"C’est une des expositions majeures de l’année à Paris: 300 oeuvres, 73 peintures, 81 photos, 17 sculptures, 60 oeuvres graphiques, 70 documents disent la lente conquête d’une reconnaissance, des Noirs des Antilles à ceux de l’Afrique. "
Vidéo de l'exposition le modèle noir de Géricault à Matisse, au musée d'Orsay
Le prisme qui a été choisi est celui du modèle au sens littéral du terme : la personne qui a posé.
Les commissaires sont partis du constat que, la plupart du temps, les modèles noirs étaient restés dans l’ombre ou dans l’anonymat.
Sur le premier tableau qu’on voit dans l’exposition, un portrait réalisé par la peintre Marie-Guillemine Benoît, une femme au port altier et au sein nu est assise. La toile a été présentée au Salon de 1800 sous le titre « Portrait d’une négresse ». Pas de nom. Simplement un type, une couleur. Pourtant cette femme, c’était bien quelqu’un ?
Autre exemple : L’Olympia de Manet. On sait parfaitement que la femme nue alanguie sur un divan dont le corps fit scandale est Victorine Meurent, le modèle préféré du peintre. Mais au second plan, il y a une autre femme : une servante noire qui tend un bouquet de fleur à la prostituée. Qui était-elle ? D’où venait-elle ? Il a fallu les efforts conjugués des 4 commissaires pour l’identifier.
Comme il est révélateur que ces gens, pour être sujets en peintures n’aient pas été jugés assez importants pour être sujets tout court ! L’art en dit long sur les questions politiques, culturelles et sociales de l’époque qu’il reflète…
Une volonté de nommer ces gens invisibles
La volonté de cette exposition ambitieuse initiée par l’américaine Denise Murrell, auteure d’une thèse sur le sujet, a donc été de nommer ces gens invisibles, ces grands oubliés de l’histoire de l’art. Nommer. Le premier devoir de mémoire. Nommer pour faire exister. Evoquer la singularité d’un destin plutôt qu’un sort collectif plus abstrait.
La Femme Noire du tableau s’appelait Madeleine : elle était une esclave affranchie originaire de la Guadeloupe. La servante de l’Olympia quant à elle, se prénommait Laure. Elle vivait rue Vintimille à Paris dans un petit appartement. Le savoir change le regard que l’on porte sur le tableau.
L’exposition s’attache donc à raconter les destins individuels des modèles des tableaux de Géricault à Matisse. Chacune de leur histoire permet de raconter l’Histoire de la diaspora noire venue en France depuis les Caraïbes, l’Afrique ou les Etats-Unis : de la première abolition de l’esclavage en 17794, à son rétablissement par Napoléon Ier en 1802 ; de l’abolition définitive de 1848 à l’Après-Guerre.
la vieille peau (pied-noir)qui faisait une chronique, sur la radio rouge commerciale ReTeLe se gargarisait du mot nègre...la commissaire de l'expo est le sosie vocale de la blonde leader de la droite extrême....
oh zuuuut ! quelqu'un a demandé à l'insupportable Abdel Malik ("je suis français, européen avec des origines africaines") de participer au projet en concert et en livre, il a même recruté sa femme marocaine.....aaaauuuu sssseeeeccccooouuuurrrsss !
Négresse aux pivoines de Frederick Bazille
La toilette, Bazille
Portrait de Madeleine, de Marie Guillemine Benoist, 1800
" Le radeau de la méduse de Géricault, où le personnage principal est un métisse que l’on voit de dos, il est le symbole d’un désir de liberté et une critique de la traite négrière. Ce métisse s'appelle Joseph, dit Joseph l'Africain. Il venait de Saint-Domingue, un modèle bien connu par les peintres qui le faisait poser pour leurs portraits d'hommes noirs."
Édouard Manet, La négresse portrait of Laure, 1863
Girl in a red dress, Charles Alston, 1934
Le châtiment des quatre piquets
St-Philippe baptisant l'eunuque de la reine d'Ethiopie sur le chemin de Jérusalem à Gaza, d'Abel de Pujol
quelle vilaine photo ?...quelle vilaine couv' de bouquin
Miche-Miche alias Michelle était à Bercy...pour Conversation intime avec Michelle Obama .....mais oui une conversation dans l'intimité de Bercy, y'a pas mieux.....dans le cadre de la promo de son bouquin qui était affiché à sa parution, sur tous les bus que je croisais....résultat : verre de contact rayé, mais pas au point d'ouvrir mon porte-monnaie...
nettement moins efficace que l'affiche pour le tiramisu aux fruits de chez Picard, dès que je levais les yeux, il était question de ce tiramisu....hypnotisé, je me retrouve chez Picard devant une toute petite boîte blanche...design minimaliste...la boîte était vraiment petite, tellement petite que j'ai cru qu'elle était loin....ben je ne saurai jamais...
<<<il faut aussi que découvre ce qui est humainement possible sur cette histoire de :
-saucisse à la bière
-camembert rôti garni de noix et de miel...camembert : ok !...camembert rôti : ???
<<<convaincre quelqu'un de s'en procurer....
oui, euh bon, err Michelle....
67,50 euros la place au fond de la salle
122,50 euros en première
496,50 euros pour le carré or où on peut bien la distinguer.....
<<<<err : no ! non ! nope !
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Seulement deux semaines après sa sortie aux États-Unis et au Canada, Les Mémoires de la First lady s'étaient déjà vendu à plus de deux millions d'exemplaires. Traduit en 31 langues, l'ouvrage s'est également hissé en tête des ventes au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne et en France, selon Penguin Random Huose, maison-mère de l'éditeur du livre. Selon une porte-parole des éditions Fayard, le livre avait déjà été vendu à plus de 50.000 exemplaires en France...
19 heures. Sous le ciel menaçant de Paris, une foule bigarrée déferle de la station Bercy. Direction l’AccorHotel Arena, où Michelle Obama est venue promouvoir son ouvrage Devenir, le temps d’une conférence très attendue. Sur la place, prise d’assaut par les fans, règne une joyeuse confusion. En ce mardi 16 avril, environ 10.700 personnes ont répondu présent à l’événement. Au beau milieu des groupes épars, un homme distribue sans relâche des tracts pour le festival Afropunk, tandis qu’un quadragénaire à lunettes, en long manteau gris, négocie l’achat de «deux billets en catégorie 1». De son côté, Carl, 34 ans, tente tant bien que mal de «revendre les places acquises par sa femme».
Non loin de ce petit marché parallèle, un employé de la sécurité, muni d’un mégaphone, oriente une succession de jeunes femmes sur leur 31. Vêtues de tops à manches capes, de bottines ou encore de manteaux longs, elles défilent au son des talons-aiguilles qui claquent sur les pavés. Beaucoup multiplient les selfies avant l’intervention de leur idole.
L’une d’entre elle se filme à l’écart de la foule. «Direction la conférence de Michelle Obama», lance à la volée Lise, une brune élancée de 28 ans, qui cumule 11.000 abonnés sur son compte Instagram @l_by_lise. En plein projet de création de société, l'apprentie-entrepreneuse espère recueillir les paroles encourageantes de l'«inspirante» Michelle Obama, afin de parer aux futurs «moments compliqués».
Une tirade approuvée par son amie Marie, 22 ans : «C’est génial qu’une femme arrive à un tel niveau de reconnaissance sans être une artiste, simplement parce qu’elle est intelligente, affirme-t-elle. C’est intéressant pour les petites filles qui apprennent qu’elles ne sont pas cantonnées à devenir maîtresses d’école ou infirmières.» Un message que Marie-Rose, 44 ans, venue en RER de Poissy, espère transmettre à ses propres enfants. «C’est le mental de Michelle Obama qui m’a attirée, le fait qu’elle a grandi dans un milieu modeste avant de suivre un parcours exemplaire», souligne-t-elle, l’ouvrage de l’ancienne première dame sous le bras. «Elle s’est vraiment battue, ça donne de l’espoir», confirme sa fille Sabine, 12 ans - adolescente timide aux lunettes cerclées de fer -, avant de croquer dans son sandwich.
Au total, Marie-Rose a déboursé 90 euros pour les places, achetées «avec l’aide de (son) CE». Mais déplore que les tickets «soient si chers, alors que le message est justement que l’on peut s’en sortir, même en situation de pauvreté». De son côté, Joëlle, 58 ans, a déboursé 122 euros pour assister à la conférence. «À l’origine, l’événement devait se tenir à la Seine Musicale et j’ai réservé directement, se souvient la femme en manteau rouge. Les places étaient moins chères, mais je tenais vraiment à voir Michelle Obama. J’ai accepté de payer le supplément.» Celle qui suit l’auteure de Devenir «depuis quelques années» salue «son intelligence et sa réserve», nécessaires, selon elle, à l’épouse d’un homme politique.
Pour avoir sa place, celle juste devant le fauteuil en velours qui doit accueillir Michelle Obama, Sandrine, une secrétaire de 47 ans venue de Saint-Tropez, a déboursé 1000 euros. Le coût du «Meet and Greet Package», qui en plus de lui avoir octroyé l'une des meilleures places, lui a permis de rencontrer son idole plus tôt dans la journée, «30 secondes, le temps d'un hug bien à l'américaine». Quelques sièges plus loin, Cinthya, jeune Camerounaise de 22 ans, ne boude pas son plaisir. «J'étais fan de Michelle bien avant qu'elle sorte son livre», précise l'étudiante en audit et contrôle financier. «Mes parents m'ont offert ma place pour mon anniversaire.» Dans la salle comble de l'Accor Hôtel Arena, une foule de femmes (et quelques hommes) venues pour écouter la «conversation» de Michelle Obama avec la journaliste américaine Isha Sesay, présentatrice-star de la chaîne CNN International.
Certaines, sur leur 31 souvent, sont surexcitées. Mais beaucoup sont venues seules, en sortant du travail....
Michelle O. se montre enfin, l'accueil est digne d'un concert de rock'n'roll. Elle porte un ensemble en soie dans un esprit pyjama, chemise aux manches XXlongues et pantalon aux jambes infinies - l'Américaine mesure 1,80 m.
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À la question qu'elle ne pouvait pas éviter, à savoir si elle candidaterait un jour ou non à la Maison-Blanche, l'auteure de Becoming répond par la négative. "D'abord parce que mes filles ont fait leur temps, je ne pourrais pas leur imposer cela de nouveau ; ensuite parce que j'ai vécu dans cette bulle pendant huit ans, et qu'il faut savoir en découvrir de nouvelles.» Et de conclure, souveraine : «Notre but aujourd'hui avec Barack, c'est d'identifier, d'encourager, de former la prochaine génération, les nouveaux Michelle et Barack, justement !» La foule, en délire, ne pouvait pas espérer mieux.
tant mieux pour sa légende personnelle, je ne vois pas quel message elle pourrait délivrer qui pourrait avoir une quelconque répercussion sur ma vie....elle semble souffler dans la voile...
Karine Lemarchand, métisse, animatrice télé...3 h du mat' insomnie, en bruit de fond, Les grosses têtes, ReTeLe :
Ruquier : vous pouvez faire sosie de Michelle Obama
Lemarchand : ah non ! t'as vu comment elle est foutue, mon Dieu c'est vilain
Ruquier : comme Audrey Pulvar ......
<<<émission de mars 2019
Miche-Miche a beaucoup été insulté, moqué, parce que grande, pas maigrichonne et pas une light skin...comparé à un singe(classique)et pris pour un homme, si vous avez du temps à perdre, y'a un type républicain très fâcheux, A.Jones, qui a pris de son temps pour nous démontrer par vidéo que Miche-Miche est un homme, c'est tellement outrancier qu'on se pince...il ne propose rien pour expliquer l'existence des deux filles...
Carl Paladino a répondu ......
"que Barack Obama contracte la maladie de la vache folle après avoir été surpris ayant des relations avec une Herford" et qu'il "meure avant son procès"
ce qu'il aimerait voir disparaître l'an prochain :
"Michelle Obama. J'aimerais qu'elle redevienne un homme et qu'elle soit relâchée dans la brousse du Zimbabwe pour qu'elle vive confortablement dans une grotte avec Maxie le gorille".
"Cela va être si rafraîchissant d'avoir de nouveau une Première dame classe, belle et digne à la Maison Blanche. J'en ai marre de voir un singe en talons", avait écrit sur sa page Facebook Pamela Ramsey Taylor https://femme-noire-et-negritude.blogspot.com/2016/12/ben-ouaip.html
pendant l'un des mandat d'Obama, un soir que je zappais sur la bande FM, une voix de fille, jeune, annonce le thème de l'émission : quelles sont les plus belles first ladies ?..."ah non pas Michelle Obama, elle n'est pas belle"....je me souviens avoir sursauté, qu'est-ce que...?....le surmoi de la fille avait parlé et fort...je crois que la conversation s'est étalée sur Mam' Bruni....
je me souviens ...m'être demandé ce qu'on attendait du physique de Miche-Miche....les autres avant n'étaient pas des prix de beauté....
cette langue de vipère d'Iman, qui a changé de couleur sans honte à la vue de tous, refaite de partout a commenté aussi le physique de Miche-Miche....
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Michelle Obama not a 'great beauty', says model Iman
Michelle Obama is not a 'great beauty' but will 'get better with age', the model Iman has claimed.
By Our Foreign Staff and Agencies in New York 15 May 2009
In an interview with Parade magazine, the Somali-born model - who was one of the first black supermodels - said: "Mrs Obama is not a great beauty. But she is so interesting looking and so bright. That will always take you farther.
"When you're a great beauty, it's always downhill for you. If you're someone like Mrs Obama, you just get better with age."
The 53-year-old model, who is married to the rock star David Bowie, was reflecting on the experiences of black women who achieve fame, such as Mrs Obama, the first black US First Lady, who is a lawyer by training and a former executive.
Iman said that her own rise to stardom did not free her from racism.
"You suddenly represent a whole race, and that race goes, 'Well, that person does not represent our ideals of beauty'. For lack of a better term, it becomes what it was like during slavery," she said.
"One had the field nigger and the house nigger. There was this notion that I was chosen by white fashion editors to be better than the rest, which I am not.
"I did not like being thought of as the house nigger."
Michelle Obama n'est pas une "grande beauté", dit le modèle Iman Michelle Obama n'est pas une "grande beauté" mais va "s'améliorer avec l'âge", a déclaré le modèle Iman.
22h18 BST le 15 mai 2009 Dans une interview avec le magazine Parade, le mannequin d'origine somalienne - qui était l'un des premiers mannequins noirs - a déclaré: "Mme Obama n'est pas d'une grande beauté. Mais elle est si intéressante et si brillante. Cela vous mènera toujours plus loin. "Quand tu es une grande beauté, c'est toujours la pente pour toi. Si tu es quelqu'un comme Mme Obama, tu t'améliores avec l'âge." La mannequin âgée de 53 ans, mariée à la star du rock David Bowie, réfléchissait aux expériences de femmes noires qui se font connaître, telles que Mme Obama, la première Première dame noire américaine, qui est avocate de formation et ancien cadre. Iman a déclaré que sa propre ascension vers la célébrité ne l'avait pas libérée du racisme. "Vous représentez soudainement toute une race, et cette race dit:" Eh bien, cette personne ne représente pas nos idéaux de beauté ". Faute de meilleur terme, il devient ce qu'il était pendant l'esclavage", a-t-elle déclaré. "L’un avait le nègre et le nègre maison. Il y avait cette idée que j’avais été choisie par les rédacteurs en chef de la mode blanche pour être meilleure que les autres, ce que je ne suis pas. "Je n'aimais pas être considéré comme le nègre de la maison."
rétropédalage quelques temps après
Mais la plupart des gens normaux ne sortent pas avec Oprah et les Obama. "J'ai rencontré M. et Mme Obama il y a des années au Legends Ball d'Oprah. Oprah m'a assise à côté de Mme Obama parce que je me spécialisais en sciences politiques avant de jouer au mannequin. Elle pensait donc que nous aurions quelque chose à discuter. Ensuite, j'ai déjeuné àLa Maison Blanche était géniale! Mme Obama n'aurait pas pu être plus gracieuse ni plus belle. Elle est très intelligente, et pour moi, ce que j'envie le plus, ce sont ses enfants. Quand est la dernière fois que nous avons vu deux filles de cet âgel'inauguration, et leur mère n'a pas eu à dire, "Asseyez-vous encore!"? "
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But most normal people don't hang out with Oprah and the Obamas. "I met Mr. and Mrs. Obama years ago at Oprah's Legends Ball. Oprah sat me next to Mrs. Obama because I majored in political science before modeling, so she thought we would have something to discuss. And then I went for lunch at the White House. It was brilliant! Mrs. Obama could not have been more gracious or beautiful. She is very smart, and for me, the thing I most envy is her children. When is the last time we saw two girls that age at the inauguration, and their mother did not have to say, "Sit still!" ?" http://theybf.com/2010/11/10/magazine-fab-iman-rocks-the-pages-of-harpers-bazaar?page=1
Mr X était un rouquin à la peau claire...ce que n'est pas Denzel Washington....
dans le film de Spike Lee...et ça me donne à penser...sous l'angle du colorism
p.151 : ce que je me demande, Mr Malcom X, c'est pourquoi vous vous qualifiez de noir . Vous avez l'air d'un Blanc plus que d'un noir....
- petit frère j'attends cette question depuis mon arrivée en Afrique. Nombreux sont ceux à qui elle est venue, mais tu es le premier à avoir le cran de la poser. Je loue ton courage. Eh bien, voyons ce qu'il en est . Chez moi, c'est-à-dire là où je suis né, des Blancs m'ont traité de nègre jaune, de nègre à la peau claire, de nègre rouge et crâneur, de nègre séditieux à la peau claire, mais jusqu'ici on ne m'avait encore jamais traité de Blanc. Ce que je veux dire, c'est que les Blancs qui doivent tout de même se reconnaître entre eux, n'ont jamais commis l'erreur de fermer les yeux sur mon sang africain. Il est bizarre d'expliquer les effets de l'esclavage en Afrique et le jeune homme qui a posé la question est peut-être le seul à avoir besoin qu'on mette les points sur les i, mais s'il en a d'autres, je leur suggère d'écouter attentivement.
"en tant qu'esclaves, nous appartenions à des maîtres. Ils faisaient travailler les hommes jusqu'à ce que mort s'ensuive, ils violaient les femmes, puis ils les faisaient travailler elles aussi jusqu'à ce que mort s'ensuive. A leur naissance de nombreux enfants avaient le même aspect que moi . Les maîtres ne reconnaissaient pas leurs enfants, mais heureusement nous conservions assez d'idées africaines pour croire que l'enfant de la mère était aussi le nôtre, peu importe l'identité du père.
Avant de devenir musulman, à l'époque où je traînais dans les rues de l'Amérique, des Noirs à cause de la couleur de ma peau, m'ont appelé le "roux de Détroit". Certains m'ont maudit et traité de noms que la décence m'interdit de répéter, mais aucun d'eux n'a tenté de me renvoyer chez les Blancs. J'ai été accepté. Voici où je veux en venir : si les Blancs qui savent ne veulent pas de moi et que les Noirs qui savent veulent bien de moi, mon appartenance, me semble t-il ne fait pas de doute. Je suis un homme noir. Remarquez que je ne dis pas que je suis un Noir américain. Je ne suis ni démocrate, ni républicain, ni américain. Je suis un musulman noir de descendance africaine. Question suivante ?
p.24 : voir des Africains entrer dans cet immeuble aux allures officielles et en sortir me remplit d'un mélange d'émerveillement et d'admiration pour moi inédit. L'autorité qu'ils affichaient en empruntant les marches de marbre montrait que les Blancs avaient eu tort sur toute la ligne. La peau noire ou brune n'annonçait ni l'avilissement ni une infériorité d'origine divine. Nous étions parfaitement capables d'administrer nos villes, nos concitoyens et nos vies avec élégance et succès. Nous n'avions pas besoin des Blancs pour nous expliquer les rouages du monde, les mystères de l'esprit.
p.27: ...il n'était jamais question des caniveaux à ciel ouvert qui longeaient les rues d'Accra, des cabanes en tôle ondulée de certains quartiers, des plages sales et des moustiques voraces. Et jamais au grand jamais nous n'évoquions notre désillusion devant l'indifférence que nous manifestaient les Ghanéens. Nous étions rentrés à la maison, et tant pis si la maison n'était pas conforme à nos attentes : notre besoin d'appartenance était tel que nous nions l'évidence et créions des lieux réels ou imaginaires à la mesure de notre imagination.
p.28 : notre peuple avait toujours eu la nostalgie de la terre ancestrale.....Dans cette nostalgie, l'Afrique et le paradis étaient inextricablement mêlés......... Qui parmi nous comprenait que des années d'esclavage, la brutalité, le mélange des sangs, des coutumes et des langues avait fait de nous une tribu méconnaissable ? Bien sûr nous avions conscience d'être pour l'essentiel indésirable dans le pays où nous avions vu le jour, et nous fondions de grands espoirs sur le continent de nos ancêtres.
p.29 : pour ma part j'étais au Ghana par accident, au sens propre du terme, mais les autres migrants avaient choisi ce pays pour son attitude progressiste et son génial président Kwame Nkrumah. Celui-ci avait laissé entendre que les Noirs d'Amérique seraient les bienvenus au Ghana. Il offrait l'asile politique aux révolutionnaires de l'Afrique australe et de l'Afrique orientale qui combattaient le colonialisme dans leurs pays respectifs.
p.39 : j'étais l'un des quelque deux cents Noirs américains de St-Louis, New-York, Washington, Los Angeles, Atlanta et Dallas désireux d'accomplir le récit biblique. A leur arrivée à l'aéroport d'Accra, certains voyageurs espéraient que les douaniers leur tendraient les bras, que les porteurs crieraient "bienvenue" et que les chauffeurs de taxi les emporteraient en klaxonnant comme des fous vers la principale place de la ville, où des fonctionnaires souriants les couvriraient de rubans et leur donnaraient l'accolade avec une sincerité larmoyante. Or notre arrivée n'avait pas grand impact, sinon sur nous-mêmes. Nous lorgnions les Ghanéens et la plupart d'entre eux ne s'en rendaient même pas compte. Pour cacher leur déception, les nouveaux arrivants multipliaient les réparties spirituelles, plaisantanient et serraient les mâchoires.
p.40: pour les immigrants, cependant la surprise n'était ni négligeable ni indolore. Venus d'un peu partout, nous débarquions en Afrique, animés de motifs divers; le ventre creux, certains plus affamés que d'autres, nous tolérions mal d'être ainsi ignorés. Nous aurions à tout le moins voulu que quelqu'un nous serre dans ses bras et nous félicite peut-être d'avoir survécu. Cette personne si le coeur lui en disait aurait aussi pu nous remercier d'être rentrés.
p.41 : il y avait plus de quarante familles, dont certaines avec des enfants , qui étaient venues tout simplement et qui tout, aussi simplement s'étaient établies à la campagne dans l'espoir de se fondre dans le paysage ancestral. Il s'agissait d'instituteurs et d'agriculteurs.
Les membres du deuxième groupe, venus sous l'égide du gouvernement des Etats-Unis inspiraient de la méfiance aux Ghanéens et les Noirs Américains les évitaient aussi. Trop souvent ils imitaient les manières de leurs anciens maitres et traitaient les Africains comme les Blancs les avaient traités, eux. Ils fréquentaient des Européens et des Blancs américains, leur léchaient les bottes avec une repoussante obséquiosité.
p.74 : et s'il me kidnappait dans l'intention de me vendre à un commerçant arabe ? Mes appréhensions n'étaient pas entièrement sans fondement. Pendant mon séjour au Caire, j'avais connu des ambassadeurs de pays d'Afrique subsaharienne qui s'étaient précipitamment rendus dans des pays arabes pour négocier la libération de ressortissants enlevés et vendus dans le marché des esclaves toujours florissant.
p.88 : je me demandais si les Noirs de la diaspora, moi la première, pourraient vraiment réintégrer l'Afrique. Avant même d'arriver, nous portions, tel un collier, des squelettes de désespoir séculaire et nous étions marqués au fer par le cynisme. En Amérique nous dansions, riions, procréions, nous devenions avocats, juges, législateurs, instituteurs, médecins et prêcheurs, mais nous conservions sous nos glorieux habits l'insigne d'une histoire barbare cousue à notre peau foncée. On disait souvent que les Noirs étaient puérils, mais en Amérique, nous étions parvenus à la maturité sans avoir connu le véritable abandon de l'adolescence...
p.91 : on dénonça le capitalisme américain, l'impérialisme américain, l'interventionisme américain et le racisme américain. Le ghanéen moyen constaterait enfin que les récits d'oppression et de discrimination que nous faisions, nous, Noirs désanchantés, n'étaient pas de pures fabrications. Dès lors, tous ces gens_ je ne pensais aux politiciens et aux intellectuels, mais bien aux agriculteurs et aux commerçants, aux commis et aux chauffeurs d'autobus_ cesseraient de me demander : "comment avez-vous pu quitter l'Amérique ? Vous ne vous ennuyezpasde vosgrosses voitures ?" Et aussi :"Vous habitez à Hollywood ?"......
p.97 : le serveur fronça les sourcils. Il me faisait penser à de nombreux Noirs américains du début des années 1950, que la vue de cheveux naturels plongeait dans une rage sourde. Ils se sentaient trahis, comme si les femmes aux cheveux crépus éventaient leurs secrets en montrant aux Blancs que nos cheveux n'étaient pas naturellement raides. Dans le métro de New-York, j'avais vu des Noirs s'engueuler à qui mieux mieux; dans les rues des quatre coins des Etats-Unis, j'avais vu des femmes se faire snober parce qu'elles osaient révéler leur "négritude"...
p.151 : ce que je me demande, Mr Malcom X, c'est pourquoi vous vous qualifiez de noir . Vous avez l'air d'un Blanc plus que d'un noir....
- petit frère j'attends cette question depuis mon arrivée en Afrique. Nombreux sont ceux à qui elle est venue, mais tu es le premier à avoir le cran de la poser. Je loue ton courage. Eh bien, voyons ce qu'il en est . Chez moi, c'est-à-dire là où je suis né, des Blancs m'ont traité de nègre jaune, de nègre à la peau claire, de nègre rouge et crâneur, de nègre séditieux à la peau claire, mais jusqu'ici on ne m'avait encore jamais traité de Blanc. Ce que je veux dire, c'est que les Blancs qui doivent tout de même se reconnaître entre eux, n'ont jamais commis l'erreur de fermer les yeux sur mon sang africain. Il est bizarre d'expliquer les effets de l'esclavage en Afrique et le jeune homme qui a posé la question est peut-être le seul à avoir besoin qu'on mette les points sur les i, mais s'il en a d'autres, je leur suggère d'écouter attentivement.
"en tant qu'esclaves, nous appartenions à des maîtres. Ils faisaient travailler les hommes jusqu'à ce que mort s'ensuive, ils violaient les femmes, puis ils les faisaient travailler elles aussi jusqu'à ce que mort s'ensuive. A leur naissance de nombreux enfants avaient le même aspect que moi . Les maîtres ne reconnaissaient pas leurs enfants, mais heureusement nous conservions assez d'idées africaines pour croire que l'enfant de la mère était aussi le nôtre, peu importe l'identité du père.
Avant de devenir musulman, à l'époque où je traînais dans les rues de l'Amérique, des Noirs à cause de la couleur de ma peau, m'ont appelé le "roux de Détroit". Certains m'ont maudit et traité de noms que la décence m'interdit de répéter, mais aucun d'eux n'a tenté de me renvoyer chez les Blancs. J'ai été accepté. Voici où je veux en venir : si les Blancs qui savent ne veulent pas de moi et que les Noirs qui savent veulent bien de moi, mon appartenance, me semble t-il ne fait pas de doute. Je suis un homme noir. Remarquez que je ne dis pas que je suis un Noir américain. Je ne suis ni démocrate, ni républicain, ni américain. Je suis un musulman noir de descendance africaine. Question suivante ?
p.170 : je songeai à quelques-uns des Africains de ma connaissance : ils étaient si épris des merveilles de l'Europe que la paralysie les empêchait de construire un avenir splendide pour l'Afrique. On le comprenait facilement. L'Europe au cours de son long règne avait imposé à l'Afrique ses langues, ses religions, ses idées modernes en médecine et son narcissisme envahissant. Comment les Africains pouvaient-ils croire dans leur for intérieur que les Blancs n'étaient pas des dieux descendus du ciel, eux qui apportaient la richesse d'une main et la brutalité de l'autre ? Ainsi, en faisaient ils des dieux.