée à Rabat, comporte plusieurs subdivisions consacrées à chaque communauté étudiante d'Afrique occidentale. Pour ce qui est du racisme, Iriébi parle de «petit couacs»: 
«Cela fait six ans que je suis ici. Maintenant je ferme les yeux, quand on m'insulte dans la rue. Quand les choses s'aggravent, nous nous adressons à l'ambassade du pays de l'étudiant concerné. L'ambassade s'adresse ensuite au ministère des Affaires étrangères marocain. Et puis ça s'arrête là. Quand on va voir la police, elle fait un constat, organise deux ou trois convocations, puis l'affaire est étouffée».
Du choc à l'indifférence
En d'autres termes, il n'y a rien à faire. Pour Souleymane, qui a quitté le pays il y a tout juste un an pour retrouver son Sénégal natal, la négrophobie se fait plus sentir à Fès ou Agadir qu'à Casablanca.
«Oui, je me suis fait traiter de cafard, j'ai essuyé des regards méprisants dans la rue, on m'a jeté des sachets d'eau sur la tête, mais en tant que sénégalais, je me suis toujours senti mieux loti. Les Sénégalais sont des musulmans très pratiquants, et ça aide à se faire accepter», raconte le jeune homme de 23 ans. «Un jour, pour nous désigner, un professeur nous a appelé "les Africains". Je lui ai rétorqué que lui aussi était Africain. Il s'est excusé en disant qu'il aurait dû nous appeler les Subsahariens».
Iriébi, lui, préfère jouer l'indifférence. «Si ça les amuse que ma peau soit noire, je rigole désormais avec eux». Binta aussi aurait voulu rire le jour où, juste après la prière du matin, elle est sortie faire quelques pas, son chapelet à la main, et a croisé sur son chemin un vieillard visiblement mal en point. Ce dernier a refusé son aide et quelques minutes après, s'est soudainement mis à rire à gorge déployée en la traitant de «négresse».
Katia Touré
 http://www.slateafrique.com/99053/etudiants-afrique-maroc-rabat-racisme-violences-casa