mercredi 5 décembre 2012

Etudiants africains victimes de racisme au Maroc

...décidément...quand ça veut pas....spécial dédicace à Jamel Debbouze...à la nuit contre le racisme avec plein de comiques d'origine maghrébine contre le racisme....


Quand Fatim est arrivée au Maroc pour entamer ses études de droit à la faculté de Souissi à Rabat, elle s'attendait à une belle aventure. Mais, pour la Guinéenne de 20 ans, toujours installée dans la ville marocaine, sa vie d'étudiante s'est muée en un traumatisme qui la pousse, aujourd'hui, à quitter le pays.
La raison: le racisme. En quatre ans, Fatim ne s'est pas faite un seul ami local et a connu plusieurs agressions. «Vous êtes Africains, vous êtes des Noirs», lui a-t-on souvent lancé tandis qu'elle arpentait les rues du quartier Océane avec ses amis africains.
En octobre 2009, alors qu'elle se rend à la banque en milieu d'après-midi, elle se retrouve encerclée par six jeunes hommes qui la dépouillent, la battent, couteaux à la main. Dès lors, son père, inquiet, lui interdit de sortir seule. Une autre fois, elle quitte le supermarché aux environs de 21h30. Nouvelle agression. On la traite de «azia» (noire ou négresse en français) en lui mettant les pieds sur le visage et le ventre.
Finies les virées nocturnes et les soirées en boîte, Fatim reste calfeutrée chez elle. Elle ne met le nez dehors que pour aller en cours ou accompagnée de ses amis.  
«Les Marocains se considèrent comme des Blancs. Ils n'aiment pas la peau noire. Je ne m'attendais vraiment pas à ça», confie l'étudiante, toujours sous le choc. «À la fac, c'est très difficile. Certains profs donnent les cours en arabe et refusent de parler français. Quand on leur dit qu'on ne comprend pas la langue, ils nous disent méchamment de nous adresser à nos voisins ».
Son amie, Awa, elle aussi guinéenne, est arrivée au Maroc pour des études d'ingénieur à l'Institut Supérieur du Génie Appliqué (IGA) à Casablanca. Elle dit subir un racisme, qui, désormais, lui passe au dessus de la tête. Quotidiennement, elle se fait insulter, en pleine rue, par des enfants, des adolescents et même des personnes âgés: «singe», «négresse», «sale Africaine» ou encore «esclave». 
«Je me suis faite agressée deux fois. La première fois, c'était à Casablanca, alors que j'attendais le bus 900 pour me rendre à Rabat. Un jeune homme est venu m'arracher mon sac en me traitant de négresse et de singe. Personne n'a levé le petit doigt», raconte l'étudiante de 21 ans.

Des autorités laxistes
La deuxième fois, dans le quartier de Mohammedia, un homme d'une trentaine d'années, armé d'un couteau lui a dérobé son téléphone portable alors qu'elle était accompagnée d'une amie:
«Nous attendions un taxi devant sa porte, un samedi soir. Il y avait beaucoup de monde. Du monde qui s'en foutait royalement. À la longue, on s'y fait. Il me reste deux ans d'études, alors je prends des précautions».
Mais pourquoi ces jeunes étudiants ne vont-ils pas porter plainte? «Quand les policiers nous insultent eux-mêmes, je ne vois pas trop ce qu'ils peuvent faire pour nous. C'est peine perdue», répond un autre étudiant, âgé de 28 ans, un Béninois installé depuis cinq ans au Maroc et qui préfère garder l'anonymat.  
«Quand les Africains arrivent au Maroc, ils s'investissent beaucoup plus dans les études. Certains professeurs ne veulent pas que les étudiants marocains soient dominés par des Noirs, alors ils ne nous notent pas plus de 11 sur 20 quelque soit la qualité de notre travail», dénonce-t-il.
Selon un rapport de l'Unesco datant d'octobre 2011, le nombre d'étudiants d'Afrique Subsaharienne présents au Maroc est passé de 4024, en 2005, à 6038, en 2009. En 2010, selon l'Institut Statistique de l'Unesco, ils étaient près de 5000 dont une grosse proportion de Guinéens (518) et de Sénégalais (504) – compte tenu des relations diplomatiques qu'entretient le Maroc avec ces deux pays.
Awa dit avoir choisi le royaume chérifien pour sa proximité avec son pays d'origine: «C'est plus facile de retourner voir les parents. Et au Maroc, il y a de très bonnes écoles». Sans compter que la plupart des Africains subsahariens n'ont pas besoin de visa pour se rendre au Maroc.
«Si le pays a évolué, les mentalités restent archaïques. Les Marocains considèrent toujours les Noirs comme des esclaves», reprend Awa.
Cette dernière raconte d'ailleurs avoir eu affaire à un bailleur qui refusait de louer ses appartements à des Noirs, tout comme Bintou, une Sénégalaise de 24 ans, qui a vu circuler une pétition pour lui faire quitter sa résidence sans motif apparent. «Nous ne sommes certainement pas au 21ème siècle ici», déclare Awa un brin déconcertée.
 

« Tous les Marocains ne sont pas racistes»

Pour son ami béninois, il faut temporiser les choses. «Tous les Marocains ne sont pas racistes. Il ne faut pas exagérer. Et moi je n'en veux pas aux journalistes de Maroc Hebdo qui parlent du "péril noir". Beaucoup d'immigrés africains foutent la merde ici, en attendant de pouvoir partir pour l'Europe», analyse-t-il.   
«Les Africains subsahariens présents au Maroc sont soient des clandestins, des "débrouillards" qui travaillent au noir dans les centres d'appel ou des étudiants», explique Iriébi, un étudiant Ivoirien en gestion, vice-président de la Confédération des élèves, étudiants et stagiaires africains étrangers au Maroc (CESAM), créée en 1981.
Cette association, basée à Rabat, comporte plusieurs subdivisions consacrées à chaque communauté étudiante d'Afrique occidentale. Pour ce qui est du racisme, Iriébi parle de «petit couacs»: 
«Cela fait six ans que je suis ici. Maintenant je ferme les yeux, quand on m'insulte dans la rue. Quand les choses s'aggravent, nous nous adressons à l'ambassade du pays de l'étudiant concerné. L'ambassade s'adresse ensuite au ministère des Affaires étrangères marocain. Et puis ça s'arrête là. Quand on va voir la police, elle fait un constat, organise deux ou trois convocations, puis l'affaire est étouffée».
Du choc à l'indifférence
En d'autres termes, il n'y a rien à faire. Pour Souleymane, qui a quitté le pays il y a tout juste un an pour retrouver son Sénégal natal, la négrophobie se fait plus sentir à Fès ou Agadir qu'à Casablanca.
«Oui, je me suis fait traiter de cafard, j'ai essuyé des regards méprisants dans la rue, on m'a jeté des sachets d'eau sur la tête, mais en tant que sénégalais, je me suis toujours senti mieux loti. Les Sénégalais sont des musulmans très pratiquants, et ça aide à se faire accepter», raconte le jeune homme de 23 ans. «Un jour, pour nous désigner, un professeur nous a appelé "les Africains". Je lui ai rétorqué que lui aussi était Africain. Il s'est excusé en disant qu'il aurait dû nous appeler les Subsahariens».
Iriébi, lui, préfère jouer l'indifférence. «Si ça les amuse que ma peau soit noire, je rigole désormais avec eux». Binta aussi aurait voulu rire le jour où, juste après la prière du matin, elle est sortie faire quelques pas, son chapelet à la main, et a croisé sur son chemin un vieillard visiblement mal en point. Ce dernier a refusé son aide et quelques minutes après, s'est soudainement mis à rire à gorge déployée en la traitant de «négresse».
Katia Touré
 http://www.slateafrique.com/99053/etudiants-afrique-maroc-rabat-racisme-violences-casa

La fille du jour : Ajuma Nassenyama

née au Kenya, est mannequin...connais pas, mais elle a toute mon attention...des cheveux court...belle tête à être victime du colorism, mais corps de mannequin, donc...

lundi 3 décembre 2012

La fille du jour : Leonie Anderson

s'est rendue compte que les italiens n'étaient pas fous de ce genre de couleur, pour la fashionweek de Milan, pia! pia! pia!....

cough! cough! humour : Des radiateurs africains pour la Norvège?

 J'ai raté ce grand moment.... d'humour....

" Ce n'est pas encore Gangnam Style, mais une vidéo parodique qui exhorte les Africains à envoyer des radiateurs aux "pauvres" Norvégiens frigorifiés connaît un joli succès en fustigeant le misérabilisme généralement associé aux actions caritatives.
Des Africains souriants se mobilisent pour aider des Scandinaves emmitouflés et pris dans le blizzard, alors qu'une chorale chante façon Band Aid: "Africa for Norway", renversant avec humour les rôles stéréotypés d'ordinaire campés par un continent "maudit" et l'un des pays les plus riches au monde.
"La perception de l'Afrique est très lacunaire", explique à l'AFP Erik Schreiner Evans, président du Fonds d'aide internationale des étudiants et universitaires norvégiens (SAIH), à l'origine du projet.
"L'immense majorité des gens ont en tête ces catastrophes, ces famines et cette extrême pauvreté, et ignorent les évolutions positives sur ce continent. C'est toujours la même vieille rengaine: des enfants affamés, des femmes opprimées et des hommes fous en armes", déplore-t-il.
Fondée en 1961 en opposition à l'apartheid, l'organisation étudiante, qui promeut aujourd'hui l'éducation dans les pays du Sud, s'irrite des images "simplistes" véhiculées par les médias et les bons Samaritains eux-mêmes.
"Les médias veulent des sensations fortes, les journalistes travaillent contre la montre et les oeuvres caritatives veulent des dons. Tout cela contribue à une surenchère d'images choquantes et étouffe les chances de brosser un tableau plus nuancé, plus positif", estime M. Schreiner Evans.
Aussi bien dans son contenu que dans son titre, "Africa for Norway" parodie ouvertement le clip "We Are the World" du collectif "USA for Africa" dirigé par Michael Jackson et Lionel Ritchie en 1985.
"Les gens n'ignorent pas ceux qui meurent de faim, pourquoi devrions-nous ignorer ceux qui ont froid?", s'interroge le rappeur sud-africain Breezy V dans la vidéo. "Les engelures tuent aussi", dit-il.
S'il s'en inspire, SAIH regrette que les grandes mobilisations d'artistes contre la famine en Ethiopie dans les années 1980 aient, malgré leurs bonnes intentions, contribué à figer les perceptions d'un continent irrémédiablement voué à l'assistanat.
Dans son tube "Do They Know It's Christmas?", le groupe Band Aid dépeignait ainsi une Afrique où "rien ne pousse jamais" et où "aucune rivière ni pluie ne coule".
"Dans la plupart des vidéos que je vois à la télé, je me dis: +Mais ce n'est pas moi! Ce n'est pas où je vis! Ce n'est pas mon Afrique!+", a confié à la BBC l'étudiante Samke Mkhize, fausse collectrice de radiateurs dans la campagne baptisée Radi-Aid (un autre clin d'oeil).
"On occulte les problèmes structurels avec des textes simplistes et réducteurs" qui "perpétuent la conception d'un Sud pauvre, en situation d'échec, récipiendaire d'aide passif", renchérit M. Schreiner Evans.
S'il enjoint le public de continuer à faire des dons, le jeune homme de 32 ans estime qu'il faudrait s'attaquer aux fléaux plus larges que ceux présentés par les oeuvres caritatives et le reportage-type à la TV.
"On devrait davantage réfléchir à la politique commerciale de nos pays, à leur politique agricole, à nos propres choix de consommation qui sont à la base de ces problèmes structurels", affirme-t-il.
La vidéo, qui frappe par son réalisme, a en tout cas connu un grand retentissement: vue plus de 1,4 million de fois sur YouTube en moins de deux semaines, elle a fait le buzz sur les médias sociaux et généré un débat dans les milieux spécialisés dans l'aide au développement.
Et, parmi les innombrables réactions positives, SAIH a reçu le coup de téléphone d'une Norvégienne voulant savoir où elle pouvait envoyer son radiateur."
http://www.liberation.fr/depeches/2012/11/29/des-radiateurs-africains-pour-la-norvege

dimanche 2 décembre 2012

Afro-péruviens : c'est bien du malheur aussi

Quand ça veut pas, ça veut pas....

Les Afro-péruviens pris dans le cercle vicieux de la pauvreté et du racisme....
                    
Ils montent la garde en livrée devant les hôtels de luxe, portent les cercueils aux enterrements huppés, des emplois subalternes qui leur sont presque exclusivement réservés: les Péruviens d'ascendance africaine stagnent au plus bas de l'échelle sociale.
Dans les quartiers chics de la capitale péruvienne, la couleur de leur peau est censée apporter un certain cachet aux riches familles qui les emploient comme chauffeurs ou personnel domestique.
Des restaurants chics assignent spécialement au service des desserts des femmes noires portant jupons et foulards de madras d'un autre temps.
"Certains de nos clients demandent spécifiquement des porteurs noirs, ce qui donne du prestige à un enterrement", indique à l'AFP Alejandro Cano, propriétaire d'une entreprise de pompes funèbres dans le quartier résidentiel de San Isidro.

Pour les autorités péruviennes, il s'agit là d'"une claire manifestation de discrimination raciale et d'atteinte aux droits de l'homme". Elles ont lancé il y a deux ans - sans succès - une campagne auprès des entreprises de pompes funèbres pour "chercher à éliminer de l'imaginaire collectif l'image stéréotypée du porteur de cercueil afro-péruvien".
Les entreprises de pompes funèbres affirment quant à elles ne faire que répondre à la demande de leur clientèle.
"Dans les enterrements les plus chers, les plus élégants, les familles nous disent +nous voulons, des "morenitos" (Noirs), tous bien pareils+. Ces clients appartiennent à des milieux très aisés qui ont des moyens financiers et veulent un service soigné", dit Alejandro Cano, qui assure que "ce n'est pas discriminatoire".
"Ces représentations sociales qui confinent les descendants d'Africains à certains emplois serviles remontent à l'esclavage et l'époque coloniale", rétorque Rocio Munoz, spécialiste d'études afro-péruviennes et chercheuse auprès du Ministère de la Culture.
Les morts sont toujours portés sur les épaules d'Afro-péruviens
"Bien que nous vivions dans une société démocratique, ces modèles n'ont pas changé. Les morts sont toujours portés sur les épaules des Noirs, comme c'était le cas à l'époque coloniale", dit-elle à l'AFP.
Les ancêtres des Afro-Péruviens sont arrivés au Pérou comme esclaves, broyés par milliers dans les mines et les plantations durant la colonisation espagnole.
Considérés comme partie prenante de la colonisation, leur cohabitation avec les communautés amérindiennes a toujours été difficile. Aujourd'hui, ils représentent entre 3 et 7% des 30 millions d'habitants du pays où 47 % des Péruviens sont indiens et 37 % mestizos (métis de Blancs et d'Indiens). Présents dans la musique, le sport - un tiers des footballeurs péruviens sont noirs - les Afro-Péruviens restent invisibles sur la scène politique, à la télévision, dans les milieux d'affaires, la diplomatie, la presse.
"Plus de 34% des Afro-Péruviens sont pauvres sans possibilité d'accès à une carrière leur permettant de rompre avec ce cycle de pauvreté qui les enferme dans des emplois déterminés", indique Rocio Munoz.

Au Pérou, 6% des Afro-Péruviens accèdent à l'université et seulement 2% d'entre eux terminent leurs études, dit-elle.
Le gouvernement péruvien va "développer des mesures en faveur des Afro-Péruviens", indique Owan Lay, fonctionnaire au ministère de la Culture, dont l'adoption de politiques publiques de discrimination positive et l'établissement de données inexistantes jusqu'ici sur la population descendant d'Africains dans le domaine de la santé, l'éducation et l'emploi.
En 2009, sous la houlette du président Alan Garcia, le Pérou est devenue la première nation d'Amérique Latine à demander pardon aux personnes dont les ancêtres sont venus d'Afrique pour les siècles "d'abus, d'exclusion et de discrimination". Le pays a reconnu officiellement que la discrimination raciale continuait de faire obstacle à leur ascension sociale et professionnelle.
Investi en 2011, le président Ollanta Humala a promis l'"intégration sociale pour tous" et nommé pour la première fois une ministre noire à la Culture, la chanteuse Susana Baca.
Tous n'en souffrent pas: Humberto Guerrero, smoking, noeud papillon et gants immaculés, l'uniforme du porteur, revendique pour sa part de "perpétuer une tradition qui plaît; le +moreno+ est élégant en costume noir, il présente bien; je ne me sens pas marginalisé, c'est mon travail et je le respecte".