c'est quoi cette différence de couleur entre son corps et sa tête
bon ok ! voilà l'interview : waouh ! c'est puissant...attention ça fait...mal, elle dénonce, elle n'a pas peur...lol...
Questions à France Zobda
« on n’est pas comédien antillais, on est comédien tout court »
Vous êtes l’intello du cinéma français ?
FZ : je viens d’une famille
d’artiste. Mon père était artiste-peintre et mes frères et mes sœurs sont tous
artistes. On a vraiment cette veine, malgré tout, j’avais envie d’assurer mes
arrières, bien consciente de la frilosité de ces métiers d’artistes et de
l’inquiétude de ma mère. Par ailleurs sachant que nous avons toujours plus à
prouver, j’ai mis mon intelligence à épreuves en obtenant un Doctorat d’anglais
et un Dut de gestion. Puis je me suis fait plaisir. C’est nous le métier
d’artiste n’est pas reconnu, c’est considéré comme un job un amusement, , un
hobby, mais on n’en vit pas.
Qu’es-ce que vous faîtes à part
être comédienne ?
« être
comédienne » ! à cause de cette vision de cette profession, j’ai eu
envie de démontrer après d’autres tels que Jenny Alpha, Robert Liensol ou Greg
Germain, que c’est un métier qui demande rigueur, discipline et travail et qui
peut aussi durer. J’ai suivi des cours d’art à l’école de l’acteur François
Florent avec Francis Huster comme professeur pur apprendre ce métier. Ca fait
maintenant 20 ans que je tiens ce qui prouve qu’on peut en vivre. Sans
forcément viser le luxe, la démesure, décoller du sol….et de la planète terre.
Il faut savoir naviguer à vue et accepter les changements et les évolutions du
métier et du public pour tenir. Si la bonne étoile elle aussi veut bien
briller.
Est-ce qu’il arrive que l’on vous
cantonne dans des rôles bien précis pour artiste de couleur ?
FZ : Bien sûr ! surtout
au début, quand j’ai commencé, je rejetais qu’en France on ne me proposait que
des rôles pour les femmes noires. Ca m’a très vite dérangé, parce que en dehors
du fait d’en être une, j’estime qu’on est comédien, on n’est pas comédien
antillais, l’antillanité est une spécificité qui transpire à l’écran et dans la
vie, sans effort. On n’a pas besoin d’afficher une couleur, de brandir un
drapeau pour prouver d’où on vient dans tous les rôles. Sauf si ce rôle
l’impose et s’il ne l’impose pas, on doit incarner un personnage avec
transparence et professionnalisme.
On ne vous demande jamais
d’accentuer encore, de parler « petit nègre » ?
FZ : c’est arrivé que l’on
me demande de prendre un accent ou de parler « petit nègre »prendre
l’accent antillais ne me dérange en rien, car on ne le perd jamais, même si je l’ai intentionnellement gommé pour
plus de transparence et d’universalité, mais parler « petit nègre »,
j’ignore car même à la fac, il n’y avait ni cette langue ni cette option. Je me
suis rendue compte que les gens avaient une grande ignorance sur ce que nous
étions. C’est vraie que les Antilles sont méconnues. Sea, sex, sun, rhum jolies
filles et exotisme sont plus de qualificatifs que l’on nous attribue qu’autre
chose ! Autant l’Afrique est un continent connu en France Métropolitaine,
autant les Antilles qui sont l’autre partie de la France sont mal cadrés, mal
cernés. On ne sait pas où situer les Antilles. On est l’Outre-Mer, mais c’est
quoi l’Outre-Mer ? Beaucoup l’ignoraient, les gens parlent comment, quelle
monnaie ont-ils, ils sont noirs, blancs mélangés, café au lait ou chocolat.
Autant de question qu’ils se posent moins aujourd’hui grâce à une couverture
plus large du ciel et une autoroute de
l’information révolutionnaire et pointue telle qu’internet. Nous avons la
chance d’être une mosaïque pluriethnique, multiculturelle, un vrai melting-pot,
il faut qu’on en tire toute la fierté et tous les avantages. Tant pis si
certains ignorent d’où on vient, nous nous le savons. C’est une richesse
inestimable. Aller dans n’importe quel pays au monde et de s’y reconnaître un
peu est extraordinaire, ça nous donne la possibilité d’être tout simplement un citoyen du monde et
cen’est pas donné à tous ! Qu’on se le dise !
Dans quel film aimeriez- vous
jouer ?
FZ : Honnêtement, j’ai envie
de faire des comédies. J’aimerais qu’on me propose des rôles drôles,
comiques, inattendues et décalées, des
contre-emplois, qu’on me propose de me transformer, de me surpasser, voire de me relooker, comme dans SOS18.
N’est-ce pas là la vocation et le désir d’un acteur, d’être quelqu’un d’autre
que ce qu’il est dans la vie…je veux être une femme dynamique, moderne,
caméléon. Je ne veux pas être une femme glamour, mythique, une belle plante
dans un coin. La comédie n’est pas la chose la plus facile, mais c’est
tellement jouissif de voir le public rire et se divertir. J’ai eu la chance de
le faire au théâtre dans « Ne m’appelez jamais Nègre » et dans
certains rôles comme celui de Fugue en ré et Suite en ré avec Guy Marchand,
mais j’aimerais que ça se reproduise plus souvent !
Propos recueillis par Alfred
Jocksan
Femme de culture
L a culture a une grande place
dans son cœur. « je trouve qu’il n’y a pas assez de reconnaissance de notre
culture, même par nous ». La culture représente à ses yeux une arme
médiatique formidable et un peuple sans culture n’a pas d’aura. C’est l’image
d’un pays et d’un peuple, elle se bat pour mieux faire connaître notre image
culturelle et trouver une place ici pour exister. A travers son art France
véhicule plein de choses et bien souvent refuse des rôles où la dignité de son
peuple est tournée en dérision.
Mes yeux bleus
Ca surprend tout le monde parce
que forcément une femme noire n’a pas les yeux bleus. Une femme noire a des
yeux marrons, noirs, mais bleus c’est un ovni. La première chose qu’on me
demande c’est : « est-ce que ce sont des lentilles ? ». Question
classique qui m’énerve toujours. Avant je répondais : pourquoi vous en
avez ? Maintenant je dépasse cela en ironisant sur le fait que nous ayons
aussi des ovnis et des originaux chez nous. J’ai cette spécificité qui
appartient bien aux Antilles, c’est une hétérochromie, comme nos mélanges de
races…je dois souvent m’expliquer…. !
La télévision
Le cinéma est vu par une élite, la télévision est vue
par des millions de téléspectateurs, c’est un outil indispensable dans la côté
de popularité d’un acteur. Avant nous étions cloisonnés, cinéma, télévision,
théâtre, il fallait choisir son camp, aujourd’hui il n’y a plus de barrières.
Les acteurs de ces tris arts font le va-et-vient. Alors, j’ai réagi comme les
autres. Je constate que les gens me reconnaissent plus par rapport à mes rôles
à la télé qu’ils petits ou grands
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