Affichage des articles dont le libellé est martinique. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est martinique. Afficher tous les articles

mercredi 9 mars 2016

Stéphanie St-Clair



http://femme-noire-et-negritude.blogspot.fr/2015/12/quoi.html

....me voilà en possession du bouquin de Confiant...je l'ai lu et je ne sais pas quoi en faire, parce que je suis certaine que ne je n'aurais pas envie de le relire dans un futur proche ou...lointain...ou de le recommander...
...ce n'est pas mal écrit, c'est fluide, pas ampoulé...mais  ce n'est pas un bon livre, à aucun moment, je ne crois en la personne de cette Saint-Clair, j'avais la voix de Confiant, j'avais le visage de Confiant en tête.....Confiant qui me donne son avis sur l'Amérique...quand le récit se fait à la première personne ça ne fonctionne pas...elle raconte sa vie, à son neveu Frédéric...les parties sur sa vie en Martinique, et sa vision des noirs ricains m'ont plus intéressés que " moi Stéphanie Saint-Clair reine de la loterie clandestine de Harlem " : je n'ai rien compris, les méchants, les concurrents qui en voulaient à sa peau, ça sonnait...faux...plus, le mot "négresse"  associé à des adjectifs négatifs m'est jeté à la tronche tellement de fois que je me sentais vaguement insulté.... en refermant le livre, je me demandais ce que ça aurait donné entre les mains d'une Condé ou d'une Morisson....j'ai eu plusieurs bouquin de Confiant entre les mains et la curiosité n'a jamais dépassé la page 1....

extraits : (c)R. Confiant....et toujours sous l'angle du colorism

p.16 : les douaniers s'étaient passé et repassé mon passeport, certains dubitatifs, d'autres incrédules. Une black French, pensez donc ! Depuis quand Paris accueillait-t-il des niggers bastards ? On m'avait alors parqué dans un cagibi, le temps que les autorités portuaires vérifient mes dires et j'avais vu défilé la lie de l'humanité : Siciliens guenilleux et sales à faire peur...des gars d'Europe de l'Est, Polonais pour la plupart qui braillaient pour un rien....Juifs de partout, souffreteux en quête de la Terre Promise....

p.17 : ...durant les vingt-six premières années de ma vie que j'ai passées à la Martinique, je n'ai jamais entendu personne, ni Noir, ni Mulâtre, ni Blanc créole, vanter les Etats-Unis d'Amérique et encore moins souhaiter y vivre. La France était notre unique boussole....moi qui dans mon pays avait rejeté avec horreur l'idée de devenir "da" dans quelque grande et riche famille blanche créole ou mulâtre...c'était là, le projet que caressait ma mère...elle embellissait ce métier, le parant de jolis noms : " nounou" "gouvernante" et que sais-je encore...si j'acceptais d'être placé chez les Beauchamps de Malmaison ou les Dupin de Fromillac, outre le fait qu'on me verserait des gages importants, en un rien de temps de parlerais aussi bien que le dictionnaire Larousse. Pff ! Couillonnades.
p.20 : Foutez le camp maintenant avant que j'appelle la police ! Il n'avait même pas remarqué que j'étais noire, m'étais-je dis dans un premier temps. Je me trompais : il ne m'avait pas remarqué du tout. J'étais une créature invisible, un être insignifiant ou bien quelque animal de compagnie sur lequel on jette un regard distrait. Ou alors il m'avait prise pour la servante des Mulryan.

p.22 : dans mon enfance, lors du catéchisme, des prêtres venaient nous saluer de semblable manière à l'église de Ste-Thérèse. A l'époque, il était inimaginable qu’un homme d’église pu être un noir et plus tard, beaucoup plus tard, une fois arrivée en Amérique….j’y découvrirais un pasteur de ma race, vêtu d’une toge violette qui face à un autel modeste, sautillait, agitait les bras en direction du ciel, poussait des exclamations qui me semblaient vengeresses avant de se rouler par terre….

p.23 : je ne comprends pas pourquoi vous n’y êtes pas allée directement, la Martinique est si proche des Etats-Unis ….je n’avais pas osé lui avouer que je voulais d’abord explorer cette France que nous vénérions à l’égal d’une 2ème mère….
p.31 : la fillette se prenait à rêver de ces contrées qu’elle imaginait fabuleuse très différentes en tout cas de sa sordide Martinique où le Nègre était traité plus bas qu’un ver de terre. Elle le sentait au regard lourd de mépris de sa maîtresse d’école, une vieille fille békée au patronyme à double particule, qui à la moindre faute de français ou erreur de calcul d’une élève à complexion trop foncée à son goût se lançait dans une tirade contre «cet imbécile d’Alsacien de Victor Schoelcher qui avait voulu à tout prix que les esclaves libérés aillent à l’école ».

p. 32 : cette dernière se révéla une bonne élève qui rapportait assez souvent des bons points en dépit de l’ostracisme qu’elle subissait de la part de ses maîtresses, lesquelles lui refusaient parfois l’entrée de leur salle de classe quand Félicienne…l’avait coiffé à la va-vite avec des papillotes, les cheveux en grains semblables à des caca-mouton étaient bannis dans les lieux respectables, c’est pourquoi chaque samedi après-midi Félicienne mettait un fer à chauffer sur du charbon de bois et lissait ses cheveux et ceux de sa fille. L’odeur du roussi écoeurait cette dernière qui évitait de se plaindre car….

p.38 :…peut-être parce qu’il lui rappelait ses crieurs de magasins de Syriens, dans cette rue de Fort-de-France où ces derniers avaient commencé à s’établir. On les a d’abord connus pauvres hères fraîchement descendus du bateau, une valise fatiguée à la main et incapables de baragouiner ne serait-ce qu’un mot de français, ni évidemment de créole, colportant dans des brouettes leurs marchandises à bon marché, et puis dans les premières années du siècle, certains d’entre ces Levantins s’étaient enrichis et avaient ouvert boutique. La négraille préféra vite fréquenter ces lieux où il était possible de marchander et d’ouvrir un carnet de crédit plutôt que les magasins huppés des rues de Schoelcher, Lamartine et Victor Hugo....

p.48 : car Stéphanie St-Clair n’était point venu en Amérique pour nettoyer les sous-vêtements dégoutants de gens qui ne sa baignaient qu’une fois par semaine. J’avais gardé cette vieille habitude de la Martinique consistant à se doucher matin et soir, chose qui enrageait notre logeuse qui trouvait que je gaspillais l’eau….

p.52 : ...des l’enfance en Martinique, j’avais eu beau me forcer durant les leçons de catéchisme, je n’arrivais pas à me convaincre que là-haut dans le ciel, il y avait une créature blanche et barbue aux yeux bleus qui veillait sur le monde entier et cela à chaque instant. J e m’étais toujours bien gardée de faire part à qui que ce soit de ces mécréantes pensées et surtout ici en Amérique où il semblait particulièrement vénéré….

p.62 : à l’époque je n’étais pas assez cultivée pour lui faire savoir qu’au temps du fouet et des chaînes_ les planteurs blancs américains menaçaient leurs esclaves de les vendre à leurs compères de la Martinique s’ils manifestaient la moindre vélléité de révolte….

p.67 : …je me suis prise d’affection pour un Nègre de la Jamaïque, à la face babouinesque, qui haranguait les foules à Central Park…il portait un nom qui sonnait bien : Marcus Garvey…
- Lisez The Negro World, le seul journal qui dit la vérité sur le sort fait à la race noire dans cette nouvelle terre d’abomination qu’est l’Amérique….......- Bullshit ! qu’ils retournent en Afrique puisque les crocodiles et les girafes ont l’air de tant leur plaire ! Moi, chez moi c’est ici et ça parce que mes ancêtres ont travaillé comme esclaves dans les champs de coton du Sud. C’est la sueur nègre qui a bâti ce pays tel qu’il est aujourd’hui. On ne va tout de même pas le laisser aux Blancs.
 
p.68 : maintenant ça me revient, j’avais hésité un bref instant entre Rio de Janeiro et New-York. Mais l’Afrique, ça ne m’avait pas tentée une seule seconde !.............Petite fille, j’avais accompagné ma mère sur la jetée de Fort-de-France un bel après-midi d’avril en mai 1880 et quelques. Des centaines de personnes avaient déboulé de tous les quartiers d’En-Ville…… C’est qu’un bruit avait couru, rapporté par Radio-bois »patate, comme quoi un roi africain serait conduit à la Martinique avec sa cour parce qu’il s’était révolté contre la France dans un pays nommé Dahomey…on l’avait présenté comme sorcier, adepte du vaudou et autres conneries…....Un roi nègre, la belle affaire ! Y z’ont des palais et des carrosses dans leur brousse peut-être ? Ha-ha-ha !....Ma peau est noire, ça oui, je le sais, mais vouloir me faire avaler qu’un bougre plus noir qu’hier soir se glorifie du titre de roi, c’est rien d’autre qu’une foutue couillonnade !...Plus noir qu’un péché mortel tu veux dire ! avait renchéri un homme qui détaillait ma mère de la tête au pied avec un regard concupiscent........
j’avais vu de mes yeux cet homme échineux, vêtu de peau de bête, coiffé d’un étrange chapeau conique, entouré d’une dizaine de jeunes Négresses aux seins nus, qui observait l’univers avec hautenaineté. Il tenait une pipe démesurée à la bouche et lâchait à intervalles réguliers de minuscules nuages blancs. Un « oooh »de saisissement s’était levé parmi les spectateurs et les gardes de police avaient eu le plus grand mal à les contenir pour qu’ils n’envahissent pas le modeste quai de la Française où le gouverneur de la colonie et ses principaux collaborateurs étaient venus accueillir ce fameux roi nègre au nom de Béhanzin que les conteurs des veillés mortuaires devaient dérisonner plus tard en Berzin-d’An-Neuf. Ce dernier et sa cour avaient été internés au fort de Tartenson, sous la garde de soldats blancs, ce qui fit que petit à petit la population se désintéressa de ces étranges africains.
Moi pour autant que je m’en souvienne, j’avais été frappé par l’extrême dignité de leur maintien, surtout de Béhanzin….je retrouvais cette fermeté du regard dans celui de Marcus Gravey, l’homme qui….voulait unifier tous les Noirs du monde et prêchait, non sans conviction le retour des descendants d’esclaves américains sur la terre mère d’Afrique. Il n’y avait entre les deux hommes que les vêtements pour différer : habits traditionnels africains pour le révolté du Dahomey ; tenue de généralisme d’opérette pour le descendant d’esclaves jamaïcains. Tout cela ne signifiais pas que j’adhérais aux plaidoiries enflammées de Garvey, car je n’avais pas quitté ma Martinique pour finir troisième ou quatrième épouse d’un potentat africain….

p.80 : t’as raison, vociféra une autre qui serrait une Bible sur sa poitrine, l’égalité nous ne l’aurons que dans l’autre monde. Notre seigneur Dieu nous l’a promis. Pour l’instant, nous purgeons la peine infligée par Dieu à notre ancêtre Cham….
p.81 : seule, noire, femme et peu habile en anglais sur cette route isolée, je n’aurais qu’à confier mon âme au diable car à coup sûr, Dieu m’aurait tourné le dos. Mais bon, je ne croyais pas une miette de cette fable qu’était la malédiction de Cham, fût-ce écrit noir sur blanc dans la Bible. Ou plutôt, j’avais des doutes sur le fait que celui-ci fût un Noir. Comment était-ce possible puisque son prétendu père, Noé et ses deux supposés frères, Japhet et Sem étaient d’une blancheur immaculée ? Sans compter que je ne comprenais pas non plus pourquoi nul ne condamnait l’ivrognerie de Noé qui s’était mis à gambader nu dans la rue avant que ses gentils aîné et cadet accourent avec un drap pour couvrir sa nudité. La Bible s’en prend à Cham parce qu’il se serait moqué de son père, lequel le chassa de chez lui, condamnant lui et ses descendants à subir tous les maux de la terre, à commencer par l’esclavage…tout ça me paraissait une histoire à dormir debout un conte mystificateur….
p.104 : il commençait à me porter sur les nerfs, ce toubib propre sur lui avec son nœud papillon et son accent affecté. Le bon Oncle Tom comme les aimaient tant les Blancs qui se flattaient d’avoir l’esprit large. Sans doute était-il marié avec une de ces caucasiennes de petite extraction et moche comme un poux dont personne de sa couleur n’avait voulu. Ici comme en Martinique, chacun essayait d’éclaircir la race, mais de manière hypocrite sans vraiment l’avouer.
p.107 : de mon temps, les enfants de la bourgeoisie foyalaise avaient une vie toute tracée devant eux, alors que nous, les rejetons de plébéiens, nous devions nous en inventer une. Sinon la nôtre était également, mais de tout autre manière, une ligne droite : pour les garçons, travailler sur le port de Fort-de-France, être portefaix chez quelque commerçant ou Gros Blanc créole, maçon, menuisier ou éboueur municipal ; pour les filles, servante, balayeuse de rue, charbonnière ou mère au foyer d’une marmaille d’une douzaine de turbulents. 
p.132 :…il recommença le même théâtre avec un air de plus en plus niais, croyant que, parce qu’étrangère, j’ignorais les macaqueries de Nègres devant leurs supérieurs qu’ils cherchaient à couillonner. En Martinique ça s’appelait « faire le Nègre-macaque » .Du temps de l’esclavage, ça se pratiquait devant le maître blanc de la plantation….
p.154 : cependant, parmi toutes les largesses dont j’étais coutumière et qui me valaient le respect….il y en a une que je m’étais longtemps refusée ; financer l’Association universelle pour l’amélioration de la condition noire que dirigeait ce Nègre laid comme trois diables et bouffi d’orgueil qu’était le dénommé Marcus Garvey…sa voix de stentor résonne encore à mes oreilles….
Mes frères et mes sœurs, écoutez-moi, je vous en prie ! Ce monde blanc dans lequel on a jeté les nôtres n’est pas fait pour nous. C’est un lieu de perdition pour notre race. Ce pays n’est pas le nôtre, il ne peut pas l’être et ne le sera jamais. Maudit soit ton nom Amérique ! Mes frères et sœurs, sachez que notre terre à nous n’est autre que l’Afrique mère que les Blancs nous ont forcés à oublier depuis bientôt 3 siècles, mais qui survit en chacun d’entre nous telle une étincelle indestructible…………si à moi tout cela ne disait rien, j’admirais son immense culture…j’aimais la fièvre qui l’habitait, car elle faisait de lui un homme vrai, pas une créature à double visage comme la plupart des Nègres américains….
Plus tard, devenue riche et fréquentant de grands intellectuels nègres tels que Du Bois, je comprendrais la raison de cette différence entre nous, Nègres des îles et aux Nègres de la terre ferme. Dans nos pays Jamaïque et Martinique, le Blanc a certes pratiqué l’esclavage mais il n’a jamais été qu’en tout petit nombre et l’on pouvait parfaitement envisager de vivre sa vie hors de sa vue, voire de son emprise_ tandis qu’ici en Amérique, son alter égo, anglais, irlandais, hollandais, italien, russe et j’en passe est très largement majoritaire : il domine l’entièreté de la vie des Nègres et ces derniers ont dû pour survivre, se forger une carapace.
p.175 : proverbe créole qui affirme : «  dès qu’un Mulâtre possède un simple cheval, qu’il prétend aussitôt que sa mère n’était pas une Négresse »
p.78 : les cheveux ridiculement défrisés (dès mon installation en Amérique, j’avais rejeté cette coutume barbare, résistant aux regards réprobateurs des Négresses et moqueurs des Blancs)….
p.195 :…le plus communément on me classait comme la Française noire, the Black French Woman, très peu de gens à Five Point d’abord, puis à Harlem, connaissent l’existence de la Martinique….

p .201 : c’est que les Du Bois étaient une grande famille qui portait un nom prestigieux et dont l’épiderme était très clair. Des light-skinned people que la masse des Noirs vénérait parce que ces derniers les considéraient comme la pointe avancée de leur lutte pour l’émancipation….

p.202 : …elle fréquentait une école upper class où étaient inscrits que les élèves à peau claire que paradoxalement la presse blanche désignait comme étant le »futur establishment noir ». Ces personnes n’avaient en réalité de nègre que l’appellation, ou plutôt elles étaient caractérisées comme telles parce que les Etats-Unis vivaient sous joug de la loi dite de « l’unique goutte de sang ». Une seule goutte de sang noir dans les veines et vous voilà classé Nègre même si vous aviez la peau blanche et les yeux bleus ! J’avais toujours pour ma part nourri de la défiance envers ces gens qui étaient susceptible de »franchir la ligne », à n’importe quel moment dès l’instant où ils changeaient d’Etat. De Negro en Virginie ou en Géorgie, ils pouvaient devenir Caucasian dans le Maine ou le Massachusets….je sentais bien, lorsque je les croissais sur le trottoir ou dans le hall d’entrée de mon immeuble qu’à leurs yeux, moi la Négresse trop foncée à leurs yeux, je faisais figure d’intruse dans le petit monde de gens couleur café au lait, plus proche du lait que du café….

 p.232 : Sufi Abdul Hamid…Mes frères, écoutez-moi, je suis l’envoyé d’Allah, que son nom soit béni et je suis venu vous dire que le temps de domination des Juifs sur notre peuple est sur le point de s’achever. Des siècles et des siècles durant, cette race maudite a sucé le sang des autres nations, s’infiltrant partout, volant les secrets les mieux gardés, gouvernant en coulisses, amassant des fortunes colossales, eh bien mes frères tout à une fin sur le monde. Que personne n’aille plus acheter dans leurs magasins !...

p.233 : dans un article consacré à Sufir Abdul Hamid, je lis qu’on le qualifiait de « Hitler Noir »…les crimes d’Hitler dont nous ne connaîtrions le détail qu’une fois la guerre finie, nous semblaient irréels. Donc que Sufi fût qualifié d’Hitler noir nous signifiait qu’il était davantage considéré comme un bouffon que comme quelqu’un de dangereux. Or comment moi Stéphanie St-Clair, avais-je pu tomber amoureuse d’un personnage pareil ?
 p.237 : Samia, parmi les esclaves transportés en Amérique, il y avait des musulmans. Notre religion est arrivée en Afrique bien avant le christianisme. Ah je sais bien que certains l’accusent d’avoir pratiqué l’esclavage. Sauf qu’ils oublient que cela touchait tous ceux qui se refusaient de se convertir à la parole d’Allah, Blancs comme Noirs, chrétiens comme animistes
 
p.266 :…je la connais sur le bout des doigts cette mulâtraille méprisante que j’ai vu à l’œuvre quant j’étais servante chez les Verneuil. A moins qu’un miracle se soit produit, je doute qu’elle ait abandonné ses préjugés. Obséquieuse envers les Békés, méprisante envers les Nègres et les Indiens. Il m’est resté une image horrible qui n’a cessé de me hanter durant des années. A l’époque, tous les balayeurs de rue de Fort-de-France étaient des Indiens, enfin des coolies disions-nous qui vivaient dans une misère sans nom. Beaucoup attendaient d’être rapatriés en Inde, comme le prévoyait leur contrat, mais l’administration s’en fichait
 p.268 : la police de New-York, c’est juste une bande de fils de pute en uniforme.
p.272 :…pour une Négresse échappée des îles, qui avait appris l’anglais sur le tas, c’était quand même beaucoup. Inutile de nier que je vivais très bien…et si j’étais restée comme une couillonne dans ma Martinique natale, j’aurais croupi dans une misère sans nom. Je serais devenue quoi ? Au pire une femme de mauvaise vie au pont de Démosthène à la merci de marins Sud-américains et européens aux goûts bizarres ; au mieux serveuse dans une case à rhum de la Croix-Mission. Alors que là j’étais devenue Madame St-Clair reine des paris de Harlem avec une bonne quarantaine de banquiers et une centaine de collecteurs de paris qui bossaient pour moi et m’obéissaient le doigt sur la couture du pantalon. Bon je ne vantardise pas jamais en public car je sais que le Nègre est une race jalouse de naissance. Dans mon île on l’apprend avant même d’entrer dans la vie…Parce que ceci parce que cela. Le Nègre américain, lui n’est guère différent de son cousin martiniquais. Sauf qu’ici c’est vaste et qu’on ne vit pas à portée de voix et de regard. On peut décider de disparaître pendant quelque temps, histoire de se faire oublier. Mais la jalousie, elle, impossible de lui faire prendre la poudre d’escampette…

p.312 : je ne me suis sentie noire que face aux blancs américains, jamais face aux colored people. Attention soyons clairs ! je n’ai jamais eu honte de ma couleur et d’ailleurs contrairement aux Négresses d’ici je refusais à me défriser les cheveux. A ce propos le pire, le plus hideux, c’étaient tous ces musiciens et chanteurs de jazz qui s’appliquaient à métamorphoser leur crépelure comme on dit en Martinique, sous des couches de gomina, laquelle se mettait à puer à cause de la sueur dès l’instant où leur orchestre jouait plus de deux heures. Non Stéphanie St-Clair n’a jamais renié sa race ! Mais face aux Nègres américain, je me suis toujours sentie…comment dire ?...française…Pas martiniquaise mais française….

p.321 : j’avais été habitué 26 ans durant à la Martinique à n’avoir affaire qu’à des Noirs, des chabins, des mulâtres ou des indiens, des syriens et quelques chinois aussi. Les Blancs créoles étaient pour nous qui habitions Fort-de-France des créatures impalpables, invisibles même. Quant aux blancs-France à moins de travailler au gouvernorat ou à l’amirauté, on pouvait passer sa vie sans jamais échanger deux mots et quatre paroles avec eux… Et puis nous étions considérablement plus nombreux que les Blancs-pays et Blancs-France réunis, alors qu’ici le Nègre est minoritaire. Et non seulement minoritaire, mais confronté sans arrêt au monde des Blancs, même ici à Harlem où par exemple la police est blanche, les épiceries tenues par des Yiddish, le trafic de cigarettes, d’alcool et de drogues par les italiens et jusqu’à la loterie clandestine……ici en Amérique, l’homme blanc est partout. On ne peut pas l’oublier comme vous en Martinique. Cela permet final de compte, de mieux comprendre pourquoi il est si différent de nous autre antillais.


mardi 20 août 2013

La video dont on parle : femme, noire saoule et le policier

sobrement nommée : Honte à la police...ouaip ! mon intérêt pour la chose ?....mais! mais ! ce sont des noirs...des sénégalais...l'action se passe à Tours, dans une citée chaude...voilà! voilà !

« La police voulait interpeller une voiture qui zigzaguait avec sept personnes à son bord. Le conducteur, qui présentait des signes d’ivresse, a refusé de se soumettre au test d’alcoolémie. Il était, selon les forces de l’ordre contactées par La Nouvelle République, très énervé. L’une de ses passagères s’est montrée elle aussi très agacée contre les policiers. Elle aurait alors essayé de voler la radio portable du policier, qui serait tombée à terre, empêchant le fonctionnaire de demander des renforts. »

- on voit le flic : donner un coup de matraque et on entend un "dégage"....un "elle m'a mordu la salope"
- du lacrymo au visage
ouaip ! ils sont coupables de tout ce que tu veux, y'a pas bavure(pour moi il n'y a pas eu de mort) mais....elle est saoule...tu frappes une femme....saoule...et noire...un type qui frappe une femme : c'est moche...mais on sait que ça aurait été pire sous d'autres cieux...au hasard, euh...le Maroc...
Quelques tweets....


 
 Si vous voulez avoir une petite vue sur du facho tendance nazillon, il y a entre autres :
  

dimanche 11 août 2013

Oprah victime de racisme et racisme des marocains contre les africains

I/ J'ai vu un film...ah !...en fait j'ai eu la patience de le regarder jusqu'au bout...un film ricain qui sort ces jours-ci...The purge en v.o...il y a des affiches à chaque station du tramway, j'étais assise côté fenêtre et j'avais 10 stations à faire, donc j'ai enregistré l'information : tous les ans pendant une nuit entière, on peut tuer : police et urgence, hôpitaux, sont aux abonnés absent, donc chacun pour soi....laissons-nous tenter....donc j'ai trouvé une version française avec des sous-titres japonais...bon ! err ! euh !...il y a Ethan Hawke et Lena Headey au générique, et Ethan a une belle tête d'alcoolique....le couple, a deux enfants bruns et le garçons a des faux airs du 2ème fils de Michael Jackson....toute l'action se déroule dans leur maison, il y a du gadget, des armes, le copain de la fille tire sur la père, le fils introduit dans la maison un noir poursuivi par d'autres et à la fin il sauve la famille, les voisins veulent les tuer....bon euh ! c'est cheap ! c'est laid, ça fait pas peur, tout est prévisible, les rebondissements n'en sont pas...c'est nul à chier....scénariste et réalisateur ne me doivent rien, même 1h15 mn de ma vie puisque  je n'ai pas payé ma place...une hypothèse : je ne suis pas le public visé : 13-15 ans, il aurait fallut que je régresse....et si j'avais lu attentivement l'affiche, j'aurais vu que le film était recommandé par des sites ricains obscurs( Metro us, About.com, Mania.com, Screenpicks.com) et aucun média français....c'était un signe
 
 
II/ La grande Oprah riche et célèbre a voulu voir de près un sac de 24000 dollars, en peau de crocodile, alors qu'elle était en Suisse à Zurich, la vendeuse n'a pas voulu lui montrer le modèle estimant que ça serait trop chère pour elle, sous entendu pour une femme noire....ah!ah!ah!ah!
c'est la marque Trois Pommes, Oprah était là-bas pour le mariage de Tina Turner, mais le plus drôle la proprio de la marque était aussi au mariage....ça s'est confondu en excuses....il parait qu'en 2005,  elle s'était faite refoulée d'une vente privée chez Hermès à Paris....donc Teddy Riner....
Oprah raconte sa mésaventure
je m'en fous de cette histoire( quoiqu'il vaut mieux être riche et noire, que Mamadou fils de personne et pauvre), mais on remarquera qu'elle a 53 ans et pas une rides, car les peaux noires fripent moins que certaines....
 
 
Snub a pocketbook issue to Oprah Oprah Winfrey wants to hit Hermès where it hurts - in its fine leather wallet. You may have heard that the talk queen was denied entry to the luxury-goods store's Paris branch last weekend at closing time. According to one report, Hermès staffers rebuffed Winfrey because they didn't recognize her and because they'd been "having a problem with North Africans lately." But friends of Oprah say that's bunk. "They knew exactly who she was," a pal tells us. "They specifically said, 'We know who you are.'" The source says Oprah arrived just after 6:30 p.m., when there were still shoppers inside the store. According to the source, Oprah politely asked an Hermès sales clerk if she could dash in. She knew what she wanted: a specific watch for Tina Turner, her dinner partner that evening. Now if the No. 1 celebrity on Forbes' power list - a woman who earned $225 million last year - knocked on their doors, many shopkeepers would carry her in on a litter, even if it was midnight. Instead, she was rebuffed - first by the clerk, then by a store manager. Though Oprah hasn't accused the Gauls of racism, her friend suggests, "If it had been Celine Dion or Britney Spears or Barbra Streisand, there is no way they would not be let in that store." Hermès' brusque treatment understandably came as a shock to someone who recently bought a dozen of the store's Birkin bags, which can run $6,500. In fact, Oprah had just ordered another one. After last weekend, she canceled that order. We also hear she's called Robert Chavez, president of Hermès in America, to inform him that, although she has long enjoyed his stores, she will no longer be shopping there. We also hear she may share the incident with her 22 million-plus viewers. "We are calling it Oprah's 'Crash' moment," says the friend, recalling the new movie about race in America. Our calls to Hermès weren't returned yesterday. This isn't the first time Oprah is alleged to have gotten a hard time in the luxe lane. In 1994, a former employee of Bulgari alleged in a lawsuit that the jewelry store hiked its prices for Oprah and other celebs. The store denied the charge.
http://www.freerepublic.com/focus/news/1427983/posts

III/ Tout ça nous apprend qu'en Suisse, les clandestins, sont interdit de fréquenter certains lieux publics : préaux d'école, église, piscine, etc...
 
A Bremgarten, à l'ouest de Zurich, en Suisse, les zones d'exclusion décrétées autour du centre de requérants renvoient à une forme d'apartheid pour la presse étrangère. 
Dans la loi, le dépôt d'une demande d'asile sur le territoire suisse donne droit d'y demeurer pendant toute la période de première instance et l'éventuel recours ordinaire. 
Si l'article 74 de la loi sur les étrangers stipule que des requérants peuvent être assignés à un lieu de résidence ou être interdits de périmètre, il concerne uniquement ceux "qui troublent ou menacent la sécurité et l'ordre public" ou ceux qui pourraient s'adonner à des trafics de stupéfiants. 
Une discrimination qui ne fait pas l'ombre d'un doute
Or, aucun cas de figure ne généralise cette situation à un centre entier, qui plus est à titre préventif, tel que le centre fédéral pour requérants d'asile de Bremgarten (AG). Celui-ci, qui vient d'être inauguré lundi, interdit de nombreuses zones aux demandeurs d'asile, les tenant ainsi à l'écart des bâtiments publics de façon totalement arbitraire et discriminatoire. 
Il est question de 32 zones dites "sensibles" dont ils sont exclus tels que les préaux d'école ou encore des installations sportives et les piscines publiques y compris les églises, dans un plan annexé à la convention en vigueur. 
"Dans le plan originel, tous les bâtiments publics ont malheureusement été marqués en rouge, et ont de ce fait, de façon erronée, été considérés comme étant concernés par la convention", a tenté d'expliquer le maire de Bremgarten, Raymond Tellenbach.
L'ODM, l'
office fédéral des migrations qui multiplie les compromis et les concessions pour imposer ses centres, essaye de tempérer les ardeurs de la presse étrangère qui crie à la discrimination en évoquant les libertés de mouvement des requérants. C'est sans succès vu notamment le jugement tranché de The Independant à ce sujet: "La Suisse introduit des restrictions de type apartheid: des autorités locales bannissent des requérants d'asile de l'espace public". Quant au Spiegel, il insiste sur l'inhumanité du traitement infligé aux requérants
 http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/suisse-les-demandeurs-d-asile-sont-de-plus-en-plus-discrimines_1272399.html


 
Pour changer : des nouvelles du Maroc et son racisme
Interdiction de louer des appartements aux Africains». Ces pancartes s’affichent de plus en plus dans les halls d’immeuble à Casablanca et circulent sur les réseaux sociaux, rapporte France 24.
Les photos ont été prises essentiellement dans la zone résidentielle de Farrah Essalam, dans le quartier d’Oulfa, qui regroupe beaucoup d’étudiants venus d’Afrique subsharienne.
Illégale, mais pourtant courante, la discrimination raciale s’applique chez un certain nombre de propriétaires marocains à l’égard des natifs d’Afrique subsaharienne. Nafissa, étudiante ivoirienne de 24 ans, retrace son expérience pour France 24.
En 2012, elle loue un appartement dans la résidence Areeda avec deux étudiantes. Très vite, elles reçoivent des menaces de la part des autres habitants à cause de leur couleur de peau. Fin 2012, dans le hall du bâtiment, elles aperçoivent une affiche en arabe signé par «l’ensemble des propriétaires», qui stipule qu’il est «interdit de louer des appartements à des Africains».
D’après le site, les menaces se font encore plus pesantes et le propriétaire demande aux étudiantes de quitter les lieux, ce qu’elles refusent. C’est finalement la police qui intervient pour les forcer à partir. Les filles sont emmenées au commissariat où l’une d’elles subit la brutalité policière, selon l’article.
Violence quotidienne
L’étudiante interrogée par France 24 assure qu’il ne s'agit pas d'un cas isolé. Elle a fait face aux mêmes difficultés dans son nouvel appartement, elle a le sentiment que l’administration la traite différemment à cause de sa couleur… Et elle témoigne d’un  sentiment de malaise vécu au quotidien par les étudiants africains, victimes de racisme ordinaire : dans la rue, les passants lui jettent des fruits parfois même des cailloux, d’après l’article.
Les relations entre Marocains et Africains ne sont donc pas au beau fixe. Pourtant, la politique du royaume chérifien est plutôt d'encourager les jeunes étudiants à venir étudier sur son territoire, nuance le journal. Ils sont environ 8.000 subsahariens à s’être inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur du Maroc et de nombreuses démarches sont entreprises pour leur faciliter la vie : couverture médicale, bourses de l’Etat…
                                                        
«Le racisme contre les subsahariens doit être combattu. Nous voulons aussi lutter contre les expressions racistes à l’encontre des Marocains de peau noire. Le Maroc est un pays africain, non?»

Témoignages : ici :                     
C'est vraiment triste de voir ça et dire que ces gens de ces pays se disent musulmans. En tout cas le racisme caché des pays du Maghreb commence à sortir petit à petit. Les langues se délient, je lance un appel aux Africains vivant dans ces pays de filmer les gestes racistes dont ils sont victimes et suite les envoyer sur internet ou aux médias. On dit souvent qu'une image ou vidéo vaut plus que les paroles. Beaucoup d'Africains témoignent quand on évoque ce sujet faites vous entendre ça permettra peut être un jour d'aider à combattre ce fléau.
Les Marocains ou Maghrébins en général ne disent pas Africains comment dire ça se fait trop clicher faites les comprendre alors qu'ils ne sont pas et ne méritent pas d'être Africains.
 http://observers.france24.com/fr/content/20130718-casablanca-proprietaires-interdire-location-africains-discrimination

dimanche 21 juillet 2013

Un livre de

Gilles Perrault...que je n'ai pas lu

« La peau. Ils sont obsédés par la peau. Une seule idée en tête : éclaircir la race. D'un enfant qui naît plus clair que les autres, ils disent qu'il est "sauvé". (...) Plus d'esclavage, plus de fouet, et pourtant il nous suffit d'un claquement de doigts pour qu'elles s'allongent et écartent les cuisses. Éclaircir la race. J'ai cru remarquer que vous regardiez mes servantes. Des négresses, n'est-ce pas ? Mais non. Vous n'imaginez pas la variété des noms qui marquent une toute petite différence de couleur : mulâtresse, chabine, métisse, quarteronne, et j'en passe ...Ici, celui qui est un peu plus clair méprise celui qui est un peu plus sombre. Et nous ? Avec notre peau blanche, nous représentons l'idéal absolu, nous sommes en haut de l'échelle et nous les regardons se bousculer pour escalader les échelons et se casser la gueule, bien évidemment, car survient toujours un gros nègre tout noir qui les fait retomber dans le goudron, comme ils disent ... »

 " La Martinique aussi a connu la guerre. Qui s'en souvient? 
Nous sommes en 1941. La bataille de l'Atlantique fait rage. Depuis la mise en place du blocus américain, on a faim à Fort-de-France et cependant la perspective d'un débarquement allié lève sur les criques, les mornes et les villages de sombres alizés. Bientôt,de Gaulle fera savoir qu'il apprécierait peu une mainmise de Washington sur les Antilles françaises, mais, en attendant, la Caraïbe a peur, et de l'hégémonie yankee et des officiers venus de métropole implanter la Révolution nationale, prônée par Vichy. C'est dans ce contexte qu'un U-boot allemand débarque sur une plage un officier nazi victime d'une péritonite. Les Vacances de l'Oberleutnant von La Rochelle commencent. Pour ce blondinet de 20 ans porteur de la peste brune, la convalescence constituera une parenthèse enchantée. Pour le lecteur, c'est un enchantement.
Le sous-marinier Klaus von La Rochelle n'était que préjugés, endoctrinement, prétention. 35 savoureux chapitres plus tard, voici notre coq obsédé de "pureté raciale" métamorphosé par les vertus du métissage. Grâce à un amollissement délicieux dans les bras des belles insulaires, à l'écoute du vent, des oiseaux-mouches et des autochtones, "Joli Monstre", c'est son surnom, change; sous les flamboyants, le serviteur du Reich est sacré king créole. C'est irrésistible, jamais caricatural, saupoudré de cannelle, de truculence et de musc.
Gilles Perrault, grand historien et fin romancier, dont le remarquable Garçon aux yeux gris (Fayard) a reçu le prix Simenon 2001, résout à merveille dans ce livre généreux, rapide et paillard un problème commun à plus d'un auteur de fiction: peut-on prendre pour héros un personnage indéfendable et s'attacher à lui, sans excès d'indulgence ou de complaisance à son égard? On peut, affaire de distance. Perrault, d'emblée, trouve la bonne, faite de gravité et de burlesque, d'ironie et de nuance, La Rochelle ne renonçant pas en bloc à tous ses principes et inclinations. Rhum et Coca cola, chantait-on à l'époque. Remplacez le Coca par le schnaps, et vous goûterez la saveur de l'ouvrage."
http://www.lexpress.fr/informations/la-parenthese-enchantee_646722.html

samedi 22 juin 2013

L'oeil le plus bleu

de Toni Morrison... qui n'est pas un homme, mais cette dame, j'ai relu en une après-midi pour la énième fois son bouquin....

j'ai eu une période Morrisson, je me souviens en avoir lu beaucoup et puis elle m'a fatigué...elle sait écrire, elle....n'est-ce pas Danny Laferrière, au hasard, qui a osé critiquer son style : un crime....
il y a cette horrible interview avec Paula Jacques sur Inter qui ramenait tout à ce bouquin et Toni qui répondait des généralités flous....ou mauvaise traduction...mais ça m'avait donné un mal de crâne....
on lui a reproché de toujours écrire sur une Amérique du passé, certes, mais elle le fait bien.....

<<<de quoi s'agit-il, deux sœurs noires dans leur quotidien et découverte de la vie, Pécola ,noire, vilaine, son père, sa mère, son frère...c'est raconté en saison....c'est plus digeste et efficace que le Maya Angelou....

p.52 : elle restait assise de longues heures à se regarder dans la glace, en essayant de découvrir le secret de la laideur, cette laideur qui faisait qu’à l’école, les professeurs et ses camarades l’ignoraient ou la méprisaient. Il n’y avait qu’elle dans la classe à être seule à une table de deux….ils n’essayaient jamais de la regarder  et ils ne ’adressaient à elle qu’après avoir interrogé tout le monde…
depuis quelques temps, Pecola se disait que si ses yeux avaient différents, c’est-à-dire beaux, elle-même aurait été différente. Elle avait de belles dents  et un nez moins gros que certaines filles qu’on trouvait mignonnes…

p.54 : chaque soir sans faute, elle priait pour avoir des yeux bleus. Elle avait prié avec ferveur pendant un an…

p.55 : la tête grise de Mr Yacobowski apparaît au-dessus du comptoir….à un moment précis du temps et de l’espace, il sent qu’il n’a pas besoin de faire l’effort d’un regard. Il ne la voit pas, parce que pour lui il n’y a rien à voir. Comment un commerçant immigré de 52 ans…la sensibilité émoussé e par la conscience permanente de l’échec, pourrait-il voir  une petite fille noire ? rien dans sa vie ne lui a jamais laissé penser que cela était possible, pour pas dire désirable ou  nécessaire.
Ouais ? Elle lève les yeux vers lui et voit le vide là où devrait se trouver la curiosité. Et quelque chose de plus. L’absence totale de reconnaissance humaine….il y a quelque chose de blessant ; quelque part sous la paupière inférieure, il y a du dégoût. Elle l’a vu tapi dans les yeux de tous les blancs. Le dégoût  doit être pour elle, pour sa peau noire….

p.70 : ce quelqu’un qui a créé la rupture des saisons c’était une nouvelle qui est arrivée à l’école et qui s’appelait Maureen Peal. Une enfant de rêve avec de longs cheveux châtains nattés en deux cordes de lynchage qui lui pendaient dans le dos. Elle était riche …aussi riche que les plus riches des filles blanches, nées avec une cuillère d’argent dans la bouche…
Toute l’école était sous le charme. Quand les professeurs l’interrogeaient, ils lui souriaient pour l’encourager. Les garçons noirs ne la bousculaient  pas dans les couloirs, les garçons blancs ne lui jetaient pas de pierre, les filles blanches ne pinçaient pas les lèvres quand elles devaient travailler avec elle ; les filles noires s’écartaient quand elle voulait se servir du lavabo des toilettes…

p.73 : des garçons faisaient cercle autour d’une victime, Pecola Breedlove. …ils l’entouraient comme un collier de pierres…troublés par leur propre odeur, encouragés par la puissance facile que donne le plus grand nombre, ils la harcelaient pour s’amuser « noire-de peau, ton père dort à poil, noire-de peau, ton père dort à poil………le fait qu’eux-mêmes étaient noirs et que leurs pères avaient les mêmes habitudes n’avait rien à voir dans l’histoire. C’était le mépris qu’ils éprouvaient pour leur propre couleur qui donnait son mordant à l’insulte. Ils semblaient avoir réuni toute leur ignorance doucement cultivée, leur haine de soi si bien apprise, leur désespoir minutieusement mis au point, pour en faire un paquet de violence et de mépris…..

p.75 : Pecola ?  est-ce que ce n’était pas le nom de la  fille dans Imitation de la vie ?
- je  ne sais pas. Qu’est-ce que c’est ?
- le film, tu sais, il y a une fille mulâtre qui déteste sa mère parce qu’elle est noire et laide, mais à la fin elle pleure à son enterrement….

p.81 : J’ai dit : « arrête de parler de son père.
- qu’est-ce que j’en ai à faire de son vieux père noir, a demandé Maureen
- noir ? qui tu traies de noir ?
- vous !
…..à l’abri de l’autre côté, elle nous a crié : «  je suis mignonne ! vous  êtes laides ! noires et laides et noires de peau. Moi je suis mignonne ! »......

p.82 : nous nous laissions ensevelir par la sagesse, l’exactitude et la pertinence des dernières paroles de Maureen. Si elle était mignonne_ et si on pouvait croire quelque chose c’était bien ça _ alors nous ne l’étions pas. Et qu’est-ce que ça voulait dire ? Nous lui étions inférieures. Plus gentilles, plus vives, mais inférieures. Nous pouvions détruire des poupées mais ne pouvions détruire les voix douces des parents et des tantes, l’obéissance dans les yeux de nos égales, la lumière glissante dans le regard de nos professeurs quand ils rencontraient les Maureen Peal du monde……….la chose à a craindre c’était ce qui la rendait belle et pas nous.

p.91 : elles vont dans les collèges techniques d’Etat, des écoles normales et apprennent à accomplir avec délicatesse le travail de l’homme blanc : enseignement ménager pour lui préparer ses repas ; pédagogie pour enseigner l’obéissance aux enfants noirs, musique pour détendre le maître fatigué et distraire son âme engourdie. Elles apprennent là le reste de la leçon commencé dans ces maisons avec des balançoires sous le porche : comment se tenir. Comment développer avec prudence le sens de l’épargne, la patience, les bonnes  mœurs et les bonnes manières. En gros comment se débarrasser de la frousse…..elles mènent cette bataille jusqu’à leur tombe. Le rire est un peu trop bruyant ; la prononciation un peu trop ronde ; le geste un peu trop généreux. Elles rentrent leur derrière de peur d’un balancement un peu trop libre ; quand elles mettent du rouge, elles ne se recouvrent jamais entièrement la bouche de peur que leurs lèvres soient trop épaisses et elles sont inquiètes, à cause de leurs cheveux crépus.

p.95 : Des blancs ; sa mère n’aimait pas qu’il joue avec des nègres. Elle lui avait expliqué la différence entre les métis et les Noirs. Ils étaient facilement identifiables. Les métis étaient propres et calmes ; les nègres étaient sales et bruyants. Il appartenait au premier groupe : il portait une chemise blanche et un pantalon bleu ; il avait les cheveux coupés le plus ras possible pour faire oublier toute idée de laine, et le coiffeur lui découpait une raie dans les cheveux. En hiver, sa mère lui mettait de la lotion Jergens sur le visage pour que sa peau ne devienne pas d’un gris cendré. Même s’il avait la peau claire, elle pouvait devenir grise. La séparation entre les métis et les Noirs n’était pas toujours évidente ; des signes subtils et dénonciateurs menaçaient de l’ébrécher, et il fallait être constamment vigilant.

p.100 : Il y en avait partout. Elles dormaient à six ensemble et leurs pipis se mélangeaient  dans la nuit car elles mouillaient leur lit…elles traînaient désoeuvrées,  arrachaient le plâtre des murs et creusaient la terre avec des bâtons. Elles s’asseyaient en rang sur le rebord du trottoir, elles s’entassaient dans des bancs à l’église en prenant la place des enfants métis, jolis et propres…..l’herbe ne poussait pas là où elles habitaient. Les fleurs mourraient…elles erraient comme des mouches ; elles se posaient comme des mouches. Et celle-ci s’était posée dans sa maison. Elle la regardait par-dessus le dos arqué du chat. « Sors d’ici, a-t-elle dit de sa voix calme. Sale petite garce noire. Sors de chez moi ».

p.125 : je n’avais pas l’habitude de voir autant de Blancs. Ceux que j’avais vu auparavant, ils étaient odieux mais je ne les voyais pas beaucoup. Je veux dire qu’on n’avait pas trop d’échanges avec eux. De temps en temps, dans les champs ou au magasin, mais ils voulaient tout de nous. Au Nord, il y en avait partout_ à côté, en bas, dans les rues_ il y avait pas beaucoup de Noirs. Les Noirs du Nord étaient différents eux aussi. Hautains. Aussi méchants que les Blancs. Ils vous faisaient vous sentir qu’on était moins que rien, et je ne m’attendais pas à ça d’eux

p.132 : un docteur un peu âgé est venu m’examiner. …il a mis des gants sur une main et une espèce de gelée dessus et il me l’a fourrée entre les jambes…le vieux, il enseignait les bébés aux jeune….quand il est arrivé à moi, il a dit : «  avec ces femmes-là, on n’a aucun problème avec elles. Elles accouchent tout de suite sans douleur. Comme les juments ». Les jeunes ont eu un sourire….Je les ai vus qui parlaient à des femmes blanches : comment vous sentez-vous, vous allez avoir des jumeaux ? » des banalités bien sûr, mais gentilles…
p.134 : des yeux tout doux, tout humides. Un mélange de petit chien et de vieillard en train de mourir. Mais je savais qu’elle était laide. La tête couverte de jolis cheveux, mais Seigneur qu’est-ce qu’elle était laide.

p.177 : il aurait pu être homosexuel mais n’en avait pas le courage. Il n’avait jamais pensé à la zoophilie et la sodomie était hors de question car il n’avait pas l’idée de celle d’un autre car il n’avait pas d’érections prolongées et ne pouvait supporter l’idée de celle d’un autre. En outre, la seule chose, qui le dégoûtait encore plus que de pénétrer et de caresser une femme, était d’être caressé ou de caresser un homme…..aussi son attention s’était-elle portée….sur les enfants…il avait fini par limiter son intérêt aux petites filles.


p.178 : en bonne imitatrice de l’esprit victorien, elle avait appris de son mari tout ce qu’elle méritait de l’être_ à se séparer en corps, esprit et âme de tout ce qui pouvait rappeler l’Afrique….ils avaient transmis cette anglophilie à leurs 6 enfants et à leurs 16 petits-enfants… ils s’étaient élevés par le mariage en éclaircissant le teint de la famille et en atténuant les traits.
Avec une confiance née de la conviction de leur supériorité, ils réussissaient très bien à l’école. Ils étaient travailleurs, méthodiques et énergiques, et espéraient prouver sans discussion possible l’hypothèse de Gobineau selon laquelle « toutes les civilisations découlent de la race blanche, aucune ne peut exister sans son aide, et une société n’est grande et brillante que dans la mesure où elle préserve  la sang du groupe noble qui l’a créée »….

p.185 : qu’est-ce que je peux faire pour toi ?...mes yeux je veux qu’ils soient bleus…
de  tous les souhaits que les gens lui avaient adressés_ amour, argent, vengeance_ celui lui paraissait le plus poignant et mériter le plus d’être exaucé. Une petite fille noire qui voulait sortir de la fosse de sa négritude pour voir le monde avec des yeux bleus

samedi 9 mars 2013

Une sculpture et chasse aux Nègres....

 
 
                                de Charles-Marie-Félix Martin, l'esclave fugitif est du gibier
 la sculpture s'appelle La chasse aux Nègres....et justement en parlant de chasse...article un peu naïf...l'image de l'Afrique jeté en pâture au monde...les chefs d'état africains sont préoccupés par cette question : comment garder le pouvoir ?

CHASSE  AUX  NÈGRES  AU  MAROC AUSSI : PAYS AFRICAIN
  L’hebdomadaire Maroc Hebdo, publiant un dossier sur les immigrés, titre : « Le Péril  Noir ». Cette expression, dans un organe de presse du continent dit noir, est indigne du Royaume chérifien. Le Roi du Maroc a-t-il oublié que, dans le harem de son grand-père exilé par les Français à Madagascar, il y avait une Négresse qui deviendra plus tard sa grand-mère ? Dernièrement, un journal du continent vantait les échanges économiques entre le Sahara du sud et le Maroc. En effet, depuis quelque temps, le Royaume du Commandeur des Croyants est devenu l’Eldorado pour une partie de l’intelligentsia noire diplômée des meilleures universités occidentales. Le Maroc a incité les ingénieurs, les financiers, les chercheurs, à venir exercer leurs talents dans le pays. Les étudiants subsahariens en médecine ont obtenu des bourses du Royaume, pour aller y terminer leur spécialité. A cela, il faut ajouter le partenariat entre Royal Air Maroc et plusieurs compagnies d’aviation subsahariennes. Sans oublier le facteur humain : la population du Maroc est métissée, berbère et noire. Décidément, le noir, assimilé aux abysses, au diable, au maudit, n’est pas prêt d’être extirpé du cerveau des humains.
Que les pays européens, giflés, tétanisés par la crise et la peur du lendemain, cèdent à la facilité en désignant comme bouc-émissaire tout ce qui n’est pas blanc, est compréhensible,  quoique méprisable. Mais il faudrait que les Marocains comprennent qu’en Europe, les Berbères blancs sont mis dans le même sac que les Nègres, les Jaunes et  les basanés.
 Que les enfants de l’Afrique, continent du commencement du monde, se discriminent au lieu d’être solidaires face au mépris séculaire de l’occident, suite à  la domination qu’il a exercée sur elle, est incompréhensible et insupportable.
 Traitant les migrants noirs avec mépris, les policiers marocains participent, eux aussi, à  la chasse aux Africains à peau sombre. C’est ainsi qu’ils libèrent les phantasmes nauséabonds d’une population marocaine en grande partie analphabète.
Un reportage du journaliste africain, Assanatou Baldé, pour le site Afrika.com le 14 décembre, fait état de l’effroyable témoignage d’un étudiant guinéen  au Maroc : « C’est la peau noire qui pose problème » dit-il. « D’autres migrants originaires de l’Iran, de l’Irak et d’ailleurs ne subissent jamais  les humiliations qu’on nous inflige… Les Marocains mettent tous les Noirs dans le même camp », poursuit l’étudiant en colère. «  Même si je dois mourir,  je me battrai jusqu’au bout. Pour que les futures générations de migrants aient une vie meilleure. Nombreux sont les Marocains qui vivent et travaillent en paix chez nous »ajoute-t-il.
            Ce n’est ni la Grèce, ni un quelconque pays européen sombrant dans l’abjection raciste. C’est un pays africain d’importance, qui discrimine ses propres frères continentaux. C’est doublement insupportable. Comme d’habitude, les Etats Subsahariens et l’Union Africaine restent muets comme des carpes dans le marigot. Quand vont-ils s’indigner devant les traitements infligés à leurs ressortissants nègres à travers le monde ? Quand un blanc délinquant est arrêté en Afrique, la nouvelle fait la une des journaux. Quand une barque de fortune sombre corps et biens, au large de Lampedusa, avec, à son bord, des centaines de clandestins africains, on a droit à un entrefilet difficilement lisible en dernière page.
 Jusqu’à quand l’O.N.U. et tous les autres organismes internationaux cesseront d’aboyer et agiront ? Il serait temps ! Nous sommes en 2012. L’Afrique noire est sur le chemin de la croissance. Elle est courtisée par de nombreux investisseurs étrangers. De jeunes Africains, tel Bertin Nahum, Français d’origine béninoise, inventeur de la robotique neurochirurgicale, montrent le chemin et prouvent que l’intelligence n’a pas pour critère la couleur de la peau, comme le monde blanc l’a imposé dans les esprits depuis le 17e  siècle.
   Africains noirs, débarrassez-vous des chaînes qui emprisonnent vos cerveaux ! Ne vous laissez plus abuser par les courtisans étrangers, les financiers prédateurs. Ce n’est plus l’Afrique de papa colon. C’est l’Afrique des Africains, enfin fière d’elle-même !
Quant au Roi du Maroc, qu’on me permette de lui lancer cette supplique : « Oh ! Commandeur des Croyants, qu’Allah te bénisse ! Qu’il éclaire ta route que des mécréants tentent de rendre tortueuse ! Elève ta divine voix, pour indiquer à ton peuple le chemin sacré de la fraternité africaine !... »
 http://blogs.mediapart.fr/blog/joseph-akouissonne/171212/chasse-aux-negres-au-maroc-aussi-pays-africain

 lire aussi :
http://femme-noire-et-negritude.blogspot.fr/2012/09/racisme-anti-noir-en-tunisie.html
http://femme-noire-et-negritude.blogspot.fr/2012/09/les-arabes.html
http://femme-noire-et-negritude.blogspot.fr/2012/07/racisme-anti-noir-au-maroc.html
http://femme-noire-et-negritude.blogspot.fr/2012/12/etudiants-africains-victimes-de-racisme.html

Chasse aussi en Italie :
L’enfer, c’est ce que vivent quotidiennement et depuis des années les Mohammed et les Bakari. De partout où ils posent leurs quatre membres, que les Italiens d’aujourd’hui qualifient de nègres. Ce sont tous des nègres, même s’ils viennent du Maghreb, du Liberia, voire de l’Afghanistan et que leur peau est la même que celle des Européens. Au nom du peuple italien, ce sont des extracommunautaires, ce qui veut dire sans droits, encore moins que des esclaves.
..... Ce sont les jeunes qui  disent: « Le type qui a tiré sur le nègre qui pissait dans la rue a bien fait. Les nègres doivent s’en aller ». Ils le disent sans pudeur, devant les caméras de télévision....

Au moins cinq immigrés ont été volontairement renversés par des voitures conduites par des habitants italiens de Rosarno en Calabre (sud), au lendemain de manifestations d’immigrés qui avaient dégénéré en affrontements avec la police.
Ainsi dans les stades, après les cris de singe saluant les joueurs noirs, des supporteurs de la Juventus de Turin ont traité de «Nègre de merde» l’attaquant de l’Inter de Milan, Mario Balotelli, Italien d’origine ghanéenne, scandant : «Il n’y a pas de Noirs italiens.» Et dans la presse, paraissent tous les jours des dizaines d’offres de location à caractère xénophobe, comme «Pas d’animaux, pas d’étrangers», ou encore «Italiens uniquement, pas de Chinois».
«Pas d’étrangers ni d’animaux !» l Un footballeur italien traité de «nègre de merde», des annonces immobilières qui stipulent «Pas d’animaux, pas d’étrangers», des immigrés agressés la nuit du Nouvel an : les comportements xénophobes se banalisent en Italie, certains évoquant même un «racisme institutionnel». «La situation se dégrade. Tous les jours, un noir se fait tabasser. On ne peut pas continuer comme ça»
http://www.algerie360.com/international/vent-de-racisme-sur-litalie-la-chasse-aux-immigres-prend-de-l-ampleur/

dimanche 10 février 2013

Dans Histoire de la femme cannibale...de Conde

paru en 2003, lu, là aussi dans le passé, ai pris des notes...c'est bien, trop de flashback...et au final, le Stephen, son compagnon pendant 20 ans était en fait un pède...ah!ah!ah! il est mort car a refusé un chantage, mais comme elle était occupée à s'apitoyer sur elle, elle ne s'est pas rendu compte qu'il était amateur de jeune homme...ça se lit, on se perd un peu dans les flash-back...on a envie de le conseiller à Nicolas Fargues...trop tard il a déjà commis Beau rôle....

p.15 : elle a toujours été une "belle négresse"_ en Guadeloupe, l'expression signifie ce qu'elle signifie. Elle qualifie une femme noire, ni rouge,  ni câpresse, ni chabine, ni noire; cheveux fournis; 32 dents de perle; bien en chair et haute de taille...

p.24 : et les passants, nombreux en cette fin de journée, leur avaient décoché les premiers de ces regards, qui dès lors n'allaient plus les lâcher _ hostilité et mépris.

p.46 : le Cap...aucun lieu n'avait été plus marqué par son histoire, jamais elle ne s'était sentie plus niée, exclue, reléguée au loin à cause de sa couleur

p.47 : Rosalie pressait le pas pour éviter d'être foudroyée par leur regards...elle n'irritait plus, elle ne choquait plus. Elle était redevenue invisible . Triste choix ! exclusion ou invisibilité! invisible woman!

p.55 : c'est alors qu'Alinie(mère de Stephen),le teint échauffé, la voix pâteuse, se tourna vers Stephen pour le supplier_ pas de petit-fils métis_ jamais au grand jamais, elle ne pourrait serrer un petit-fils métis dans ses bras...
dans le Code noir : défendons à nos sujets blancs de l'un et l'autre sexe de contracter marage avec les Noirs, à peine de punition et d'amende arbitraire...

p.63 : dans les fréquentes occasions où elle représentait la France aux côtés de son mari, elle était systématiquement niée, ignorée- sous son propre toît, à ses réceptions, les convives ne lui adressaient pas la parole. A celles des autres, elle était reléguée en bout de table. Personne ne voulait croire qu'elle avait étudié à Science-Po. A l'école de ses enfants, on la prenait pour leur bonne.

...car sur cette planète, il n'est pas une femme noire qui un jour ou l'autre n'ait été doublement humiliée à cause de son sexe et de sa couleur...

p.70 : le couple mixte est une institution fort ancienne et fort honorable. Ca'da Mosto et Valentin Fernandes l'attestent . Il date de 1510 quand un groupe de Portugais de Lisbonne, parmi lesquels des criminels fuyaient la couronne, s'installèrent à l'embouchure du fleuve sénégal et adoptèrent les moeurs africaines, prirent des épouses noires__ s'ils étaient fort mal vu de leur compatriotes, ils étaient adorés des africaines et se baptisèrent lançados en terra : ceux qui sont jetés sur le rivage, ou tangos maos, les commerçants tatoués. A la même époque, exactement en 1512, d'autres portugais échouèrent sur les côtes du Brésil près de Sao Paulo, parmi lesquels Joao Ramalho qui prit pour femme la fille d'un chef indien tamoia. Le 14 juin 1874, Lafcadio Hearn épousa Alethea Foly, métisse de Cincinnati.

p.72 : Arthur(mi anglais-mi allemand): les blanches sont un repas sans sel, ni épices, un plat sans condiments ! je n'y touche plus.

...l'amour d'un blanc pour une noire n'est pas simple quête d'exotisme ou désir exacerbé de jouissance ! ah ! remplacer les mots d'érection, blow-job, orgasme, par ceux de tendresse, de communication, de respect...


p.108 : Thomas Jefferson...le récit de la mulâtresse, les mémoires de Jane Jefferson que sa mère plaça à 15 ans et qui porta 10 bâtards mulâtres ! elle n'obtint jamais sa liberté_ son maître l'aimait trop pour la perdre.

p.134 : Thérèse n'éprouvait qu'antipathie pour l'Afrique du Sud. Tout l'indisposait : la rudesse des afrikaners, l'arrogance des métis, la xénophobie des noirs...

p.147: je n'étais pas préparée à ce que les victimes retiennent si bien les leçons des bourreaux, à ce que les noirs apprennent si vite à frapper,  tuer, à violer

Ils l'ont toujours su! mais vous ne vouliez pas le reconnaître. D'après vous ils étaient des anges rieurs et gauche afin de recevoir les soufflets_ pour le meilleur et pour le pire, ils vous démontrent qu'ils sont des hommes, tout bonnement des hommes. Ni anges, ni bêtes

p.173 : ....le peuple des femme de chambre hésitait entre la rage et l'envie_ qu'avait-elle de spécial, celle-là pour s'être dégoté un blanc et se vautrer à ses côtés dans l'opulence sans souffrance du Palm Beach, 5 étoiles à l'abri des 3 S des tropiques : soleil, sida, sous-développement ? pas si belle. Pas si claire. Plus si jeune. Pas de bon cheveux.

p.200 : il fallait plaindre une soeur qui restait avec ce caucasien de l'espèce la plus dangereuse. Masochisme ? Non ! elle était l'illustration du complexe de lactification à la Mayotte Capecia, si magnifiquement dénoncé par Fanon, encore lui "elle ne réclame rien, n'exige rien sinon un peu de blancheur dans sa vie"


p.238 : les stéréotypes concernant les femmes antillaises ont la vie dure. Elles sont censées haïr et mépriser les peaux noires

p.239 : mais la famille, les amis de Cheryl lui reprochaient d'avoir sali ses draps avec un nègre
noir comme moi. Si nous n'aimons pas notre couleur, comment pouvons-nous reprocher aux blancs de ne pas l'aimer ?

p.242 : vous savez comment les haïtiens appellent un homme quelle que soit sa couleur ? Un nègre. Un jour viendra où le noirisme, cette théorie qu'on a tellement défigurée, sera réhabilité.


p.244 : quelle ville est plus raciste que Londres ? sa réputation de paradis multiculturel est une invention d'intellectuel comme Salman Rushdie qui a d'ailleurs émigré aux Etats-Unis

p.245 : le cerveau d'Olu suivait la voie du militantisme nègre. Son coeur et son sexe l'avaient conduit au piège du mariage mixte

p.262 : les mariages entre métis sont une affaire complexe__ ce n'est pas seulement comme partout ailleurs une affaire de classe, d'éducation. Bourgeois entre bourgeois. Diplômés entre diplômés. Héritage des parents, des grands-parents. Compte en banque. Morçeau de terrain sur lequel bâtir une villa principale ou secondaire. La règle imprérative est de ne pas marier plus noir.


p.294 : j'ai perdu ma virginité à 19 ans, âge canonique, même à mon époque_ je n'ai jamais connu de partouzes, de partenaires multiples. Je n'ai jamais forniqué dans un lieu public : musée, ascenseur, église. Peu de fellations. Pas du tout de sodomisation. Pour moi le sexe n'a jamais été prouesse, ni performance. Il a toujours rimé bêtement avec amour_ voilà pourquoi je ne sais pas si un noir vaut 2 ou 3 ou 4 blancs_ je n'ai jamais comparé mes hommes

p.315 : le couple mixte est un vin fort pour tempérement  robustes_ que les faiblards s'en abstiennent .